Société
L’art thérapie, bouclier anti-déprime des étudiants

Concentrés sur la boule d’argile qu’ils prennent plaisir à malaxer, Charlotte et Joseph chassent leur angoisse grâce à des ateliers d’art thérapie gratuits réservés aux étudiants, loin de leur solitude subie et de l’univers enfermant des écrans.
Lancées début février à Rennes par l’association Pool d’Art, ces séances d’une heure tentent de briser l’isolement social des étudiants tout en les aidant à lâcher prise et à reprendre confiance en eux. Au programme de « SOS étudiants »: des arts plastiques, du théâtre, de la musique et de l’écriture. Pas besoin d’être un artiste accompli pour se lancer.
Joseph, 20 ans, en L3 de statistiques, avoue « déprimer facilement ». « J’avais besoin d’exprimer mes émotions. Chez moi j’ai de plus en plus de mal à me concentrer. Deux heures de cours théorique par ordinateur sur des formules mathématiques, c’est très compliqué », témoigne-t-il.
En première année d’école de commerce, Charlotte, 18 ans, croule sous le travail. « Ça va à 100 à l’heure, on a 10.000 projets à faire en même temps », confie cette brune aux longs cheveux, contente de pouvoir « s’exprimer avec [ses] mains » lors d’un atelier de modelage.
Les jeunes Bretons sont invités à façonner les lettres de leur prénom à l’aide d’ébauchoirs et de mirettes. « L’avantage avec l’argile, c’est qu’il n’y a pas d’erreur possible. On se laisse surprendre par la matière et il n’y a pas besoin de maîtrise technique forte pour réussir à faire quelque chose de joli », souligne Michèle Grenier, l’art thérapeute qui supervise la séance.
Emilie, 23 ans, travaille une fleur en argile. « Quand on est étudiant, on sort beaucoup, et moi je suis bénévole dans la culture. Là il n’y a plus rien, c’est déprimant », observe l’étudiante en histoire.
Sur les étagères trônent des créations parfois surprenantes, comme ce visage avec une araignée qui sort de l’oeil. « Nous n’analysons pas les oeuvres. L’objectif est de se faire plaisir en produisant, d’aller chercher de la gratification sensorielle. C’est le principe même de l’art thérapie », explique Mme Grenier.
« Dans une bulle »
« Dans l’art thérapie moderne, le plus important est le processus artistique par lequel on passe, dont on sait avec l’apport des neurosciences qu’il est bénéfique pour les sens », abonde Clémence Hainaut, art thérapeute spécialisée en danse et théâtre.
« Ces séances ne sont ni un médicament, ni une thérapie sur le long terme mais procurer une heure de plaisir et de légèreté à quelqu’un qui broie du noir depuis des semaines c’est déjà beaucoup », ajoute-t-elle.
Dans un coin de la salle, Bénédicte esquisse un portrait de femme au pastel gras. « Cela fait du bien de s’aérer la tête et de s’exprimer librement. On est un peu comme dans une bulle et on ressort apaisé », confie la jeune femme.
En temps normal, Pool d’Art propose des ateliers loisirs pour tous les âges, ainsi que des séances à vocation thérapeutique collectives ou individuelles, notamment pour les personnes qui souffrent de troubles de la personnalité.
« On a décidé d’intervenir bénévolement pour les étudiants car ils ont peu de moyens. On le fait par conviction et puis on veut que cet atelier vive, qu’il y ait du passage », explique Sandra Goyer, spécialiste des arts plastiques en 3D.
Une initiative saluée par Hervé Platel, professeur de neuropsychologie à l’université de Caen. « La pratique artistique nous met dans un état mental proche de celui de la méditation de pleine conscience, qui consiste à être à l’écoute de ses sensations. Ces séances sont des petites bouffées d’oxygène qui permettent d’être dans le moment présent et d’éviter que l’esprit ne vagabonde sur des pensées obsédantes et angoissantes qui tournent en boucle dans la tête », analyse ce spécialiste des bienfaits de la musique sur le cerveau.
« En regardant ce qui se passe dans le cerveau, on voit qu’il libère des endorphines et de la dopamine qui augmentent le sentiment de bien-être et aident à lutter contre le stress lié à l’incertitude », poursuit-il.
France
Retraites : les syndicats annoncent une 10e journée de mobilisation le 28 mars

Les syndicats appellent à une dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites
La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas. Après une neuvième journée de grèves et de manifestations qui a rassemblé selon les syndicats plus de trois millions de personnes, ces derniers ont annoncé une dixième journée de mobilisation pour le 28 mars prochain. Le mouvement social et syndical se veut pérenne et responsable, selon les organisations, qui affirment la détermination du monde du travail et de la jeunesse à obtenir le retrait de la réforme.
L’Intérieur a dénombré moins de 1,1 million de personnes dans les rues lors de cette neuvième journée de mobilisation, mais le chiffre des syndicats équivaut à celui du 7 mars, qui constituait jusqu’à présent le record de participation depuis le début de la mobilisation. Cette mobilisation accrue témoigne d’un net regain de participation après l’usage du 49.3 pour faire passer la réforme au Parlement, et suite à une intervention télévisée d’Emmanuel Macron qui a suscité la colère des opposants.
Les syndicats appellent également à des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end, en réponse aux « contre-vérités exprimées par le président de la République et son entêtement incompréhensible », selon leurs termes. Ils ont également souligné que les incidents survenus ces derniers jours dans plusieurs grandes villes de France étaient la responsabilité du gouvernement et non des organisations syndicales.
France
Manifestation à Bordeaux : des débordements entraînent l’incendie de la porte de la mairie

La porte de l’Hôtel de ville de Bordeaux a été incendiée ce jeudi 23 mars vers 20h15, après la manifestation contre la réforme des retraites. Le feu a été rapidement éteint par les pompiers, mais l’image de la porte en feu a été impressionnante. Les dégâts semblent se limiter à l’entrée du bâtiment.
Selon la préfecture, il s’agit d’un incendie volontaire, mais les responsables ne sont pas connus pour l’instant. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, est arrivé sur place en compagnie du préfet de la Gironde, Etienne Guyot. Ils ont constaté les dégâts et le maire écologiste a déploré cet acte, se demandant « pourquoi on s’attaque à la maison de tous les bordelais ».
Un homme a été interpellé, a annoncé le préfet. Les raisons de son geste ne sont pas connues pour l’instant. L’incident a eu lieu à la suite d’une journée de manifestations contre la réforme des retraites. Ce n’est malheureusement pas la première fois que des actes de violence se produisent dans ce contexte. Le gouvernement a condamné cet acte avec fermeté et a promis de faire toute la lumière sur cet incident.
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France
Record de mobilisation contre la réforme : 3,5 millions de manifestants aujourd’hui selon la CGT

Au lendemain de l’interview d’Emmanuel Macron, les cortèges ont de nouveau fait le plein dans de très nombreuses villes. A Paris, la CGT a dénombré 800 000 opposants à la réforme du gouvernement.
La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas, bien au contraire, quelques jours après l’adoption définitive du texte à l’Assemblée. Pour la neuvième journée de manifestations nationales à l’appel de l’intersyndicale, jeudi 23 mars, les opposants à la réforme du gouvernement étaient nettement plus nombreux que le 15 mars dans de nombreuses villes de France : 3,5 millions selon les chiffres de la CGT (dont 800 000 à Paris) et près de 1,1 million selon le ministère de l’Intérieur (dont 119 000 dans la capitale). Des chiffres quasiment identiques à ceux de la plus forte journée de manifestations jusqu’à présent, le 7 mars.
Une semaine après un huitième round en demi-teinte (480 000 manifestants dans tout le pays selon le ministère de l’Intérieur, plus de 1,7 million selon la CGT) et au lendemain de l’interview d’Emmanuel Macron, les cortèges ont donc de nouveau fait le plein. A Rouen, la préfecture a dénombré 14 800 manifestants, un record depuis le début du mouvement social, tandis que la CGT en a revendiqué 23 000.
Près de 300 000 manifestants à Marseille, selon la CGT
La participation a également été en forte hausse à Lyon (22 000 à 55 000 manifestants), Brest (20 000 à 40 000) ou Montpellier (18 000 à 40 000), où la mobilisation est toutefois restée en-deçà des sommets enregistrés lors des précédentes journées, surtout le 31 janvier et le 7 mars. Un regain par rapport à la précédente journée de mobilisation a également été observé dans des villes moyennes comme Agen (4 000 à 6 000), Laval (5 200 à 9 600) ou Valenciennes (3 100 d’après la police).
Si les chiffres varient le plus souvent du simple au double entre les comptages de la police et ceux des syndicats, certaines villes se sont distinguées par des écarts bien plus prononcés, notamment Saint-Etienne (6 200 à 35 000), Nice (5 200 à 40 000) et, comme à l’accoutumée, Marseille, où la préfecture a compté 16 000 manifestants, soit dix-sept fois moins que les 280 000 recensés par la CGT.
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