Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Friedrich Merz : un destin politique en demi-teinte malgré une ascension contrariée

Article

le

Le leader conservateur allemand essuie un revers cinglant avant même d’accéder à la chancellerie, révélant les fractures d’un homme et d’un parti en quête de stabilité.

Friedrich Merz, figure emblématique de la CDU, se retrouve aujourd’hui dans une position délicate. Bien que toujours en lice pour devenir chancelier, son échec lors du premier tour de scrutin au Bundestag a jeté une lumière crue sur ses fragilités politiques. Perçu comme un dirigeant affaibli, il peine à rallier pleinement son camp, malgré des années d’efforts pour incarner un renouveau conservateur en Allemagne.

Ce retour en grâce n’a pourtant pas été simple. Écarté des cercles du pouvoir au début des années 2000, Merz a dû batailler pour s’imposer comme l’héritier légitime d’Helmut Kohl. Pourtant, son image d’homme d’affaires fortuné, amateur d’aviation et parfois jugé distant, a longtemps pesé sur sa crédibilité. Durant la campagne, il a tenté de se montrer plus proche des citoyens, évoquant même des drames personnels, comme la mort prématurée de sa sœur.

Mais c’est surtout son revirement sur la question du frein à la dette qui a suscité la controverse. Après avoir promis de ne pas y toucher, il a finalement assoupli cette règle constitutionnelle pour financer la modernisation du pays. Une décision qui a profité à l’AfD, désormais deuxième force politique en Allemagne, et alimenté les critiques sur son manque de constance.

Sur la scène internationale, cependant, Merz est perçu comme un atout. Ses partenaires européens voient en lui un rempart face aux incertitudes américaines et un défenseur d’une Europe plus autonome militairement. Proche de Paris et de Varsovie, il entend redonner à Berlin un rôle central, tout en maintenant un soutien ferme à l’Ukraine.

Sur le plan intérieur, son programme marque une rupture nette avec l’ère Merkel, notamment sur l’immigration. Promettant un durcissement des règles, il incarne un virage à droite assumé, loin de la politique d’ouverture de son illustre prédécesseure.

Reste que son plus grand défi sera de relancer une économie allemande fragilisée par deux récessions consécutives. Pour un homme qui se veut le restaurateur de la fierté nationale, la tâche s’annonce ardue. Entre espoirs européens et défiance locale, Friedrich Merz devra surmonter bien des obstacles pour écrire sa légende.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus