France
France – Obligation vaccinale: l’heure de vérité pour le système de soins
L’obligation vaccinale contre le Covid-19 est entrée en vigueur mercredi pour 2,7 millions de professionnels: hôpitaux, maisons de retraite, soignants libéraux, aides à domicile, pompiers, ambulanciers, mais une petite minorité n’a toujours pas reçu de première dose.
L’ultimatum a expiré. Deux mois après son annonce par Emmanuel Macron, l’obligation vaccinale s’applique à tout le système de soins, au sens large.
Les contrevenants sont prévenus: ceux qui ne peuvent justifier d’une première injection, d’une contre-indication vaccinale ou d’une contamination récente « ne peuvent plus exercer leur activité », selon la loi du 5 août.
Pour les salariés concernés, cela doit se traduire par la suspension immédiate du contrat de travail, sans rémunération – à moins d’utiliser des jours de congés pour retarder l’échéance.
Combien seront-ils dans ce cas? Des milliers sans doute, même si les estimations varient du simple au décuple selon les sources. D’après Santé publique France (SpF), qui se base sur des échantillons de l’Assurance maladie, au 12 septembre 89,3% des soignants avaient reçu au moins une dose dans les structures accueillant des personnes âgées dépendantes (Ehpad, USLD).
« Il y aura peut-être 1% à 2% de suspensions », estime pourtant Florence Arnaiz-Maumé, secrétaire générale du Synerpa, qui représente les Ehpad privés. Rapporté aux « 300.000 à 350.000 salariés » du secteur, « on peut s’attendre à environ 3.000 contrats de travail suspendus dans les prochains jours », prédit-elle.
Dans les établissements de santé, où SpF dénombrait 88% de primo-vaccinés au 7 septembre, « on sait qu’on sera quelque part entre 1% et 2% de personnes pas du tout vaccinées », pronostique le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch.
Sur un million d’agents des hôpitaux publics, « on trouvera évidemment quelques centaines ou quelques milliers de réfractaires », pronostique le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, persuadé que « certains vont instrumentaliser des cas particuliers pour faire croire qu’ils sont des bataillons entiers ».
« Tolérance zéro »
Ils n’étaient cependant pas légion à répondre à l’appel de la CGT mardi. Quelques centaines de personnes à peine se sont rassemblées devant le ministère de la Santé, les sièges d’agences régionales de santé (ARS) ou leurs centres hospitaliers.
Un baroud d’honneur pour le syndicat, convaincu comme son secrétaire général Philippe Martinez que « ça va être le bazar », car dans ces secteurs en tension « même avec 5% de personnel en moins ça ne tourne plus ».
Déjà, l’hôpital de Montélimar doit se résoudre à « des déprogrammations d’interventions non urgentes », du fait de « l’absence de trois médecins anesthésistes travaillant au bloc », et va « réduire la voilure » dans un autre service où « trois allergologues seront aussi absents », tous par opposition à l’obligation vaccinale, indique son directeur adjoint Philippe Charre.
Redoutant d’autres « situations ingérables », avec des sanctions entraînant « des fermetures de lits et de services », FO-Santé a réclamé « un délai supplémentaire », comme pour les départements d’outre-mer durement frappés par la quatrième vague épidémique.
Une requête balayée par le gouvernement, satisfait des « effets très positifs » de sa menace. « Nous ne reculerons pas », a prévenu le Premier ministre, Jean Castex.
Et gare à ceux qui voudraient contourner la règle. « Le refus de se vacciner ne donnera lieu à aucun arrêt maladie », a averti le ministre de la Santé, Olivier Véran, promettant « des contrôles systématiques » pour « toute prescription jugée suspecte ».
L’administration est au diapason: « On va avoir la position la plus dure possible », affirme le directeur de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, Benoît Elleboode, partisan de « la tolérance zéro » qui prévoit de « démarrer très rapidement » des « contrôles-surprise » dans les établissements et chez les libéraux.
« On espère que ceux qui hésitent encore seront convaincus par la fermeté affichée », explique son homologue francilienne, Amélie Verdier, qui ne veut « pas laisser les patients avoir de doute » sur la continuité des soins.
Raison pour laquelle l’ARS Île-de-France assure ses arrières et « repère les établissements où il pourrait y avoir des difficultés pour pouvoir les aider », en mobilisant si besoin des « renforts ».
Une aide qui devra s’inscrire dans la durée: à partir du 15 octobre, un « schéma vaccinal complet » sera requis pour satisfaire à l’obligation légale, qu’aucune date butoir ne vient limiter dans le temps.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
Économie
Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France
Après Michelin, le géant ArcelorMittal annonce la possible cessation d’activité de ses centres de Reims et Denain, menaçant 130 emplois.
La sidérurgie française fait face à un nouveau coup dur avec l’annonce d’ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial, qui envisage la fermeture de deux de ses sites en France. Cette décision, motivée par une baisse significative de la demande dans les secteurs de l’industrie et de l’automobile, pourrait entraîner la suppression de 130 emplois, principalement à Reims et à Denain.
Le 19 novembre 2024, lors d’une réunion avec le Comité Social et Économique (CSE), ArcelorMittal Centres de Services a présenté un projet de réorganisation et d’adaptation de ses capacités de production. Cette réorganisation inclut potentiellement la cessation d’activité des sites de Reims et de Denain. La direction a expliqué que cette mesure était rendue nécessaire par une « forte baisse d’activité chez ses clients de l’industrie et de l’automobile », soulignant que cette situation s’était aggravée ces derniers mois.
Les répercussions sociales de cette annonce sont immédiates et profondes. Environ 100 emplois seraient menacés à Reims et 30 à Denain. David Blaise, délégué syndical central CGT, et Xavier Le Coq, coordinateur CFE-CGC, ont exprimé leur inquiétude face à cette situation, pointant du doigt une gestion de crise qui, selon eux, ne prévoit pas suffisamment de solutions alternatives. Blaise critique notamment l’absence d’anticipation de la part de la direction, déplorant que « rien n’a été anticipé » pour faire face à la crise de l’automobile.
ArcelorMittal prévoit des négociations avec les syndicats pour discuter des mesures sociales visant à atténuer l’impact sur l’emploi. Cependant, les réactions sont vives : le site de Denain s’est mis en grève immédiatement, et des actions sont prévues sur l’ensemble des sites d’ArcelorMittal en France pour les prochains jours. Ces mouvements de protestation reflètent une frustration croissante parmi les salariés, encore marqués par la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.
Le contexte économique actuel, marqué par une réduction des ventes dans l’automobile, a déjà conduit Michelin à annoncer la fermeture de ses usines de Vannes et Cholet, affectant 1.254 emplois. Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a reconnu que d’autres annonces de fermetures pourraient suivre, soulignant néanmoins la nécessité de soutenir les secteurs industriels en croissance.
Cette situation illustre une crise plus large au sein de l’industrie manufacturière européenne, particulièrement dans l’automobile où 32.000 suppressions de postes ont été annoncées au premier semestre chez les équipementiers. La question de la diversification et de l’adaptation des entreprises à un marché en mutation est désormais plus que jamais d’actualité.
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