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La renaissance silencieuse des villes de l’Est allemand

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Alors que le déclin démographique frappe durement les régions orientales du pays, des communes multiplient les initiatives pour séduire de nouveaux habitants et inverser la tendance.

Dans l’est de l’Allemagne, plusieurs municipalités déploient des stratégies innovantes pour contrer l’érosion de leur population. Ces territoires, marqués par les conséquences économiques et sociales de la réunification, font face à un vieillissement accéléré et à un exode persistant des jeunes actifs. Des programmes originaux voient le jour pour rendre ces villes attractives à nouveau.

À Guben, petite ville frontalière avec la Pologne, les autorités locales ont imaginé un dispositif permettant aux candidats à l’installation de tester la vie sur place avant de s’engager. Pour cent euros par semaine, des visiteurs peuvent découvrir la commune, ses services et son cadre de vie, tout en ayant la possibilité de louer un logement à un tarif très accessible. Cette approche progressive séduit ceux qui hésitent à quitter les grandes agglomérations.

Le phénomène de vacance résidentielle offre paradoxalement une opportunité. Les loyers, bien en-deçà des niveaux pratiqués dans les métropoles comme Berlin, constituent un argument de poids. Ancienne travailleuse sociale reconvertie dans l’accueil des nouveaux arrivants, une habitante témoigne de sa propre transition, évoquant un choix délibéré en faveur d’une qualité de vie préservée.

Au-delà du logement, l’emploi représente un autre levier mobilisé. Les secteurs de l’artisanat, de l’industrie et de la santé recrutent activement, selon les promoteurs de ces politiques de revitalisation. La réimplantation d’entreprises dans la région contribue à dessiner un paysage économique plus favorable, même si les préjugés sur ces territoires demeurent tenaces.

À Eisenhüttenstadt, ancien bastion sidérurgique, la municipalité a lancé un programme similaire pour renouer avec la croissance démographique. La ville, qui a perdu la moitié de ses habitants depuis 1990, mise sur son patrimoine historique et ses nouvelles dynamiques économiques pour convaincre. Des profils variés, des consultants aux travailleurs sociaux, envisagent désormais de s’y installer, mus par l’envie de participer à un redéploiement territorial.

Si le contexte politique local, marqué par une certaine influence de l’extrême droite, peut susciter des interrogations, nombreux sont ceux qui préfèrent concentrer leur attention sur les aspects pratiques et humains de leur projet de vie. L’objectif reste de construire, pas à pas, un avenir pour ces territoires en quête de renouveau.

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