La Turquie déploie ses secouristes dans Gaza pour localiser les dépouilles d’otages

Alors qu’Israël exige le retour intégral des corps retenus dans la bande de Gaza, Ankara envoie des équipes spécialisées pour participer aux opérations de recherche sous les décombres.

Le gouvernement turc a confirmé jeudi l’envoi de spécialistes en secourisme pour contribuer aux recherches des dépouilles ensevelies dans les ruines de Gaza. Cette annonce intervient dans un contexte de tensions persistantes autour de l’application de l’accord de cessez-le-feu, dont une clause prévoyait la restitution de l’ensemble des otages, vivants comme décédés. Les autorités d’Ankara ont précisé qu’environ quatre-vingts professionnels habitués aux terrains complexes, notamment sismiques, étaient déjà déployés sur zone.

De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé sa détermination à rapatrier l’ensemble des personnes capturées, lors de la cérémonie commémorant le deuxième anniversaire de l’offensive du 7 octobre 2023. Le mouvement Hamas a pour sa part libéré dans les délais impartis les vingt derniers otages vivants, mais n’a transmis à ce jour que neuf dépouilles sur les vingt-huit qu’il détient selon les estimations israéliennes. L’organisation islamiste justifie ce retard par des difficultés d’accès aux corps, évoquant la nécessité de moyens techniques spécifiques pour les récupérer.

La position israélienne reste ferme. Le ministre de la Défense a menacé de reprendre les opérations militaires, en coordination avec les États-Unis, si les engagements n’étaient pas honorés. Les familles des otages exercent également une pression croissante sur l’exécutif, réclamant la suspension de toute nouvelle phase de l’accord tant que les dépouilles n’auraient pas été intégralement restituées.

Dans le cadre des négociations, Israël a procédé à la remise de cent vingt corps de Palestiniens, dont trente ce jeudi à Gaza selon le ministère de la Santé local. Les questions humanitaires demeurent préoccupantes, avec une situation épidémiologique décrite comme hors de contrôle par l’Organisation mondiale de la santé. Seuls treize des trente-six hôpitaux du territoire fonctionnent partiellement, tandis que les organisations humanitaires dénoncent les restrictions persistantes dans l’acheminement de l’aide.

Le point de passage de Rafah, crucial pour l’assistance humanitaire, devrait rouvrir dimanche selon le chef de la diplomatie israélienne. Les habitants de Gaza-ville commencent à réinvestir les décombres, érigeant des abris de fortune au milieu des ruines, dans un contexte de pénurie généralisée des services essentiels. Le plan de paix américain prévoit dans ses phases ultérieures le désarmement du Hamas et la poursuite du retrait israélien, des points qui font encore l’objet de discussions.