France
France / Rennes : un pollinarium « sentinelle » pour mieux traiter les allergies

Juché sur le toit d’une bibliothèque, le pollinarium de Rennes ressemble à un jardin comme un autre. C’est là que sont cultivées les quinze espèces aux pollens les plus allergisants de la région, traqués chaque jour par un botaniste pour ensuite alerter la population.
« En ce moment ce sont le saule et le noisetier qui émettent le plus. D’ici deux semaines on aura les graminées avec le vulpin et la flouve odorante », observe Hervé Tiger, jardinier-botaniste de la ville de Rennes.
Face à lui, de larges jardinières baignées de soleil abritent ray-grass, fléole, houlque laineuse, dactyle, fromental bulbeux, flouve odorante, ainsi que des bouleaux, chênes, noisetiers, saules.
Chaque plant a été prélevé dans la nature, dans un rayon de 20 kilomètres autour de Rennes, aux quatre points cardinaux. « L’idée est d’avoir une plus grande variabilité génétique car chaque plant n’émet pas les pollens au même moment », explique le botaniste, doigt pointé sur les étamines, sacs à pollen. « Si on secoue un peu, on voit les grains de pollen très jaunes, sous forme de poussière très fine. C’est ça qui est allergisant », poursuit-il.
Elément fécondant mâle de la fleur, le pollen atterrit sur le pistil d’une fleur femelle de la même espèce pour le féconder et former le fruit. Il est constitué de minuscules grains de quelques dizaines de micromètres de diamètre, les plus fins et légers, transportés par le vent, étant les plus susceptibles d’atteindre les voies respiratoires et de provoquer des allergies.
Chaque matin, Hervé Tiger passe en revue la floraison des espèces sélectionnées avec des médecins allergologues. « L’objectif est d’observer visuellement les émissions de pollens. On regarde s’il y a des étamines et on note sur un petit carnet la date de début et de fin d’émission, le plus important étant d’observer la toute première émission pour donner l’alerte », souligne-t-il.
« Outil de prévention »
Les informations sont ensuite validées par un médecin allergologue, entrées dans une base de données centralisée à Nantes (https://www.alertepollens.org/) et diffusées à la population. A Rennes, 1.300 patients et médecins figurent dans la base de données, l’inscription étant gratuite. « Chaque zone a ses alertes, car les plantes allergisantes ne sont pas forcément les mêmes partout », précise le jardinier.
Il existe vingt pollinariums en France, dont quatre en cours d’ouverture. Le premier a commencé à fonctionner à Nantes en 2012. Ce sont les allergologues qui ont imaginé cet outil « sentinelle », estimant qu’il y avait une trop grande différence entre les symptômes relevés chez leurs patients (rhinite, asthme, conjonctivite, etc) et les pollens détectés par les capteurs atmosphériques des villes, moins sensibles en tout début d’émission.
« C’est un outil de prévention très intéressant d’un point de vue de santé publique », assure Mickaël Pouliquen, médecin allergologue et référent du pollinarium de Rennes. « Grâce à lui, vous savez très précisément quand prendre et quand arrêter votre médicament antihistaminique. Cela permet aussi d’identifier le pollen à l’origine d’une allergie respiratoire », poursuit-il.
De plus, un traitement administré dès le premier gramme de pollen dans l’air est « plus efficace qu’un traitement en pleine crise allergique », ajoute le médecin. Il souligne « l’augmentation de la prévalence des allergies depuis 30 ans, l’OMS prévoyant même qu’une personne sur deux sera allergique en 2050 ». En France, 10 à 20% de la population souffre d’allergie aux pollens.
A terme, l’objectif est de quadriller tout le territoire de pollinariums avec une centaine de structures.
« Le réchauffement climatique et la pollution contribuent à augmenter la quantité de pollens dans l’air », rappelle Julia Maguéro, chargée des partenariats à l’Association des pollinariums sentinelles de France (APSF). De fait, la chaleur rallonge la durée des saisons polliniques. « Les gens sont de plus en plus touchés tout au long de l’année alors qu’avant ils l’étaient de février à septembre », précise-t-elle, ajoutant que « la pollution augmente aussi le potentiel allergisant des pollens, entraînant de plus en plus de problèmes respiratoires ».
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France
Le PDG de Casino, Jean-Charles Naouri, placé en garde dans le cadre d’une enquête pour « manipulation »

L’enquête préliminaire a été ouverte en 2020 par le Parquet national financier pour « manipulation de cours en bande organisée, corruption privée active et passive » et « délit d’initié ».
Le PDG de Casino, Jean-Charles Naouri, a été placé jeudi 1er juin matin en garde à vue dans les locaux de la brigade financière (BF) de la police judiciaire parisienne.
Le placement en garde à vue de Jean-Charles Naouri se fait dans le cadre d’une enquête ouverte en février 2020 par le parquet national financier (PNF) pour « manipulation de cours en bande organisée », « corruption active privée et passive » ainsi que « délit d’initié commis courant 2018 et 2019 ».
Le groupe Casino a publié de mauvais chiffres pour son premier trimestre 2023, avec des ventes en baisse de 2,3% en France dans un contexte de forte inflation. Sa dette n’a pas baissé par rapport à fin 2022, stable à 4,5 milliards d’euros. Les résultats financiers du groupe pèsent sur le cours de bourse de Casino, qui tutoyait les 80 euros au milieu des années 2010 et s’échange autour des 7 euros aujourd’hui.
France
Perquisition à l’IHU de Marseille : les pratiques de Didier Raoult remises en question

Une perquisition est en cours depuis mercredi matin à l’IHU Méditerranée Infection fondé par le professeur Didier Raoult, dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en 2022 par le parquet de Marseille.
L’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection (IHU) de Marseille, déjà secoué par les récentes accusations d’essais cliniques controversés, a été perquisitionné aujourd’hui par des enquêteurs de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (OCLAESP). Cette perquisition intervient dans le cadre de l’information judiciaire en cours ouverte l’année dernière, comme l’a précisé la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens.
L’institut dirigé autrefois par le Professeur Didier Raoult est au cœur d’une controverse croissante depuis que des allégations d’essais cliniques sauvages ont été portées à sa connaissance. Ces essais auraient été réalisés sur pas moins de 30 000 patients pendant l’épidémie de Covid-19. À l’époque, le virus venait d’arriver en France et le Professeur Didier Raoult, alors directeur de l’hôpital, avait annoncé avoir trouvé un traitement prometteur : l’hydroxychloroquine.
Cependant, plusieurs médecins et pharmacologues ont vivement critiqué les méthodes utilisées par certains biologistes et cliniciens de l’IHU, notamment pendant la crise sanitaire. Dans une tribune publiée dans Le Monde le 28 mai, ces professionnels de la santé dénoncent de graves manquements aux règles élémentaires de la réglementation en matière de santé et de recherche.
Suite à la parution de cette tribune, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé qu’elle allait saisir la justice concernant ces essais cliniques présumés, qui semblent avoir été menés en dehors des cadres juridiques régissant ce type d’expériences. Cette décision de l’ANSM marque une nouvelle étape dans l’enquête en cours et reflète la volonté de faire toute la lumière sur ces pratiques médicales controversées.
L’IHU de Marseille, renommé pour ses travaux de recherche dans le domaine des maladies infectieuses, est désormais confronté à un défi majeur pour regagner la confiance du public et rétablir sa réputation. Les résultats de l’enquête en cours permettront de déterminer les éventuelles responsabilités et conséquences légales découlant de ces essais cliniques présumés.
France
TotalÉnergies, assigné en justice pour « inaction climatique », au tribunal ce mercredi

Ils appellent un géant pétrolier à réduire urgemment son empreinte carbone. Sous pression, TotalEnergies retrouve ce mercredi 31 mai les militants du climat au tribunal de Paris : une coalition d’ONG et de collectivités, dont les villes de Paris et de New York, demande à la justice de contraindre le géant pétrogazier à aligner sa stratégie climatique sur l’Accord de Paris.
La décision des juges n’est pas attendue avant 2024 ou même 2025. Mais l’audience de mercredi, sera une des premières occasions de voir ferrailler le groupe français contre la coalition de six ONG (Sherpa, France Nature Environnement,…) et seize collectivités (les villes de Grenoble, Bayonne ou Nanterre, notamment) qui l’accusent d’« inaction climatique ».
Suspension des nouveaux projets pétroliers et gaziers
Sans attendre, la coalition demande au juge de la mise en état – un magistrat chargé de trancher des questions préalables à l’examen du dossier – de prendre une mesure provisoire exceptionnelle : ordonner à TotalEnergies de « suspendre les projets d’exploration et d’exploitation de nouveaux gisements d’hydrocarbures n’ayant pas fait l’objet d’une décision finale d’investissement », et ce jusqu’au jugement de l’affaire sur le fond.
Pour justifier l’urgence, la coalition, rejointe en 2022 par New York et Paris, invoque, entre autres, les propos du chef de l’ONU : Antonio Guterres pointait du doigt en janvier ces entreprises qui promeuvent un modèle économique « incompatible avec la survie de l’humanité ».
La coalition s’appuie aussi sur l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a jugé nécessaire en 2021 de cesser tout nouveau projet d’exploration d’hydrocarbures pour respecter l’accord de Paris.
Procédure déboutée pour Eacop
En face, les avocats de TotalEnergies plaideront pour contester la recevabilité de l’action judiciaire. Celle-ci remonte à janvier 2020 quand la coalition a assigné TotalEnergies pour manquement à « son devoir de vigilance » sur l’impact environnemental de ses activités. Un devoir imposé depuis 2017 par une loi française pionnière sur la responsabilité des entreprises.
Pour la coalition, la stratégie climat de TotalEnergies, un des 20 plus gros émetteurs de CO2 au monde, était « clairement insuffisante » au regard de l’accord de Paris.
Elle espère obtenir un équivalent français de l’affaire Shell : en 2021, un tribunal des Pays-Bas, saisi par des ONG, avait condamné le géant pétrolier à accélérer son plan de réduction de gaz à effet de serre. Shell a fait appel.
Dans une autre procédure menée en France au nom du « devoir de vigilance », les ONG qui attaquaient TotalEnergies pour son mégaprojet pétrolier Tilenga-Eacop en Ouganda et en Tanzanie, ont été déboutées en février par le tribunal de Paris.
Face aux pressions de l’opinion, du gouvernement ou même de certains actionnaires, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a défendu pied-à-pied vendredi sa stratégie climatique, pendant l’assemblée générale du groupe. Le groupe prévoit de consacrer un tiers de ses investissements aux énergies bas carbone dans la décennie, mais reste associé au pétrole et bientôt encore plus au gaz, sa priorité.
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