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La guerre des tailleurs sacrés: qui vêtira le futur souverain pontife?

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Alors que le conclave approche, deux ateliers romains historiques se disputent le privilège de confectionner la première soutane du prochain pape.

Dans l’ombre des murs du Vatican, une compétition discrète mais féroce se joue entre deux maisons de couture spécialisées dans les vêtements ecclésiastiques. Depuis des générations, la famille Gammarelli détient le monopole de la fabrication des soutanes blanches portées par les nouveaux papes lors de leur première apparition publique. Mais cette année, un concurrent de poids, Raniero Mancinelli, tente de briser cette tradition séculaire.

À 86 ans, ce maître tailleur, installé à quelques pas de la cité papale, travaille sans relâche pour proposer ses propres créations au Vatican. Contrairement aux Gammarelli, qui ont reçu l’instruction de ne pas préparer de tenues cette fois-ci, Mancinelli a choisi d’anticiper en confectionnant trois modèles adaptés à différentes morphologies. Ses soutanes, taillées dans une laine légère, sont conçues pour épouser les silhouettes plutôt que les tailles, une subtilité qui pourrait faire la différence.

L’enjeu est de taille : il s’agit d’habiller celui qui deviendra le chef spirituel d’un milliard de catholiques. Mancinelli, qui a déjà vêtu plusieurs papes au cours de sa carrière, espère secrètement que ses créations seront choisies pour ce moment historique. « C’est un cadeau que je fais à l’Église », confie-t-il, tout en ajustant une dernière ceinture pour un cardinal de passage.

Dans son atelier, les murs racontent une histoire d’amour avec la papauté : photos dédicacées, souvenirs de rencontres et soutanes ayant appartenu à des pontifes célèbres. Pourtant, malgré son expérience, Mancinelli reste modeste. « Je ne fais pas cela pour la gloire, mais par dévotion », souligne-t-il, tout en reconnaissant que ce serait un honneur inestimable.

Alors que les cardinaux s’apprêtent à entrer en conclave, la question reste entière : qui, des Gammarelli ou de Mancinelli, aura le privilège de voir sa création sur les épaules du nouveau pape ? Une chose est sûre : dans les ruelles de Rome, la couture sacrée n’a jamais été aussi politique.

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