Après trois semaines sans beaucoup d’émotions, l’Euro 2024 passe aux choses très sérieuses avec deux magnifiques affiches pour les premiers quarts de finale : Espagne-Allemagne (18h00) et Portugal-France (21h00), vendredi.

Ces quatre équipes représentent à elles seules neuf des seize trophées Henri-Delaunay remportés depuis la création de la compétition. L’Allemagne et l’Espagne en ont gagné trois chacun (1972, 1980, 1996 pour l’Allemagne et 1964, 2008, 2012 pour l’Espagne), la France en compte deux (1984, 2000) et le Portugal un (2016).

Le seul titre du Portugal, remporté il y a huit ans, laisse un souvenir amer aux Bleus de Didier Deschamps, battus dans leur Stade de France (1-0 a.p.). Ils aimeraient prendre leur revanche.

Outre le sélectionneur français, des acteurs de ce match seront encore sur scène à Hambourg. Cristiano Ronaldo, blessé en finale en 2016, est toujours présent à 39 ans, tout comme Pepe, 41 ans, en défense centrale. Côté français, Antoine Griezmann, le héros de l’Euro 2016 avec ses 6 buts, est aussi de la partie, alors qu’Olivier Giroud n’est plus que remplaçant.

Griezmann, cependant, n’est pas en grande forme dans cet Euro. Il n’a pas marqué, a manqué des occasions et son poste hybride sur le côté droit contre la Belgique (1-0), en huitième de finale, n’a pas été une réussite. Kylian Mbappé a reconnu que Griezmann traversait « un moment un peu plus dur », mais a regretté que son partenaire soit « un peu charcuté » par les critiques. Mbappé lui-même admet ne « pas être à 100% » avant d’affronter le Portugal de son idole de jeunesse, Cristiano Ronaldo, mais refuse que ce soit « une excuse », pas plus que le masque protégeant son nez cassé.

Mbappé n’a marqué qu’un but sur penalty contre la Pologne (1-1), tandis que Ronaldo n’a pas trouvé le chemin des filets et a même raté un penalty contre la Slovénie (0-0, 3 t.a.b. à 0). L’atonie offensive reste le gros problème de l’équipe de France dans cet Euro, avec seulement trois buts inscrits (deux contre son camp, un penalty de Mbappé). En revanche, la défense française, fidèle à la tradition de Didier Deschamps, est presque infranchissable : un seul but encaissé, sur un penalty de Robert Lewandowski.

L’Espagne et l’Allemagne, en revanche, n’ont pas de difficultés à marquer des buts, avec les deux meilleures attaques de la compétition : 9 buts pour la Roja, 10 pour le pays hôte. Le quart à Stuttgart est aussi une revanche de la finale de 2008, où l’Espagne avait battu l’Allemagne (1-0) à Vienne.

L’équipe de Luis de la Fuente a laissé la plus forte impression, remportant tous ses matches depuis le début de la compétition. Le Parisien Fabian Ruiz, auteur de deux buts, est en grande forme, et la victoire en Ligue des Nations 2023 a donné confiance à cette équipe. L’Allemagne, solide avec Jamal Musiala, co-meilleur buteur avec 3 buts, a connu des turbulences mais a réussi à s’en sortir contre la Suisse (1-1) et le Danemark (2-0).

Les vainqueurs de ces deux grandes affiches se retrouveront en demi-finale le mardi 9 juillet à Munich. Les deux autres quarts de finale, Angleterre-Suisse (18h00) et Pays-Bas-Turquie (21h00), auront lieu samedi.

Les bleus doivent affronter la Belgique dans un huitième de finale crucial. Entre la pression d’un match décisif et le besoin de retrouver leur efficacité offensive, les hommes de Didier Deschamps espèrent lancer leur Euro sur une note positive.

Ce n’est qu’un huitième de finale, mais ce match contre la Belgique pourrait bien déterminer le parcours des Bleus dans cet Euro 2024. En cas de défaite, des questions se poseront inévitablement sur l’avenir du sélectionneur Didier Deschamps, malgré ses réussites passées, notamment la finale mondiale.

Après trois matchs de groupe, les performances des Bleus laissent encore des questions en suspens. Solides contre l’Autriche (1-0) et les Pays-Bas (0-0), ils ont cependant peiné offensivement, comme en témoigne leur nul face à la Pologne (1-1). Néanmoins, ils restent favoris face à une Belgique en quête de redressement. Kylian Mbappé, capitaine tricolore, a montré confiance et détermination malgré une blessure au nez, tandis que les Belges, représentés par Orel Mangala et leur sélectionneur Domenico Tedesco, ont affiché plus de prudence avant la rencontre.

Les Belges, moins performants qu’en 2018, doivent améliorer leur jeu après un premier tour mitigé contre la Slovaquie (0-1), la Roumanie (2-0) et l’Ukraine (0-0). Ils savent qu’ils doivent élever leur niveau pour espérer un résultat positif contre la France.

Des deux côtés, l’efficacité offensive est un point d’attention majeur. Didier Deschamps, fidèle à sa quête d’équilibre, devrait maintenir une solide assise au milieu avec Kanté, Tchouaméni et Rabiot. En attaque, Mbappé, bien entouré par Antoine Griezmann et Marcus Thuram, devra percer la défense belge menée par Vertonghen. En cas de difficulté, Deschamps pourra compter sur un banc riche en talents pour forcer la décision.

Les deux équipes se jaugent, prêtes à laisser la possession à l’adversaire si nécessaire. Pour les Bleus, assumer ce défi pourrait être la clé pour retrouver leur élan et entamer une belle aventure dans cet Euro 2024.

Didier Deschamps n’a pas encore trouvé la bonne formule pour l’équipe de France dans cet Euro 2024, les Bleus étant une nouvelle fois tenus en échec par la Pologne lundi (1-1).

Former un vrai groupe, où chaque joueur est capable de faire les efforts pour l’autre, a toujours été une des forces de Didier Deschamps. C’est sur cet état d’esprit, plus que sur une tactique innovante, que le sélectionneur français s’est appuyé pour remporter la Coupe du monde 2018 et atteindre les finales de l’Euro 2016 et de la Coupe du monde 2022. Un choix assumé par Deschamps, qui a toujours su gérer les états d’âme de ses groupes pour en faire une équipe unie capable de tous les sacrifices. Mais dans cet Euro 2024, l’entraîneur des Bleus ne semble pas y parvenir, comme en témoigne le match contre la Pologne (1-1) lundi soir, qui condamne la France à la deuxième place du groupe D. En attendant de savoir qui ils affronteront en huitièmes de finale, les Français semblent avoir perdu cette légendaire force collective sur laquelle Deschamps mise tant.

Les commentaires des Bleus à la sortie du match contre les Polonais révèlent un certain malaise. « On aurait aimé finir premiers mais on n’a pas mis assez pour gagner, a concédé Adrien Rabiot à beIN Sports. On avait tout entre nos pieds. » Bradley Barcola a également reconnu qu’il faudrait « ajouter quelque chose de collectif à cette équipe » et que les Bleus avaient « trop géré ». Didier Deschamps, qui voit la fin de la phase de groupes comme le début d’une « nouvelle compétition », a du pain sur la planche pour recréer cette osmose qui pourrait conduire la France sur le toit de l’Europe le 14 juillet prochain à Berlin.

L’assise défensive, autour d’un Mike Maignan qui dégage une vraie sérénité depuis son but, est la seule satisfaction de ce premier tour. Mais sur le plan offensif, un vrai chantier attend les Bleus dans les prochains jours. Ils n’ont pas marqué dans le jeu en trois rencontres (malgré 5,83 xG) et il est difficile de trouver une ligne directrice dans l’animation française. Deschamps n’a pas encore trouvé la bonne formule (4-4-2 ou 4-3-3 ?) et les joueurs semblent se marcher sur les pieds, presque perdus dans la moitié de terrain adverse, en attendant l’exploit de l’une des individualités françaises. On est bien loin de l’impression collective dégagée par les équipes de Deschamps en 2018 et en 2022. Le sélectionneur a quelques jours pour tenter d’y remédier.