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Société

Guyane : la polémique enfle autour du projet de prison ultra-sécurisée pour trafiquants

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Le ministre de l’Intérieur défend un dispositif carcéral strict, tandis que les élus locaux dénoncent un retour symbolique à l’époque du bagne.

Le gouvernement français a officialisé la construction d’un établissement pénitentiaire de haute sécurité en Guyane, destiné à isoler les détenus les plus dangereux, notamment les narcotrafiquants et les individus radicalisés. Ce complexe, prévu pour 500 places dont 60 réservées aux trafiquants de drogue, doit voir le jour à Saint-Laurent-du-Maroni, au cœur de l’Amazonie. Le budget estimé s’élève à 400 millions d’euros.

Selon les autorités, l’objectif est clair : couper ces criminels de leurs réseaux et empêcher toute influence extérieure. Le régime carcéral promis serait parmi les plus stricts de France, avec des mesures de surveillance renforcées. Cependant, l’annonce a immédiatement provoqué une vague de protestations en Guyane, où de nombreux élus et habitants y voient une résurgence des pratiques coloniales du bagne, aboli en 1938.

Les réactions politiques sont vives. Une sénatrice a évoqué un « passé douloureux », tandis qu’un élu local a parlé de « mépris » envers le territoire. La maire de Saint-Laurent-du-Maroni a rappelé l’histoire pénitentiaire de la région, appelant à ne pas répéter les erreurs du passé. Les critiques portent également sur l’absence de consultation des instances locales, certains accusant Paris d’imposer une décision sans dialogue.

Face aux accusations, le gouvernement rejette toute comparaison avec le bagne, insistant sur la nécessité de lutter efficacement contre le crime organisé. Mais en Guyane, le sentiment d’être une fois de plus stigmatisé persiste, ravivant les tensions entre l’État et les représentants territoriaux. Le débat dépasse la simple question sécuritaire, touchant à l’identité et à la mémoire collective d’une région marquée par son histoire pénale.

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