France
Guadeloupe: l’Etat reste ferme face aux demandes
L’Etat a exclu vendredi toute négociation qui viserait à « abroger une loi de la République » au lendemain du coup d’éclat de manifestants antipass sanitaire qui ont envahi l’hémicycle du Conseil régional de la Guadeloupe, où certains ont passé la nuit.
Cette intrusion à la fin d’une séance plénière du Conseil régional, a été qualifiée par l’exécutif régional d’acte d’une « violence inédite », et illustre une contestation qui dure depuis plusieurs semaines dans l’archipel.
Les manifestants -un collectif d’organisations, notamment syndicales et citoyennes, très revendicatif– doivent décider vendredi de la suite à donner au mouvement.
Les manifestants demandent que l’Etat se joigne à la table des négociations, interrompues depuis deux semaines, pour discuter des problématiques à l’origine de la crise sociale en Guadeloupe, avec en tout premier lieu l’obligation vaccinale.
Ils veulent notamment obtenir « l’arrêt de toutes les sanctions et suspensions de rémunérations prises contre des milliers de salariés du public et du privé » refusant de se faire vacciner, a indiqué le collectif de manifestants dans un communiqué.
Le ministère, qui suit de près les événements et est en contact avec le président de la région Ary Chalus, un proche d’Emmanuel Macron, qui s’est entretenu avec lui au téléphone, a précisé que le président et les conseillers régionaux avaient pu quitter le bâtiment du Conseil régional dans la nuit.
Si « l’Etat est présent pour trouver des solutions sur son champ de compétence, comme il le fait avec les maires sur la jeunesse », il n’y a « aucune marge de négociation pour abroger une loi de la République votée par le Parlement », en l’occurrence celle obligeant les personnels de santé et pompiers à être vaccinés pour travailler.
Pas question non plus pour le ministère d’une amnistie pour ceux qui auraient commis des violences sur les forces de l’ordre, dans le cadre de la crise sociale qui secoue l’archipel depuis début novembre.
Le Conseil régional « est devenu la maison du peuple », a déclaré jeudi soir à la presse locale Gaby Clavier, syndicaliste de la branche santé du syndicat UGTG, après une réunion avec le président de la région Ary Chalus, qui avait accepté de recevoir une délégation de 10 manifestants.
« Le président s’est engagé à nous obtenir une réunion avec les parlementaires, mardi », a affirmé Jocelyn Zou, syndicaliste FO et pompier.
M. Chalus « peut négocier sur les compétences qui sont les siennes », mais ne peut pas engager l’Etat, a précisé le ministère.
Cette intrusion a été condamnée par l’ensemble de la classe politique de Guadeloupe, et par des responsables politiques de l’Hexagone.
« violences antidémocratiques »
« Aucune cause ne justifie la violence! », a réagi la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse.
Le président LR du Sénat Gérard Larcher a condamné « avec fermeté l’irruption violente d’opposants au pass sanitaire dans une assemblée où s’exerce la démocratie locale », et le président délégué (ex-LR) de l’association Régions de France Renaud Muselier a évoqué des « violences antidémocratiques condamnables ».
La Région avait dénombré jeudi « plus d’une centaine de personnes » dans l’hémicycle, et « plus de 400 personnes » au total dans les locaux, où du mobilier a été « détruit ».
En Guadeloupe, où un premier cas de variant Omicron a été détecté samedi et où la quatrième vague de Covid-19 a fait plus de 800 morts, la résistance à la vaccination est forte.
L’archipel a été touché en novembre par un mouvement de contestation, parfois violent, né de l’opposition à l’obligation faite au personnel soignant et aux pompiers de se vacciner contre le Covid-19. Le conflit a tourné à la crise sociale.
Des négociations destinées à mettre fin à la crise ont tourné court il y a deux semaines après la signature d’un « accord de méthode » par les élus locaux et le collectif mais pas par l’Etat, absent du processus.
Le ministère des Outre-mer a de son côté annoncé il y a trois jours que les personnels de santé des Antilles réfractaires à l’obligation vaccinale seraient « suspendus » au 31 décembre et pourraient « s’orienter vers un nouveau métier » via une « cellule de reconversion ».
Des manifestations se sont déroulées au cours du weekend. L’accès au plus grand centre commercial de l’île a notamment été bloqué plusieurs heures samedi, et un incendie s’est ensuite déclaré dans l’hypermarché.
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Économie
Auchan annonce 2 389 suppressions de postes pour relancer sa croissance
Le groupe de distribution Auchan, après des années de turbulences financières, prévoit la suppression de 2 389 emplois en France dans le cadre d’un plan de redressement. Cette restructuration affectera les sièges, les hypermarchés et entraînera la fermeture de plusieurs points de vente.
Le groupe nordiste Auchan, appartenant au puissant groupe familial Mulliez, a annoncé ce mardi 5 novembre une réduction importante de ses effectifs en France. À l’instar de son concurrent Casino, qui a récemment engagé des démarches similaires, l’enseigne prévoit de supprimer précisément 2 389 postes parmi ses 54 000 salariés. Ce plan vise à rétablir la compétitivité et à réorganiser les activités du distributeur en difficulté, en consolidant sa logistique et en adoptant une nouvelle stratégie commerciale.
Le détail du projet de restructuration révèle que 784 postes seront supprimés dans les sièges de l’entreprise, tandis que 915 postes disparaîtront dans les hypermarchés. De plus, dix magasins, incluant des hypermarchés et des points de proximité, cesseront leur activité, ce qui entraînera la perte de 466 emplois supplémentaires. Plusieurs fonctions au sein des hypermarchés sont également appelées à disparaître, notamment celles de responsables commerciaux, de conseillers en vente, ainsi que des postes liés à la gestion de la masse salariale et à la sécurité.
Afin d’atténuer l’impact social de cette décision, la direction d’Auchan affirme vouloir limiter les licenciements secs. Un plan d’accompagnement a été proposé, intégrant des formations de reconversion, des congés de reclassement et des dispositifs de départ volontaire pour soutenir les salariés touchés.
Face à des années de déclin financier, Auchan espère, par cette réorganisation, retrouver une dynamique de croissance et redéfinir sa présence sur le marché français.
France
Samuel Patry : Un procès sous haute tension pour juger les instigateurs de la haine
Quatre ans après l’assassinat brutal de Samuel Paty, un procès historique s’ouvre pour juger ceux accusés d’avoir participé à la campagne de haine contre le professeur d’histoire. Huit adultes comparaissent pour répondre de leurs actes devant la cour d’assises spéciale de Paris.
L’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine par Abdoullakh Anzorov, un jeune radicalisé, continue de hanter la société française. Aujourd’hui, huit adultes sont appelés à la barre de la cour d’assises spéciale de Paris pour répondre de leur implication présumée dans cette tragédie. Parmi eux, deux amis de l’assaillant, accusés de complicité d’assassinat terroriste, risquent la réclusion criminelle à perpétuité. Les six autres, accusés de participation à une association de malfaiteurs terroriste, encourent des peines de 30 ans de prison.
Ce procès est d’autant plus marquant que l’accusation dénonce une chaîne d’actes délibérés ayant désigné Samuel Paty comme une cible. En effet, deux des accusés, Brahim Chnina, père de la collégienne à l’origine de fausses accusations contre le professeur, et Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste, sont suspectés d’avoir relayé les mensonges de l’adolescente sur les réseaux sociaux. Ces publications, selon les enquêteurs, visaient à attiser la haine et ont contribué à la mise en danger du professeur, figure aujourd’hui devenue symbole de la lutte contre le fanatisme en France.
La révélation de la vulnérabilité de Samuel Paty dans les jours précédant son assassinat renforce le sentiment d’incompréhension et de tragédie. Menacé après un cours sur la liberté d’expression, il avait manifesté sa peur auprès de ses collègues, mais n’a reçu aucune protection, alors qu’il était déjà dans la ligne de mire d’individus radicalisés. Les échanges avec ses collègues, où il confie son sentiment d’insécurité et ses demandes de soutien, témoignent de l’angoisse qui l’habitait, tristement symbolisée par le marteau retrouvé dans son sac à dos, dérisoire tentative de protection personnelle.
La cour présidée par le magistrat Franck Zientara, qui a déjà dirigé le procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, se réunit au sein de la salle des grands procès du palais de justice de Paris, renforçant le caractère historique et symbolique de cette audience. Les débats promettent d’être intenses, avec la participation du Parquet national antiterroriste représenté par Nicolas Braconnay et Marine Valentin, qui rappelleront les enjeux de cette affaire emblématique des défis posés par l’islamisme radical en France.
Pour la famille de Samuel Paty, ce procès est une étape cruciale pour obtenir justice, mais également pour susciter une prise de conscience sociétale. Les avocats de Mickaëlle Paty, l’une des sœurs du professeur, expriment l’espoir que cette audience expose la réalité de l’islamisme radical et renforce la vigilance collective face aux menaces terroristes. Jusqu’au 20 décembre, ce procès devrait, au-delà de l’émotion, poser les bases d’une réflexion sur les responsabilités et les mécanismes de propagande haineuse ayant conduit à la mort de cet enseignant.
France
Budget 2025 : bras de fer sur la lutte contre la fraude fiscale
La Commission des finances de l’Assemblée nationale a voté des amendements proposés par le Nouveau Front Populaire, allouant 590 millions d’euros supplémentaires à la lutte contre la fraude fiscale. Ces mesures, qui incluent la création de 4 500 postes, restent toutefois suspendues à l’approbation de l’hémicycle.
Alors que le gouvernement cherche à économiser 60 milliards d’euros pour redresser les finances publiques, la lutte contre l’évasion fiscale est l’un des secteurs visés par les restrictions budgétaires. Cependant, la Commission des finances de l’Assemblée nationale s’est opposée à cette approche, adoptant jeudi plusieurs amendements déposés par le Nouveau Front Populaire (NFP) afin de renforcer les moyens de lutte contre la fraude fiscale. En plus d’injecter 590 millions d’euros supplémentaires, ces amendements prévoient la création de 4 000 postes d’inspecteurs des Finances et 500 postes de douaniers, ainsi que la mise en place d’un service d’expertise pour analyser les schémas de fraude complexes.
Cette décision, qui inclut également le maintien de 550 postes que le gouvernement envisageait de supprimer au sein de la direction générale des finances publiques (DGFiP), a suscité des tensions au sein de la commission. Les députés du groupe présidentiel, menés par Jean-René Cazeneuve, se sont fermement opposés au projet, dénonçant une inflation des besoins budgétaires qui, selon eux, excède largement les contraintes financières. Perrine Goulet, députée MoDem, a également critiqué la démarche, la qualifiant de « surdimensionnée » et regrettant qu’une telle approche ait peu de chances d’aboutir en l’état. À l’inverse, la gauche parlementaire a vigoureusement soutenu l’initiative. Le député LFI Jérôme Legavre, rapporteur du texte, a souligné la situation critique des services de contrôle fiscal, affirmant que « les services sont actuellement à l’os » malgré l’importance cruciale de leur mission.
Cette augmentation de budget doit néanmoins être ratifiée dans l’hémicycle, où les tractations s’annoncent tendues. Le vote solennel sur la partie « recettes » du budget 2025 est prévu le 7 novembre, bien qu’un report de quelques jours reste envisageable. Le gouvernement n’exclut pas le recours à l’article 49.3 de la Constitution, qui permettrait d’adopter le budget sans vote, un outil potentiellement décisif dans un contexte où le soutien à ces amendements n’est pas assuré.
Les données les plus récentes du ministère de l’Économie soulignent l’ampleur de la fraude fiscale en France, avec 15,2 milliards d’euros recouvrés en 2023, un montant en hausse par rapport aux années précédentes. Cependant, des études récentes estiment que moins de 20 % des sommes frauduleuses sont détectées par les autorités, une évaluation qui motive en partie la démarche du NFP en faveur d’un renforcement des moyens de contrôle.
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