La Maison Blanche diffère la livraison de missiles Tomahawk à Kiev

Le président américain a accueilli son homologue ukrainien dans un climat apaisé, tout en maintenant une position réservée concernant la fourniture d’armes à longue portée, au moment où se précisent ses retrouvailles avec Vladimir Poutine.

L’administration Trump affiche une prudence mesurée face aux demandes ukrainiennes d’armement sophistiqué. Vendredi, lors d’un déjeuner à la Maison Blanche, le président américain a temporisé face à Volodymyr Zelensky, venu solliciter des missiles de croisière Tomahawk d’une portée de 1 600 kilomètres. Le chef de l’État ukrainien proposait en contrepartie des milliers de drones fabriqués localement.

Assis face à son hôte autour d’une table dressée pour le repas, Donald Trump a exprimé l’espoir que ces armements ne s’avèrent pas nécessaires. « J’espère que nous pourrons mettre fin à ce conflit sans avoir à recourir aux Tomahawk », a-t-il déclaré aux journalistes. Cette rencontre contrastait avec leur précédent entretien en février, lors duquel le dirigeant ukrainien avait quitté les lieux sans participer au déjeuner prévu.

Les positions sur les perspectives de paix demeurent divergentes entre les deux alliés. Volodymyr Zelensky estime que la Russie ne serait pas disposée à engager des négociations sérieuses, tandis que son interlocuteur américain maintient une lecture opposée. « Je considère que le président Poutine souhaite mettre un terme aux hostilités », a affirmé Donald Trump, faisant référence à leur longue conversation téléphonique de la veille.

Le Kremlin a profité de cet échange pour mettre en garde Washington contre les conséquences stratégiques d’une livraise de missiles Tomahawk à Kiev, jugeant que cette décision porterait gravement atteinte aux relations bilatérales. Les deux dirigeants ont convenu d’une rencontre imminente à Budapest, qualifiant leur dernier entretien de fructueux et constructif.

Cette nouvelle dynamique diplomatique intervient dans un contexte militaire tendu. Les forces russes ont récemment intensifié leurs opérations contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes et annoncé la prise de plusieurs localités dans l’est du pays. Face à cette situation, le rapprochement affiché entre Washington et Moscou suscite des inquiétudes à Kiev.

Donald Trump a par ailleurs évoqué ses récents efforts de médiation au Proche-Orient, soulignant les éloges reçus de son homologue russe. « Vladimir Poutine trouve ces initiatives remarquables et s’est montré très généreux dans ses compliments », a-t-il rapporté. Le président américain a également tenu à saluer la résilience de son visiteur ukrainien, qualifiant ce dernier de dirigeant courageux et expérimenté.

Cette approche diplomatique contraste avec l’issue décevante du dernier sommet américano-russe en Alaska, qui s’était achevé sans avancée tangible. Bien que Donald Trump ait alors exprimé sa déception face aux positions russes, son administration n’a pas donné suite aux menaces de sanctions économiques précédemment évoquées. Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain a engagé un rééquilibrage de la politique étrangère en rétablissant le dialogue avec Moscou et en révisant le cadre de l’aide militaire à l’Ukraine.