France
Justice: Le meurtrier de Mireille Knoll condamné à la perpétuité pour un crime antisémite
Ses protestations d’innocence n’auront pas convaincu la cour. Yacine Mihoub a été condamné mercredi aux assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre en 2018 de Mireille Knoll, un crime « au caractère antisémite ».
Sa peine a été assortie d’une période de sûreté de 22 ans, soit plus que les 18 ans requis par l’avocat général.
Son co-accusé, Alex Carrimbacus a été acquitté pour le meurtre de l’octogénaire mais il a été condamné à une peine de 15 ans de réclusion assortie d’une peine de sûreté de deux tiers pour vol aggravé chez la victime.
Comme pour M. Mihoub, le caractère antisémite a été retenu pour lui, de même que la circonstance aggravante de la vulnérabilité de Mme Knoll, 85 ans et très affaiblie par la maladie de Parkinson.
La mère de Yacine Mihoub, Zoulikha Khellaf, a quant à elle été condamnée à trois ans de prison, dont un an ferme à domicile sous surveillance électronique. Elle a été reconnue coupable d’avoir détruit des objets et nettoyé l’arme du crime.
La cour a estimé que les faits s’étaient inscrits dans un « contexte global antisémite », selon la lecture faite par le président Franck Zientara après plus de 9 heures de délibéré.
Selon la cour, « le caractère crapuleux a été alimenté par une haine en raison de l’appartenance » de la victime à la « religion juive » et par des « préjugés » de Yacine Mihoub et des « croyances que des richesses puissent être dissimulées » dans le logement social de Mme Knoll.
« C’est juste, c’est ce qu’on attendait. Notre famille va pouvoir démarrer son deuil », a réagi le petit-fils de Mireille Knoll. A l’énoncé du verdict, plusieurs proches étaient en larmes.
« Haine larvée »
Le 23 mars 2018, les pompiers sont appelés pour un incendie dans un HLM de l’est parisien. Au deuxième étage, ils découvrent le corps en partie carbonisé de Mireille Knoll, en travers de son lit médicalisé, les jambes ballantes. Son frêle corps était lardé de onze coups de couteau.
La mort de cette femme, qui avait fui Paris en 1942 pour échapper à la rafle du Vel D’hiv, avait suscité une vive émotion, d’autant plus qu’un an auparavant Sarah Halimi, sexagénaire juive, avait été tuée et défenestrée par un homme finalement considéré comme irresponsable pénalement.
M. Mihoub et M. Carrimbacus se sont toujours renvoyé la responsabilité du meurtre de Mireille Knoll.
Si les circonstances du meurtre sont restées opaques, les experts et témoins qui se sont succédé à la barre ont dressé un portrait psychologique sans équivoque des deux hommes.
Yacine Mihoub, est rancunier. Il a « le vin mauvais » et une tendance victimaire depuis un viol subi à 12 ans dans un internat, selon les conclusions des experts. Mireille Knoll est la voisine de sa mère. Cette femme coquette aux yeux bleus décrite lors du procès comme tolérante, aimée et aimante, est, dit il, une « grand-mère de substitution » à qui il a rendu de nombreux services.
Son voisin de box Alex Carrimbacus a lui été décrit comme rongé par une quête identitaire, une souffrance affective « massive », selon les experts, amplifiée par les placements à répétition dans l’enfance, un viol et la rue où il a déjà mendié pour payer sa drogue.
Les deux au casier judiciaire déjà long se sont rencontrés en détention.
L’après-midi du 23 mars 2018, ils se sont retrouvés dans le 55 m2 de Mireille Knoll pendant plus de deux heures. Nul ne sait ce qu’il s’est alors déroulé.
Selon la cour, l’agression sexuelle perpétrée par M. Mihoub en 2017 sur une collégienne que logeait Mme Knoll a pu être à l’origine d’un « contentieux latent ». Celui-ci, couplé à une « tolérance limitée à la frustration » de M. Mihoub, a pu être alimenté par une « une détestation larvée » des Juifs. Son intérêt pour des livres sur Mohamed Merah, la Charia ou Mein Kampf sont venus appuyer cette thèse selon la cour.
Selon la cour, cette haine a « ressurgi avec la consommation d’alcool » et une conversation qui s’envenime ce 23 mars entre lui et Mme Knoll, et elle a « trouvé son apogée dans le déchainement de violence ».
France
« Bavardage creux », « dérive préoccupante » : les politiques réagissent à l’allocution d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, dans son allocution, promet un gouvernement d’intérêt général, mais les critiques fusent de tous bords politiques.
Dans son discours adressé à la nation, Emmanuel Macron a esquissé une vision de la France unie sous un « gouvernement d’intérêt général », une rhétorique qui se veut rassembleuse. Pourtant, ce message semble avoir rencontré un mur de scepticisme et de critiques de la part de ses adversaires politiques.
Adresse aux Français. https://t.co/irpXQN9qfN
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 5, 2024
Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, a vivement critiqué le discours présidentiel, le qualifiant de « bavardage creux et prétentieux ». Pour lui, l’utilisation de l’article 49.3 pour imposer des lois sans vote parlementaire est une atteinte directe à la démocratie, justifiant ainsi la censure du gouvernement Barnier. Cette censure, selon Mélenchon, n’est pas dirigée contre Barnier, mais contre la politique d’Emmanuel Macron lui-même.
De l’autre côté de l’échiquier politique, Jordan Bardella du Rassemblement National a également exprimé son inquiétude face à ce qu’il perçoit comme une « dérive préoccupante » de la macronie. Il suggère que le président s’éloigne des réalités du terrain et du peuple français.
Boris Vallaud du Parti Socialiste a quant à lui voté la motion de censure comme une « sanction d’un mauvais budget de la sécurité sociale », tout en appelant à un Premier ministre issu de la gauche. Cette critique vise non seulement le fond du discours mais aussi la forme, dénonçant une politique qui, selon lui, manque de considération pour les besoins sociaux.
Marine Tondelier, d’Europe Écologie Les Verts, a salué la prudence de Macron dans la nomination de son Premier ministre, mais n’a pas manqué de critiquer le ton « condescendant » du discours. Elle semble apprécier la retenue du Président dans sa précipitation à nommer un successeur à Barnier, mais déplore le manque de respect perçu dans son allocution.
Enfin, Rachida Dati, ancienne ministre, a indiqué que Macron devrait agir rapidement pour nommer un nouveau Premier ministre, reflétant une attente de décisions concrètes et rapides de la part du Président.
L’allocution d’Emmanuel Macron, bien que visant à rassurer et à fédérer, a plutôt suscité un concert de critiques, reflétant un fossé grandissant entre le chef de l’État et les représentants de diverses tendances politiques. Ce discours, loin de combler les divisions, semble les avoir accentuées, laissant le public informé dans l’attente de voir comment le Président répondra à cette vague de scepticisme.
France
Macron face à la nation : un rendez-vous à 20h pour dissiper le flou
Après la chute historique du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron s’adressera aux Français jeudi soir. Une allocution attendue qui pourrait définir l’avenir politique du pays et du président lui-même.
La chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, a plongé la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies. Cette situation met également le président Emmanuel Macron sous une pression inédite, alors qu’il doit gérer à la fois une majorité relative fragilisée et des appels de l’opposition à sa démission.
Dans ce contexte tendu, l’annonce de l’Élysée d’une allocution présidentielle prévue à 20h jeudi suscite une attente considérable. Le chef de l’État, récemment rentré d’Arabie Saoudite, devra non seulement répondre à l’urgence politique créée par la chute de son Premier ministre, mais aussi rassurer un pays en quête de stabilité. Le silence persistant sur la nomination d’un successeur à Michel Barnier alimente les spéculations, renforçant l’importance de cette prise de parole.
Pour Emmanuel Macron, ce discours est une occasion cruciale de reprendre la main sur le récit politique. Il devra convaincre qu’il est encore en mesure de gouverner face à une Assemblée nationale frondeuse et une opinion publique de plus en plus critique. Ses opposants, notamment La France insoumise, ne manqueront pas de scruter chaque mot, prêts à amplifier la contestation si le message présidentiel ne répond pas aux attentes.
Alors que l’histoire de la Ve République n’a que rarement connu de telles impasses, l’intervention de 20h pourrait être déterminante pour définir non seulement les prochaines étapes institutionnelles, mais également l’avenir d’un mandat déjà marqué par des défis multiples. La France attend des réponses, et c’est désormais à Emmanuel Macron de les fournir.
France
Réouverture de Notre-Dame: 6.000 policiers et gendarmes mobilisés, annonce le préfet de police
La cathédrale Notre-Dame de Paris rouvre ses portes après une restauration titanesque. Un impressionnant dispositif de sécurité sera mis en place pour garantir la sérénité de l’événement.
La réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, prévue pour ce week-end, sera marquée par un dispositif de sécurité d’une ampleur exceptionnelle. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dévoilé les détails de cette opération lors d’une conférence de presse, soulignant l’importance de protéger cet événement symbolique et historique.
Le déploiement de 6.000 agents des forces de l’ordre, comprenant policiers et gendarmes, est prévu pour les deux jours de célébrations. Ce chiffre reflète l’engagement des autorités à garantir la sécurité de la cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement attendus, ainsi que des milliers de visiteurs. Ce dispositif est comparable à celui mis en place pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, illustrant ainsi la gravité de la situation sécuritaire.
Bien que Laurent Nuñez ait affirmé qu’aucune menace spécifique n’avait été identifiée, il a rappelé que la France demeure sous le coup d’un niveau de menace terroriste élevé. Pour faire face à ce risque, des mesures supplémentaires seront prises, notamment l’implication de militaires du dispositif Sentinelle et une attention particulière portée à la lutte contre les drones, sous l’égide de l’armée.
La brigade fluviale et la BRI, avec ses tireurs d’élite, seront également de la partie, renforçant ainsi la sécurité sur l’île de la Cité, où l’accès sera strictement contrôlé. Seuls les invités et les prestataires de services auront le droit d’accéder à cette zone historique, tandis que la circulation sera interdite.
Les préparatifs pour la réouverture ont déjà commencé, avec des restrictions de circulation mises en place dès mercredi. Cinq zones de confinement seront établies sur les quais hauts de la rive gauche pour accueillir jusqu’à 40.000 personnes samedi, tandis que la capacité de la cathédrale elle-même est limitée à 3.000 personnes.
Lors de cette conférence, le préfet de police était accompagné par des figures importantes de la vie parisienne, telles que Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur de Notre-Dame, Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris Anne Hidalgo, et Ariel Weil, maire de Paris Centre, soulignant ainsi l’engagement collectif pour la réussite et la sécurité de cet événement.
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