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L’Australie interdit les réseaux sociaux aux mineurs, un débat mondial

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La décision australienne d’interdire l’accès aux plateformes sociales aux moins de seize ans suscite des réactions contrastées à travers le monde, entre soutien à la protection de la jeunesse et scepticisme quant à son efficacité.

L’initiative pilote, entrée en vigueur cette semaine, vise à protéger les adolescents des risques associés à une exposition précoce aux contenus en ligne. Cette mesure législative, inédite par son ampleur, a provoqué un écho international, révélant des perceptions très diverses sur le rôle des réseaux sociaux dans la vie des jeunes générations.

En Inde, certains estiment que l’approche binaire d’une interdiction totale manque de nuance. Une étudiante de Bombay souligne le potentiel entrepreneurial et créatif que ces outils représentent pour sa génération, tout en reconnaissant les dangers de certains contenus. Un éducateur, quant à lui, y voit une opportunité pour inciter les enfants à davantage d’activités en extérieur.

À Berlin, des adolescents expriment un avis partagé. Une jeune fille de treize ans approuve l’idée d’une protection contre les pressions esthétiques omniprésentes en ligne. Un garçon de quinze ans, tout en jugeant la méthode radicale, admet qu’une telle restriction pourrait favoriser un usage plus modéré des écrans.

Dans la région du Golfe, le scepticisme domine quant à la faisabilité technique d’une telle interdiction. Des lycéens à Doha pointent la facilité avec laquelle il est possible de contourner les restrictions géographiques à l’aide de logiciels spécifiques, rendant selon eux la mesure aisément évitable.

Au Nigeria, le débat oppose parfois les points de vue au sein d’une même famille. Une lycéenne de Lagos concède que les réseaux sociaux peuvent nuire à la concentration des élèves, mais estime qu’ils font partie intégrante de son environnement social. Sa mère, en revanche, soutient la décision australienne, arguant de la difficulté pour les parents d’exercer une surveillance constante.

Au Mexique, des adolescents défendent la dimension expressive et informative des plateformes. Un jeune homme de seize ans insiste sur leur importance comme espace de parole, tout en alertant sur les risques spécifiques auxquels sont exposés les plus jeunes, notamment en matière de sécurité. Une fille de onze ans évoque, pour sa part, le rôle de ces applications dans la gestion de son temps libre.

En Australie même, les avis sont partagés. Un adolescent de Sydney doute de l’efficacité et de la pertinence de la loi. Sa mère, cependant, espère que cette mesure encouragera des interactions sociales plus directes et authentiques, favorisant selon elle le développement de relations en face-à-face plutôt que virtuelles.

Cette mosaïque de réactions illustre la complexité d’un sujet qui dépasse les frontières, mêlant questions de protection de l’enfance, d’autonomie adolescente, de liberté d’expression et de réalité technologique.

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