France
Justice / Procès Lelandais : à la barre, la soeur de Maëlys tente en vain de faire craquer l’accusé
« Avez-vous violé ma soeur ? » « Quels ont été ses derniers mots ? » La soeur de Maëlys, 16 ans, a vigoureusement pris à partie lundi Nordahl Lelandais, jugé pour le meurtre de sa cadette, lors de son procès aux assises.
Elle n’est pas parvenue à le faire craquer mais l’ancien militaire de 38 ans a tout de même franchi une étape inédite lundi en reconnaissant pour la première fois avoir ressenti des penchants « pédophiles » lorsqu’il a agressé deux de ses petites-cousines, âgées de 4 et 6 ans, à l’été 2017.
Campée debout face à lui, l’adolescente l’a pressé d’un flot de questions pour qu’il révèle enfin dans quelles circonstances il a donné la mort à la fillette de huit ans, disparue lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère) en août 2017.
« Regardez-moi dans les yeux », « en fait c’est vous le déchet ! », lui lance-t-elle sur un débit de mitraillette. « Vous avez eu plein d’occasions de dire la vérité, vous n’avez pensé qu’à vous », lui assène-t-elle.
« Ayez ce courage et cette dignité comme j’ai moi de vous parler », poursuit-elle ensuite en le fusillant du regard, réclamant avec insistance qu’il réponde à deux questions en particulier. « Avez-vous violé ma soeur? » et « qu’est-ce qui vous empêchait de dire où était ma soeur pendant des mois ? » alors que le corps n’avait pas encore été retrouvé.
« Non, je n’ai pas violé votre soeur », répond l’accusé, avant de tenter un faible « Je m’expliquerai » à la seconde question.
« Moi je vous demande les réponses maintenant ! », réplique la jeune fille avec détermination. Elle n’aura pas gain de cause, l’accusé, visiblement embarrassé, se murant à nouveau dans le silence.
« Ça me faisait mal de dire que je l’ai tuée », se justifiera-t-il un peu plus tard.
Le « cri » de la jeune fille s’est heurté « à une espèce de fin de non-recevoir, à une impossibilité presque psychique de ressentir la moindre forme d’émotion », déplore Me Laurent Boguet, avocat du père de Maëlys, à la fin de l’audience.
« Il n’est pas capable de commenter des passages à l’acte bestiaux, je crois qu’on en est là », ajoute-t-il.
« Papa perdu en mer »
Témoignant juste avant leur fille, le père et la mère de Maëlys avaient décrit le naufrage de leur existence après sa disparition.
Aujourd’hui divorcés, ils avaient dépeint l' »héroïne », le « petit ange, guerrier de lumière » qui a « mis un dangereux criminel en prison ».
« Je n’ai pas su te protéger des méchants, je n’ai pas tenu la promesse que je t’ai faite », a lancé sa mère, Jennifer Cleyet-Marrel, s’adressant à un portrait de la fillette posé devant elle.
Son père Joachim, se décrit de son côté comme un « papa perdu en mer (…) qui tente de sortir la tête de l’eau » et victime du « mauvais sort ». Il a perdu « 25 kilos » depuis le drame, témoigne un ami d’enfance.
Vidéos crues
De nouveau confronté lundi matin à des vidéos d’agressions sexuelles de petites-cousines qu’il a reconnu avoir commises et filmées, Nordahl Lelandais a admis pour la première fois avoir éprouvé des penchants « pédophiles », tout en niant avoir ressenti ces pulsions pour la jeune Maëlys.
Il est accusé d’avoir agressé deux fillettes à l’été 2017, juste avant la disparition de Maëlys. Ces actes avaient été découverts lorsque les enquêteurs avaient mis la main sur des vidéos des attouchements filmées par téléphone.
Deux de ces vidéos, très crues, ont été projetées devant la cour lundi, pétrifiant l’assistance. L’accusé, pour sa part, garde obstinément la tête baissée.
« Qu’est-ce que c’est ? Quel est le terme générique pour cela ? », l’interroge ensuite Me Yves Crespin, l’avocat de deux associations d’aide à l’enfance. « De la pédophilie », concède l’accusé.
Le procès se trouve à présent à « un moment charnière », a estimé l’avocat de la défense Me Alain Jakubowicz car « à partir de demain nous allons aborder les faits eux-mêmes » concernant Maëlys, avec l’audition de témoins liés au mariage.
Déjà condamné à Chambéry en mai 2021 à 20 ans de réclusion pour le meurtre du jeune soldat Arthur Noyer, l’accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Maëlys.
Le verdict est attendu autour du 18 février.
France
Budget 2025 : 4000 postes d’enseignants seront supprimés à l’Education nationale
La suppression de 4.000 postes d’enseignants dans le budget 2025 soulève une vague d’indignation parmi les syndicats et acteurs de l’éducation. Justifiée par la baisse démographique, cette décision suscite des critiques acerbes quant à l’avenir de l’école publique.
L’annonce de la suppression de 4.000 postes d’enseignants, principalement en maternelle et élémentaire, dans le cadre du budget 2025, a provoqué un tollé parmi les syndicats de l’Éducation nationale. Cette mesure, présentée par le ministère comme une réponse à la diminution du nombre d’élèves, avec une baisse estimée de 97.000 élèves à la rentrée 2025, est perçue par les syndicats comme une véritable menace pour l’école publique.
Le ministère de l’Éducation tente de justifier cette réduction en expliquant que les effectifs en baisse nécessitent une réadaptation des moyens. Cependant, malgré cette logique démographique, l’ampleur de la suppression de postes, notamment dans le premier degré public, où 3.155 emplois seront perdus, est jugée disproportionnée par les principaux syndicats. Ces derniers craignent que ces coupes budgétaires n’aggravent une situation déjà tendue dans les établissements scolaires.
La FSU-Snuipp, par la voix de Guislaine David, a vivement dénoncé ce qu’elle qualifie de « sabordage de l’école publique », un sentiment partagé par d’autres organisations telles que le Snalc, qui parle de « saignée monstrueuse ». Le premier degré privé et le second degré ne sont pas épargnés non plus, avec respectivement 660 et 180 postes supprimés. De leur côté, les représentants du second degré, comme Sophie Vénétitay du Snes-FSU, accusent le gouvernement de sacrifier l’école publique au profit d’une gestion comptable de l’éducation.
Outre la réduction des effectifs enseignants, le budget prévoit la création de 2.000 postes d’AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap). Bien que cette mesure soit saluée, elle ne suffit pas à apaiser les craintes sur l’inclusion scolaire, un domaine où les besoins sont croissants mais où les conditions de travail et de rémunération des AESH demeurent insuffisantes pour attirer suffisamment de candidats.
Les syndicats rappellent également que les suppressions de postes, cumulées aux difficultés de recrutement, compromettent la promesse de « mettre un professeur devant chaque classe ». En effet, cette année, plus de 3.000 postes n’ont pas été pourvus aux concours, un chiffre alarmant qui souligne l’urgence de rendre le métier d’enseignant plus attractif.
Le budget 2025 de l’Éducation nationale, d’un montant global de 63 milliards d’euros, est pourtant présenté comme stable, avec une augmentation modeste de 834 millions d’euros par rapport à l’année précédente. Cependant, cette hausse apparente est relativisée par une réduction de 700 millions opérée en février, nuançant l’ambition affichée de faire de l’éducation une priorité nationale.
Face à cette situation, la colère ne faiblit pas, tant du côté des syndicats que des personnalités politiques comme Jean-Luc Mélenchon, qui fustige une « organisation de l’ignorance » et un budget qu’il juge catastrophique pour l’avenir de l’école en France.
France
Tempête Kirk : 30 départements en vigilance orange pour pluie et vent
La dépression Kirk traverse la France avec des pluies torrentielles et des vents violents, forçant Météo-France à placer 30 départements en vigilance orange. Des inondations et des perturbations des transports sont à prévoir, notamment dans les régions les plus touchées.
La tempête Kirk s’abat sur la France ce mercredi, entraînant des conditions météorologiques sévères. Météo-France a placé 30 départements en vigilance orange, soit cinq de plus que la veille, en raison de l’intensité des pluies et des vents qui balaient le pays. Cette perturbation concerne un large axe allant de la Vendée à la Champagne-Ardenne, ainsi que plusieurs zones montagneuses, notamment les Pyrénées, où les rafales atteignent des sommets impressionnants.
Parmi les départements concernés, 23 font face à un risque d’inondation en raison des précipitations intenses, tandis que quatre autres sont placés en alerte pour des vents violents, principalement dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, où les rafales pourraient atteindre jusqu’à 150 km/h sur les sommets. Les départements de la Loire et du Rhône, également sous alerte pour des vents puissants, voient leurs infrastructures locales perturbées, avec notamment l’interruption du trafic ferroviaire entre Lyon et Saint-Étienne.
Les cumuls de pluie prévus pour la journée dépassent les normales mensuelles, avec des pointes de 90 mm attendues dans certaines régions comme les Pays de la Loire. Météo-France souligne que la saturation des sols, déjà très humides en cette fin d’année exceptionnellement pluvieuse, pourrait aggraver les risques d’inondations. Les régions d’Île-de-France et de Champagne-Ardenne, elles aussi sous alerte, devraient recevoir entre 40 et 60 mm de pluie. Des épisodes orageux sont également attendus en soirée dans les Alpes-Maritimes, où une vigilance accrue pourrait être déclenchée.
Cette situation s’inscrit dans une tendance météorologique marquée par des phénomènes extrêmes, accentués par le réchauffement climatique. Les experts de l’observatoire européen Copernicus rappellent que septembre a été un mois record en termes de précipitations, tant au niveau national qu’international, lié aux températures anormalement élevées qui favorisent de tels événements climatiques.
France
L’Abbé Pierre avait « une sexualité problématique » : son neveu sort du silence
Guy Tuscher, neveu de l’Abbé Pierre, raconte dans une interview à France Bleu Isère que son oncle n’a jamais su respecter son vœu de chasteté. « Le célibat, pour lui, c’était insupportable. »
Guy Tuscher, 71 ans, accuse encore le coup. Des mois après les premières révélations du scandale sexuel autour de l’Abbé Pierre, son oncle, le septuagénaire revient sur le choc « violent » qu’il a dû encaisser en apprenant ce que l’homme d’Église avait fait à toutes ces femmes. Elles sont aujourd’hui 24 à accuser le capucin d’agressions sexuelles et de viols. « Cela a été violent. Mais, en fait, moi, je savais. Nous, dans la famille, on savait tous que la sexualité de notre oncle était problématique », confie Guy Tuscher, qui ignorait cependant tout des agressions sexuelles, telles qu’elles sont décrites dans les témoignages.
La mère de Guy Tuscher était très proche de son frère, l’Abbé Pierre. « C’était son frère préféré. C’était un garçon brillant, plein de vie », raconte son neveu. Elle savait cependant qu’il ne pourrait pas se passer d’une vie sans sexe et qu’entrer dans l’Église, faire vœu de chasteté, n’avait aucun sens. « Elle savait très bien que le célibat, pour lui, c’était quelque chose d’insupportable. En fait, elle lui en a énormément voulu quand il est devenu prêtre parce qu’elle savait que ça ne correspondait pas à ce qu’il était. » Et d’ajouter : « Ma mère lui disait de faire une psychanalyse pour régler ses problèmes, mais il n’a jamais voulu. »
S’il ne renie pas l’oncle qu’a été l’Abbé Pierre ni tout ce qu’il a pu accomplir « humainement et politiquement », Guy Tuscher ressent une « déception par rapport à l’homme ». Il lui en veut « d’avoir pris le risque de tout détruire ». Et s’il affirme soutenir « ces femmes qui ont raconté ce qu’elles ont subi », il assure aussi : « On ne peut pas non plus dire que tout ce qu’il a fait est à jeter. Ce n’est pas possible. »
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