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L’Arabie saoudite sous l’emprise du rêve américain

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Malgré son conservatisme affiché, le royaume saoudien cultive une fascination surprenante pour le mode de vie américain, des enseignes fast-food aux grosses cylindrées.

Dans les artères de Ryad, les enseignes américaines fleurissent à chaque coin de rue. Dunkin’ Donuts, Starbucks ou Buffalo Wild Wings attirent une clientèle locale friande de ces produits venus d’outre-Atlantique. Pour Fahd, ingénieur de 31 ans ayant vécu neuf ans aux États-Unis, retrouver son rituel matinal dans une chaîne de cafés lui procure un sentiment de continuité. « C’est comme si je n’avais jamais quitté le Tennessee », confie-t-il en sirotant son habituel.

Cette américanisation des mœurs saoudiennes peut surprendre dans un pays réputé pour son rigorisme religieux. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 600 établissements Dunkin’ Donuts servent quotidiennement 250 000 clients dans le royaume. Les enseignes américaines côtoient sans complexe les lieux les plus traditionnels, tandis que les pick-up et muscle cars stationnent devant les centres commerciaux.

Les racines de cette relation particulière remontent à 1945, avec le pacte historique scellé entre Roosevelt et Ibn Saoud. Depuis, Washington et Ryad entretiennent des liens étroits, mêlant coopération énergétique et sécurité militaire. Même les tensions diplomatiques n’ont pas entamé cet attachement culturel. Pour Dalal, jeune Saoudienne de 28 ans, les ailes de poulet épicées sont devenues une institution : « On en mange presque aussi souvent que les plats traditionnels ».

L’ouverture progressive du pays, impulsée par le programme Vision 2030, a accéléré ce phénomène. Cinémas, concerts internationaux et événements sportifs américains font désormais partie du paysage. « Les Saoudiens partagent avec les Texans un certain conservatisme et un climat similaire », observe un expert, soulignant les parallèles entre Ryad et Dallas.

Pour les expatriés américains, cette familiarité offre un précieux réconfort. Joshua, cadre dans une entreprise technologique, y trouve un lien tangible avec son pays natal. « Ces enseignes créent une continuité rassurante », explique-t-il. Entre tradition et modernité, l’Arabie saoudite compose ainsi son propre syncrétisme culturel, où le rêve américain s’acclimate aux réalités du désert.

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