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La Cour suprême américaine ordonne la réparation d’une expulsion illégale vers le Salvador

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Un migrant salvadorien, victime d’une erreur administrative, doit être rapatrié après une décision unanime des juges.

La plus haute juridiction des États-Unis a infligé un sérieux camouflet à l’administration Trump en exigeant la réintégration d’un ressortissant salvadorien expulsé à tort. Kilmar Abrego Garcia, résident légal du Maryland et marié à une citoyenne américaine, avait été arbitrairement arrêté puis déporté vers son pays d’origine en mars dernier, dans le cadre d’une vaste opération ciblant des membres présumés de gangs criminels.

Les autorités américaines ont pourtant reconnu par la suite que cette expulsion constituait une erreur judiciaire, un tribunal ayant annulé son ordre d’éloignement dès 2019. Malgré cet aveu, l’exécutif avait refusé d’organiser son retour, arguant de son appartenance supposée au MS-13, un gang classé comme organisation terroriste. Une juge fédérale a cependant rejeté ces accusations, faute de preuves tangibles, et sommé le gouvernement de rapatrier l’homme avant une date butoir.

Saisie en urgence, la Cour suprême a finalement confirmé cette décision à l’unanimité, tout en invitant les juridictions inférieures à tenir compte des contraintes diplomatiques. Les magistrats ont souligné que l’administration devait néanmoins tout mettre en œuvre pour corriger cette « erreur kafkaïenne », selon l’expression des avocats de M. Abrego Garcia. Les juges progressistes, dans une opinion séparée, ont même estimé que le recours gouvernemental ne méritait pas d’être examiné, insistant sur l’obligation de respecter le droit.

Cette affaire intervient dans un contexte tendu, marqué par un accord controversé entre Washington et San Salvador. Pour six millions de dollars, les autorités salvadoriennes ont accepté d’incarcérer indéfiniment les personnes expulsées, une solution qualifiée de « bonne affaire » par la Maison Blanche. Une position qui contraste avec les récentes déclarations de la ministre de la Sécurité intérieure, convaincue que ces détenus méritaient un emprisonnement à vie.

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