Faits Divers
Graciés après l’assaut du Capitole, des militants d’extrême droite réclament 100 millions de dollars
Cinq membres des Proud Boys, condamnés puis amnistiés, accusent le gouvernement américain de persécution politique et exigent réparation.
Cinq figures emblématiques du groupe d’extrême droite américain Proud Boys, graciées après leur condamnation pour participation à l’attaque du Capitole en janvier 2021, ont déposé une plainte civile réclamant 100 millions de dollars au ministère de la Justice. Selon leur argumentaire, ces hommes estiment avoir été ciblés en raison de leur soutien à Donald Trump, victimes selon eux d’une machination judiciaire à motivation politique.
Parmi les plaignants figure Enrique Tarrio, ancien leader du mouvement, condamné initialement à 22 ans de prison, la peine la plus sévère prononcée dans le cadre de cette affaire. Leur recours, déposé devant un tribunal fédéral en Floride, accuse l’administration Biden et les procureurs d’avoir instrumentalisé la justice pour réprimer des opposants politiques.
L’assaut du Capitole, survenu le 6 janvier 2021, avait été orchestré par des partisans de Trump convaincus à tort d’une fraude électorale. La violence des émeutiers avait entraîné plus de 140 blessés parmi les forces de l’ordre et abouti à l’arrestation de près de 1 600 personnes. Donald Trump, dès son retour au pouvoir en janvier dernier, avait accordé des grâces ou des réductions de peine à plusieurs condamnés, dont ces cinq militants.
Cette plainte survient dans un contexte tendu, où la polarisation politique autour des événements du Capitole reste vive. Quelques semaines plus tôt, l’administration républicaine avait versé cinq millions de dollars à la famille d’une manifestante tuée par la police lors des affrontements, après avoir initialement refusé toute indemnisation. Une décision perçue comme un revirement stratégique lié aux élections.
L’affaire illustre les tensions persistantes autour de cet épisode traumatisant pour la démocratie américaine, où justice et politique continuent de s’entrechoquer.
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