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La fin programmée du cumul emploi-retraite pour les seniors

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Une réforme majeure, adoptée discrètement dans le budget de la Sécurité sociale, va profondément modifier les possibilités de travailler après la retraite à partir de 2027.

Le dispositif actuel, qui permettait à des centaines de milliers de retraités de compléter leurs revenus par une activité professionnelle, sera considérablement restreint dans trois ans. Cette évolution, issue des recommandations de la Cour des comptes, vise à recentrer le système sur son objectif initial, à savoir le soutien aux pensions les plus modestes. Elle s’inscrit dans un contexte où les effets d’aubaine ont été pointés du doigt par les magistrats financiers.

Aujourd’hui, deux régimes coexistent. Les retraités ayant liquidé leur pension à taux plein peuvent exercer une activité sans limitation de revenus. Pour ceux partis avant ce taux plein, un plafond s’applique, limitant le cumul à 160% du Smic brut ou au dernier salaire perçu. Ce système concernait environ 710 000 personnes en 2020, leur procurant en moyenne un complément de revenus annuel de 9 000 euros.

Le nouveau cadre, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2027, instaurera des règles beaucoup moins favorables pour les personnes ayant cessé leur activité avant l’âge légal de départ, fixé à terme à 64 ans. Pour elles, la reprise d’un emploi entraînera une déduction intégrale des revenus perçus sur le montant de la pension. Entre l’ouverture des droits et l’âge de 67 ans, la pension sera réduite de moitié pour la part des revenus d’activité excédant un seuil annuel, qui pourrait avoisiner 7 000 euros.

Cette modification rendra le cumul financièrement peu attractif avant 67 ans. Passé cet âge, le cumul intégral redeviendra possible. Le ministère du Travail estime que cette simplification permettra au dispositif de retrouver sa vocation première. Certains économistes y voient cependant un changement systémique aux conséquences potentiellement négatives, susceptible de réduire l’emploi des seniors et de favoriser le travail non déclaré.

La réforme soulève des inquiétudes dans le monde économique, où les compétences des seniors sont parfois jugées indispensables. Des acteurs du recrutement spécialisé estiment que cette mesure risque de priver les entreprises d’une précieuse expertise, tout en rendant difficile un retour à l’emploi après plusieurs années d’inactivité. Par ailleurs, le dispositif alternatif de retraite progressive, complexe à mettre en œuvre notamment dans les petites structures, ne semble pas en mesure de compenser cette restriction.

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