Monde
Equateur: plus de 60 morts lors de mutineries simultanées dans trois prisons
Plus de 60 détenus sont morts mardi lors de mutineries qui ont éclaté dans trois des prisons surpeuplées d’Equateur et sont dues, selon les autorités, à des rivalités entre gangs, notamment de narco-trafiquants.
Ce pays est confronté à une crise pénitentiaire sans précédent: au moins 62 morts, dont 33 à Cuenca (sud), 21 à Guayaquil (sud-ouest) et huit à Latacunga (sud), a précisé Edmundo Moncayo, directeur du service pénitentiaire (SNAI).
Il n’a pas fait état de morts parmi les forces de l’ordre, mais de « policiers qui ont été blessés », sans en préciser le nombre.
A l’extérieur de l’établissement de Guayaquil, une quarantaine de femmes désespérées tentaient d’obtenir des nouvelles de leurs proches détenus.
Daniela Soria, 29 ans, dit avoir reçu un appel à l’aide de son mari Ricardo, condamné à trois ans de prison pour trafic de drogue. « Ils vont me tuer! Sors moi de là! Dis leur de me changer de pavillon », lance cet homme dans ce message qu’elle a fait écouter à un journaliste de l’AFP.
« Nous voulons la liste des morts. Nous savons que les problèmes persistent car tous ont un téléphone et mon époux ne m’appelle pas », déplore cette mère de famille.
Le parquet a attribué les troubles à des « affrontements de bandes criminelles ».
De son côté, le président Lenin Moreno a dénoncé une action simultanée d' »organisations criminelles », assurant sur Twitter que les forces de l’ordre « agissent pour reprendre le contrôle des prisons ».
Guerres de gangs
A la tombée de la nuit, la police et les gardiens avaient réussi à rétablir l’ordre, a précisé à l’AFP une source du SINAI. L’armée a également été déployée aux abords des prisons .
Une cellule de crise a été mise en place par le gouvernement, par ailleurs confronté à la mobilisation de centaines d’indigènes, réclamant un nouveau décompte des voix de Yaku Perez, leur candidat à l’élection présidentielle écarté du second tour prévu le 11 avril et qui dénonce une fraude.
Selon le directeur du service pénitenciaire, les violences dans les prisons sont dues aux guerres de pouvoir entre gangs, financés par le trafic de drogue, et qui de là dirigent leurs opérations.
M. Monbcayo a estimé que les émeutes du jour « sont un signal de résistance et de rejet de la part des détenus face aux actions de contrôle » telles qu’une perquisition effectuée la veille dans la prison de Guayaquil.
Deux armes à feu, qui devaient servir à éliminer les chefs d’une bande, ont alors été saisies et leurs ennemis ont ordonné l' »assassinat de prisonniers d’autres centres », a-t-il ajouté.
« Là dedans, c’est un marché. Il y a de tout: drogues, armes (…) Tout se vend », a pour sa part ajouté Daniela Soria
Le SNAI a admis un manque de personnel de sécurité, qui « complique les actions de réponse immédiate » en cas de mutineries.
Avant les événements de ce mardi, trois prisonniers étaient déjà décédés depuis janvier lors de troubles, selon la police.
Le système pénitentiaire équatorien compte près de 60 prisons et quelque 38.000 détenus pour une capacité de 29.000 places, soit une surpopulation d’environ 30%, avec seulement 1.500 gardiens.
En décembre 2020, des mutineries dans différentes prisons, également attribuées à des rivalités entre gangs, notamment de narcotrafiquants, avaient fait onze morts et sept blessés parmi les détenus.
Un état d’exception avait pourtant été précédemment décrété dans les prisons du pays par le président Moreno, pour une durée de 90 jours achevée fin décembre. Il s’agissait de contrôler les « mafias » et réduire la violence, qui s’est soldée sur l’année par la mort de 51 détenus.
Afin de diminuer la surpopulation carcérale face à la pandémie du Covid-19, qui a sévèrement touché le pays, l’Equateur a également mis en oeuvre l’an dernier des mesures de substitution de peines pour les délits mineurs, faisant diminuer la surpopulation de 42% à 30%.
Europe
Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi
Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.
La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.
Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.
Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.
Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.
Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.
La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.
Europe
Ukraine : Zelensky appelle à plus d’armements alors que Moscou intensifie son offensive
Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que Moscou renforce ses frappes dans l’est du pays, Volodymyr Zelensky a lancé un appel pressant à ses alliés pour obtenir davantage d’armements. Le président ukrainien demande également l’autorisation d’utiliser ces armes sur le sol russe, une demande qui divise les puissances occidentales.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réclamé vendredi un renforcement urgent des livraisons d’armes de la part de ses alliés, lors d’une réunion internationale à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Cet appel intervient à un moment critique, alors que la Russie intensifie ses frappes et continue de progresser dans la région du Donbass, à l’est du pays. Zelensky a particulièrement insisté sur la nécessité d’équipements militaires, notamment des systèmes de défense aérienne, pour protéger l’Ukraine des bombardements incessants de Moscou, dont le plus récent a dévasté un institut militaire à Poltava, causant au moins 55 morts.
Parallèlement à ces demandes, le dirigeant ukrainien a renouvelé sa requête controversée de pouvoir frapper des cibles non seulement en Ukraine, mais également en Russie, à l’aide des armes fournies par les Occidentaux. Cette requête divise les alliés de Kiev, dont les États-Unis et l’Allemagne, en raison des risques d’escalade avec Moscou, qui continue de brandir la menace nucléaire.
Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars pour l’Ukraine, dans l’espoir de répondre aux besoins urgents du pays. Londres et Berlin ont également réaffirmé leur soutien par l’envoi de nouveaux missiles et systèmes de défense aérienne, bien que la solidarité internationale commence à montrer des signes de fragilité. En effet, des débats internes agitent les gouvernements, notamment en Allemagne, où la montée de l’extrême droite pro-russe pose de nouveaux défis. La réduction prévue de l’aide à l’Ukraine dans le budget allemand de 2025, conjuguée aux incertitudes politiques aux États-Unis et en France, accentue les inquiétudes à Kiev.
Alors que la Russie poursuit son offensive et que Vladimir Poutine réaffirme son objectif de contrôler totalement le Donbass, la situation devient de plus en plus délicate pour l’Ukraine. L’effort de guerre semble s’enliser, et malgré le soutien occidental, l’avenir du conflit reste incertain.
Monde
Un tireur de 14 ans fait quatre morts dans son lycée aux Etats-Unis
Une nouvelle tragédie a frappé un lycée du sud-est des États-Unis. Un élève de 14 ans a ouvert le feu, tuant deux élèves et deux enseignants avant d’être appréhendé. Ce drame s’ajoute à une longue série de violences armées dans les établissements scolaires du pays.
Un établissement scolaire de Winder, dans l’État de Géorgie, a été le théâtre d’une fusillade qui a coûté la vie à quatre personnes : deux élèves et deux professeurs. Le tireur, un adolescent de 14 ans scolarisé dans le même lycée, a été arrêté sur les lieux. Les autorités locales, représentées par Chris Hosey, directeur du bureau des enquêtes de l’État de Géorgie, ont confirmé que le suspect serait jugé comme un adulte et poursuivi pour meurtre. Cet événement tragique ravive la problématique des fusillades en milieu scolaire, un fléau qui, année après année, endeuille les États-Unis de façon incomparable.
Les forces de l’ordre ont rapidement répondu aux appels d’urgence vers 10h20. Un agent de sécurité présent dans l’établissement a confronté le jeune tireur, qui, réalisant l’inévitabilité de la situation, a décidé de se rendre sans violence. Selon les premières informations, aucune cible particulière n’avait été identifiée par les enquêteurs.
Ce drame fait écho à un signalement antérieur en 2023 par le FBI, qui avait ouvert une enquête sur l’adolescent suite à des menaces publiées en ligne, accompagnées de photos d’armes. Pourtant, faute de preuves tangibles à l’époque, aucune arrestation n’avait été effectuée, bien que les écoles locales aient été alertées. Le FBI a confirmé qu’à ce moment-là, il n’y avait pas de raison légale pour intervenir davantage.
La réaction politique ne s’est pas fait attendre. Le président Joe Biden a exprimé sa colère face à la répétition de ces drames, soulignant l’urgence d’une régulation stricte des armes à feu. La vice-présidente Kamala Harris a également dénoncé l’épidémie de violence armée lors d’un discours, tandis que son adversaire républicain Donald Trump a fustigé le tireur, le qualifiant de « monstre malade ».
Ce nouveau massacre, survenu dans l’État clé de Géorgie à quelques mois des élections présidentielles, risque de raviver les débats sur la législation des armes, un sujet qui divise profondément la nation.
Des témoignages d’élèves présents lors de la fusillade ajoutent une dimension poignante au drame. Stephanie Folgar, 17 ans, se souvient des bruits assourdissants dans les couloirs et des ordres précipités de sa professeure les exhortant à courir et se cacher. Pour nombre d’élèves, ces instants de confusion ont d’abord été interprétés comme un exercice, avant que la panique ne s’installe. Pour tous, cette journée restera gravée dans leur mémoire, marquée par la peur et la douleur.
Les États-Unis demeurent, malgré les réformes sporadiques, l’un des rares pays au monde où les fusillades en milieu scolaire se produisent avec une telle fréquence, exacerbées par la libre circulation des armes à feu. Les images des élèves regroupés dans le stade, attendant de retrouver leurs familles, font écho à tant d’autres tragédies similaires, laissant planer une sombre ombre sur l’avenir des jeunes générations.
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