Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Inde : la guérilla maoïste, une guerre sans fin dans les forêts du Chhattisgarh

Article

le

Cinquante ans après son apparition, l’insurrection naxalite continue de diviser les populations tribales, entre violence et enjeux économiques.

Au cœur de l’Inde, dans les forêts denses du Chhattisgarh, une guerre silencieuse oppose depuis des décennies les forces gouvernementales aux rebelles maoïstes. Ces derniers, issus majoritairement des communautés autochtones, revendiquent une lutte pour les droits des marginalisés, tandis que l’État les qualifie de menace terroriste. Les affrontements, marqués par des exécutions sommaires et des bavures, plongent les villages dans un cycle infernal de violences.

Les Gardes de la réserve de district (DRG), unité paramilitaire composée en partie d’anciens insurgés ralliés au pouvoir, mènent des opérations musclées pour éradiquer les derniers bastions rebelles. Leur connaissance du terrain en fait des acteurs clés de cette lutte, mais leur présence suscite aussi des accusations d’exactions contre des civils. Des familles entières se retrouvent prises en étau entre les représailles des guérilleros et les raids des forces de l’ordre.

L’histoire de cette insurrection remonte à 1967, lorsque des paysans du Bengale occidental, inspirés par l’idéologie maoïste, prirent les armes contre l’oppression foncière. Aujourd’hui, bien que réduits à quelques centaines de combattants, les Naxalites maintiennent leur emprise sur le « Corridor rouge », une zone riche en minerais où se mêlent revendications sociales et intérêts économiques. Le gouvernement central, déterminé à en finir, accélère les opérations militaires tout en promettant développement et infrastructures.

Pourtant, derrière les discours officiels se cache une réalité plus sombre. Les projets miniers, encouragés par les autorités, menacent les terres ancestrales des tribus, alimentant un ressentiment qui pourrait raviver la rébellion. Les témoignages de veuves et d’orphelins, victimes collatérales de cette guerre, rappellent le coût humain d’un conflit où chaque camp justifie ses crimes au nom de la justice.

Alors que les pourparlers de paix semblent improbables, la question reste entière : cette région, déchirée entre tradition et modernité, parviendra-t-elle un jour à tourner la page de la violence ?

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus