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La Roumanie à la croisée des chemins : duel historique entre souverainisme et ancrage européen

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Un second tour présidentiel qui cristallise les tensions entre nationalisme et fidélité à l’Occident, avec des répercussions bien au-delà des frontières roumaines.

Le scrutin présidentiel roumain a révélé une fracture profonde au sein de la société. En tête du premier tour, le candidat nationaliste George Simion, adepte d’un discours trumpien et souverainiste, affrontera le maire centriste de Bucarest, Nicusor Dan, lors d’un second tour décisif le 18 mai. Ce face-à-face dépasse les enjeux nationaux : il pourrait redéfinir la position de la Roumanie sur l’échiquier géopolitique, entre alignement atlantiste et tentation isolationniste.

Avec près de 41 % des suffrages, George Simion incarne une vague populiste qui séduit une partie de l’électorat, notamment la diaspora roumaine, souvent critique envers les élites traditionnelles. Son programme mêle défense de la souveraineté nationale, critique des institutions européennes et refus d’aider militairement l’Ukraine, tout en maintenant un discours fermement anti-russe. Son adversaire, Nicusor Dan, défend quant à lui une ligne pro-occidentale inébranlable, présentant ce duel comme un choix entre « isolement et ouverture ».

La victoire de Simion inquiète les chancelleries européennes. Elle renforcerait le camp des souverainistes au sein de l’UE, aux côtés de Viktor Orban ou Giorgia Meloni, et compliquerait les équilibres déjà fragiles sur des dossiers comme l’aide à Kiev ou la politique migratoire. Pourtant, le candidat nationaliste se défend de toute volonté de quitter l’OTAN ou l’Union européenne, préférant évoquer une « réforme » des institutions depuis l’intérieur.

Dans les rues de Bucarest, l’ambiance est contrastée. Certains saluent l’arrivée d’une figure disruptive, tandis que d’autres redoutent un repli national. « La Roumanie a sa place en Europe, pas dans un isolement dangereux », confie un habitant, résumant l’angoisse d’une partie de la population. Avec seulement la moitié des électeurs mobilisés au premier tour, le suspense reste entier : les abstentionnistes pourraient bien avoir le dernier mot.

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