France
La France rapatrie 15 femmes et 40 enfants des camps de prisonniers jihadistes en Syrie
La France a procédé jeudi à un nouveau rapatriement d’enfants et de femmes qui avaient rejoint les territoires contrôlés par les organisations jihadistes pendant l’existence du Califat territorial de l’Etat islamique, un sujet délicat dans un pays marqué par les attentats de 2015.
Quinze femmes et 40 enfants qui étaient retenus dans les camps de prisonniers jihadistes dans le nord-est de la Syrie contrôlés par les forces kurdes sont arrivés dans la nuit à 03H30 locales (01H30 GMT) à Villacoublay, près de Paris.
Il s’agit de la plus grosse opération de rapatriement de ce type depuis trois mois, quand 16 mères et 35 mineurs avaient été rapatriés le 5 juillet. Entretemps, une femme et ses deux enfants avaient été ramenés début octobre.
« Les mineurs ont été remis aux services chargés de l’aide à l’enfance et feront l’objet d’un suivi médico-social. Les adultes ont été remises aux autorités judiciaires compétentes », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Parmi les mineurs se trouvent 7 orphelins ou enfants isolés, a précisé dans un communiqué le parquet national antiterroriste (Pnat). Les femmes sont pour leur part âgées de 19 à 42 ans.
Trois d’entre elles qui étaient visées par un mandat d’arrêt vont être présentées dans la journée à un juge d’instruction antiterroriste en vue de leur mise en examen, tandis que les 12 autres, qui faisaient l’objet d’un mandat de recherche, ont été placées en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Parmi ces dernières figure une jeune femme de 19 ans emmenée sur place quand elle était mineure, selon le Pnat.
Ces femmes font partie de ces Françaises qui s’étaient rendues volontairement dans les territoires contrôlées par les groupes jihadistes en zone irako-syrienne et qui ont été capturées lors de la chute de l’Organisation de l’Etat islamique en 2019.
Les enfants sont pour nombre d’entre eux nés sur place.
Le Collectif des familles unies, qui regroupe des familles de Français partis en zone irako-syrienne, a salué dans un communiqué « une excellente nouvelle, qui semble sceller le renoncement à la politique du +cas par cas+, qui consistait à rapatrier arbitrairement tel ou tel enfant ».
« Aller jusqu’au bout »
« Mais ce n’est pas fini: ceux qui restent attendent », ajoute-t-il. « La France a commencé à rapatrier de façon importante: il faut maintenant aller jusqu’au bout ».
« Je souhaite que tous ces enfants reviennent le plus vite possible, quatre années de procédure c’est très long et c’est surtout le temps de toute une enfance », a abondé auprès de l’AFP Marie Dosé, avocate de nombre de ces femmes. « Je ne peux imaginer que la France laisse plus de 150 enfants, plus de 60 mères dans des camps dans le Nord-Est syrien, pour un cinquième hiver ».
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré sur LCI qu’il restait « encore quelques dizaines d’autres enfants à rapatrier ». « Il y aura quelques mouvements de rapatriement collectifs. Cela se fait progressivement », a-t-il dit.
Le sujet est sensible en France, frappé à plusieurs reprises par des attentats jihadistes, et particulièrement ceux du 13 novembre 2015 à Paris et en banlieue parisienne qui ont fait 130 morts, fomentés par l’organisation de l’Etat islamique (EI).
Face à l’hostilité de l’opinion publique, la France a longtemps procédé à des rapatriement mesurés, décidés au cas par cas.
Mais le 14 septembre, la Cour européenne des droits de l’Homme, saisie par les parents de deux de ces femmes, a condamné la France pour ne pas avoir étudié de manière appropriée ces demandes.
Après cela, le ministère des Affaires étrangères s’était dit prêt à « envisager » de nouveaux rapatriements « chaque fois que les conditions le permettraient ».
En juillet, les autorités chargées de la lutte antiterroriste avait indiqué qu’il restait une centaine de femmes et près de 250 enfants dans les camps syriens.
« Ce n’est pas irresponsable de rapatrier les enfants », mais « rapatrier des adultes est une faute », a estimé jeudi sur RTL le député LR Eric Ciotti.
« Si elles ont commis des crimes, ces femmes doivent être jugées là où elles les ont commis », a pour sa part déclaré sur Europe 1 Marine Le Pen: « C’est le droit international, et c’est de prendre un risque évidemment considérable que de les faire revenir sur le territoire national, alors même que le droit international ne nous oblige pas à le faire ».
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
Économie
Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France
Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.
La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.
Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.
Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.
ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.
Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.
Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.
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