La Turquie déploie des équipes spécialisées pour localiser les dépouilles à Gaza

Alors que les recherches s’intensifient dans la bande de Gaza, Ankara envoie des secouristes expérimentés tandis que l’ancien président américain émet un avertissement au mouvement palestinien.

La République turque a initié jeudi l’envoi d’experts en secourisme pour participer aux opérations de localisation des corps ensevelis sous les décombres de la bande de Gaza. Cette intervention technique intervient dans un contexte de tensions persistantes autour de l’application de l’accord de cessez-le-feu. L’ancien président américain Donald Trump a adressé une mise en garde explicite au Hamas après la diffusion d’une vidéo montrant des exécutions présentées comme celles de collaborateurs présumés avec Israël.

Le plan de paix élaboré sous l’égide américaine prévoyait initialement la restitution complète des otages, vivants comme décédés, avant lundi matin. Si les vingt derniers otages vivants ont bien été libérés dans les délais impartis, seules neuf dépouilles sur les vingt-huit annoncées ont été remises depuis cette échéance. Les autorités israéliennes dénoncent une violation des engagements pris, tandis que le mouvement palestinien invoque des difficultés matérielles pour accéder aux autres corps, réclamant un équipement spécialisé.

Quelque quatre-vingts sauveteurs turcs, rompus aux interventions en environnements complexes, sont désormais opérationnels sur le terrain. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a réaffirmé sa détermination à obtenir le retour de toutes les personnes captives, lors de la commémoration du deuxième anniversaire des événements du 7 octobre 2023. Cette prise de position intervient alors que les familles des otages l’exhortent à suspendre toute nouvelle phase de l’accord tant que toutes les dépouilles n’auront pas été restituées.

Le ministre israélien de la Défense a évoqué la possibilité d’une reprise des opérations militaires, en coordination avec les États-Unis, si les termes de l’accord continuaient d’être ignorés. Donald Trump a pour sa part appelé à la patience, soulignant la complexité des opérations de recherche dans un territoire dévasté. En contrepartie des dépouilles rendues, Israël a transféré cent vingt corps de Palestiniens, dont trente ce jeudi, selon les chiffres communiqués par l’administration sanitaire de Gaza.

La situation humanitaire demeure extrêmement précaire dans l’enclave côtière. Les points de passage, tous sous contrôle israélien, restent soumis à des restrictions sévères. Les autorités israéliennes ont indiqué que le poste-frontière de Rafah, crucial pour l’acheminement de l’aide, devrait probablement ouvrir dimanche. L’ONU, qui réclame un accès humanitaire élargi, avait déclaré fin août l’existence de conditions de famine dans plusieurs secteurs de Gaza, une affirmation contestée par Israël.

De retour dans les zones urbaines dévastées, les habitants tentent de s’organiser dans un paysage de ruines, installant des abris de fortune au milieu des décombres. Le plan de paix américain envisage, dans sa phase initiale, un retrait partiel des forces israéliennes et une augmentation substantielle de l’aide humanitaire. Les étapes ultérieures, portant sur le désarmement des factions et le statut des combattants, font encore l’objet de négociations. Les bilans humains, établis à partir de sources officielles, font état de pertes considérables dans les deux camps depuis le déclenchement du conflit.