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L’archipel des Chagos au cœur d’une bataille judiciaire à Londres

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La Haute Cour britannique examine en urgence un recours contre la rétrocession de ces îles stratégiques à Maurice, alors que la communauté chagossienne crie à l’injustice.

Un accord historique visant à transférer la souveraineté des îles Chagos à Maurice se retrouve suspendu à une décision de justice. Deux femmes originaires de l’archipel ont saisi la Haute Cour de Londres pour tenter de bloquer la signature de ce texte, prévue ce jeudi. Elles dénoncent un manque de transparence et une décision prise sans leur consultation.

Le gouvernement britannique, dirigé par Keir Starmer, avait pourtant acté en octobre dernier le principe de cette restitution, sous réserve de conserver un accès à la base militaire de Diego Garcia, utilisée conjointement avec les États-Unis. Un compromis jugé essentiel pour la sécurité nationale, mais vivement contesté par une partie de la diaspora chagossienne. Devant le tribunal, une cinquantaine de manifestants ont brandi des passeports britanniques et des pancartes dénonçant leur statut de « citoyens de seconde zone ».

Les avocats des plaignantes ont accusé les autorités d’agir de manière illégale, soulignant que leurs clientes n’avaient été informées de l’accord que par la presse. En face, la défense a rétorqué que ce litige relevait de la politique étrangère et non du droit interne, invoquant un risque pour les relations internationales en cas de blocage.

Ce dossier sensible s’inscrit dans un conflit vieux de plusieurs décennies. Après l’indépendance de Maurice en 1968, le Royaume-Uni avait maintenu son emprise sur l’archipel, expulsant près de 2 000 habitants pour y installer une base militaire. En 2019, la Cour internationale de Justice et l’ONU avaient sommé Londres de restituer ces territoires, qualifiant leur occupation de « violation du droit international ».

Si l’accord est finalisé, le bail de la base américano-britannique serait prolongé de 99 ans, moyennant une redevance annuelle estimée à 90 millions de livres. Une clause qui ne suffit pas à apaiser les tensions, alors que certains parlementaires britanniques y voient une concession dangereuse face à l’influence croissante de la Chine dans la région. La balle est désormais dans le camp de la justice.

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