Les comités exécutifs des groupes allemands cotés en bourse et qui sont composés de plus de trois membres devront bientôt comprendre au moins une femme. Les partis de la coalition du gouvernement allemand sont parvenus à un accord.
C’est un signal fort que vient d’envoyer l’Allemagne aux entreprises cotées en Bourse. Le gouvernement de coalition a accepté d’imposer un quota obligatoire dans les comités exécutifs des sociétés cotées en Bourse. Désormais, les directoires devront obligatoirement compter une femme à partir du moment où ils sont composés de trois membres. C’est un vrai tournant pour la première puissance économique d’Europe, particulièrement à la traîne sur le sujet.
Une « percée historique »
Ces quotas « ont une percée historique », a réagi Franziska Giffey, ministre des femmes, de la famille, des personnes âgées et de la jeunesse. « Nous mettons un terme aux comités exécutifs sans femmes dans les grandes entreprises. Nous montrons l’exemple d’une société moderne et tournée l’avenir. Nous exploitons tout le potentiel de notre pays (…) », a-t-elle déclaré.
L’Allemagne devance la France
Emmanuel Macron et l’ancienne ministre chargée des droits des femmes, Marlène Schiappa, s’étaient engagés, en 2019, a imposé un quota dans ces hautes sphères. En mars, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) avait d’ailleurs remis un rapport sur le sujet au ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Il préconisait d’imposer 20 % de dirigeantes dans les Comex de plus de huit personnes en 2022 et 40 % en 2024.
Mais depuis, le gouvernement a changé de braquet. Il semble préférer l’élargissement de « l’indéx Pénicaud », cet outil qui mesure les inégalités salariales entre les femmes et les hommes. La ministre du Travail Élisabeth Borne souhaiterait y ajouter le critère de « la part des femmes dans les cadres dirigeants ».
Cette solution est considérée par beaucoup d’associations comme moins audacieuse qu’une obligation de quotas, contre laquelle les organisations patronales se battent.