Monde
La population amhara, otage d’un conflit sans issue
Les civils de la région éthiopienne d’Amhara subissent de plein fouet les affrontements entre l’armée fédérale et des milices locales. Blessés, amputés ou déplacés, ils témoignent d’une guerre dont ils ne comprennent pas les raisons.
Un jeune homme de vingt-cinq ans se remet difficilement d’une amputation dans un centre de rééducation de Bahir Dar. Belete Melke a été touché par un tir alors qu’il cherchait un abri pendant un orage. Comme beaucoup d’autres habitants, il affirme s’être retrouvé coincé entre les positions adverses, sans pouvoir identifier l’origine des balles. Son histoire illustre le sort des populations prises dans l’engrenage des violences qui déchirent cette région du nord de l’Éthiopie depuis près de trois ans.
Les hostilités opposent les forces gouvernementales aux milices Fano, des groupes d’autodéfense amhara. L’escalade a suivi une tentative des autorités fédérales de désarmer ces factions en avril 2023. Depuis, un état d’urgence prolongé n’a pas réussi à rétablir le calme. Le conflit, héritage indirect de la guerre au Tigré voisin, reste opaque. Peu de données filtrent sur le bilan humain, pourtant considérable, et les organisations internationales déconseillent formellement tout déplacement dans la zone.
Les conséquences pour les civils sont dramatiques. Des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers. Près de quatre millions et demi d’enfants ne peuvent plus se rendre à l’école. Les lignes de front divisent le territoire, l’armée contrôlant généralement les centres urbains tandis que les milices opèrent dans les campagnes. Chaque camp est accusé de commettre des exactions, allant des enlèvements à rançon aux frappes par drones.
Dans l’atelier du centre médical de Bahir Dar, un technicien orthopédiste façonne une prothèse. L’afflux de blessés ne cesse de croître, dépassant les capacités de prise en charge. Les routes coupées par les combats empêchent de nombreux blessés d’accéder aux soins. Yoseph Debasu, dix-neuf ans, fait partie de ceux qui ont pu être soignés. Conducteur de tuk-tuk, il a perdu sa jambe gauche après avoir roulé sur une mine. Il ignore qui a posé l’engin. Malgré une prothèse qui lui permet de remarcher, son avenir reste incertain.
Le sentiment d’incompréhension et d’impuissance est général. Les deux parties en présence se réclament de la défense de la nation, laissant les habitants désemparés. Belete Melke, ancien agriculteur désormais dépendant de sa famille, résume ce désarroi. Il ne saisit pas les motifs de cette lutte et ne souhaite qu’une chose, la fin des hostilités. Les observateurs redoutent une intensification des combats dans les mois à venir, alors que les belligérants renforcent leurs positions. Pour les civils, l’horizon reste obstinément sombre, entre déplacements forcés et économie paralysée.
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