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Europe

En Grèce, la rénovation de l’Acropole fait polémique

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Des touristes visitent le Parthénon, le 4 juin 2021 à Athènes ©Aris MESSINIS

Le projet de rénovation de l’Acropole, le célèbre rocher sacré d’Athènes classé au patrimoine mondial de l’Unesco, se heurte à bien des critiques, le gouvernement grec étant accusé de détériorer un héritage inestimable.

Principal objet de cette colère: une nouvelle passerelle en béton dévoilée en décembre, dans le cadre d’une rénovation plus large présentée comme nécessaire pour accueillir des millions de visiteurs chaque année, parmi lesquels des personnes à mobilité réduite.

L’architecte chevronné Tasos Tanoulas, ancien membre de l’équipe de restauration de l’Acropole, a qualifié cette nouvelle rampe d' »incongrue » et d' »étouffante » pour le monument du Ve siècle avant J.C, tandis que le principal chef de l’opposition, Alexis Tsipras, parlait de « mauvais traitements » infligés au plus réputé site archéologique de Grèce.

Les opposants aux travaux, terminés il y a un peu plus d’un an, estiment qu’ils ont été réalisés sans les soins nécessaires à la sauvegarde du monument emblématique.

Le gouvernement réplique que toutes les précautions ont été prises et que ces critiques sont alimentées par l’opposition.

Plus de 3,5 millions de personnes ont visité l’Acropole en 2019, avant la pandémie.

Le ministère de la Culture a annoncé cette semaine de nouveaux dispositifs sur l’Acropole pour les visiteurs handicapés, résultats selon lui d’entretiens avec les principales associations de personnes handicapées.

Des panneaux en braille vont être installés pour les visiteurs malvoyants, ainsi que des rambardes et une signalisation pour les accès en pente.

Mais les risques demeurent.

Risque de trébucher

Le jour d’une d’un journaliste à l’Acropole, une femme a trébuché dans un trou au milieu de la nouvelle passerelle, l’un des nombreux creux conçus à dessein pour donner un aperçu de l’ancienne roche en dessous.

Plus loin, un employé balaie rapidement la terre vers un autre creux après le passage d’un groupe de visiteurs.

« C’est un plateau avec des nids-de-poule. Les nids-de-poule sont loin d’être sûrs », note la guide touristique Smaragda Touloupa, qui a récemment fait visiter le site à ses parents âgés.

La rénovation de l’Acropole, qui a coûté environ 1,5 milliard d’euros et comprend un éclairage nocturne, la mise en place d’un ascenseur pour handicapés et un meilleur drainage, a été financée par la Fondation privée Onassis.

Les travaux, destinés à relancer la fréquentation du site, ont été conduits par des « experts de renommée mondiale », forts de quatre décennies d’expérience, a souligné la ministre de la Culture Lina Mendoni.

« Personne ne remet en question leur travail », a noté la ministre. « Nous leur avons confié la restauration des monuments de l’Acropole. Comment peut-on douter d’eux sur un projet » de rampe en béton?, a-t-elle ajouté il y a un mois.

Mais Smaragda Touloupa, auteure d’articles sur la gestion du patrimoine et guide sur l’Acropole depuis 1998, déplore que ce projet d’envergure ait été décidé par un cercle restreint, composé surtout d’archéologues. « C’est une approche complètement technocratique », fustige-t-elle.

Même l’Unesco a appris les « interventions » sur l’Acropole par des « tiers », a rapporté Mechtild Rossler, directrice du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco.

En tant que signataire de la Convention du patrimoine mondial de l’Unesco, la Grèce doit prévenir « avant de prendre toute décision qui serait difficilement réversible », poursuit-elle.

Des changements « mineurs »

Selon Lina Mendoni, il n’y avait aucune obligation d’informer l’Unesco pour ces changements « mineurs » et « entièrement réversibles ».

Des experts de l’Unesco participeront à Athènes à une conférence internationale à l’automne, a précisé la ministre.

Pour les autorités, la rénovation était nécessaire car les chemins autour de l’Acropole, conçus il y a 50 ans et réaménagés pour la dernière fois en 2012, provoquaient des centaines d’accidents chaque année.

Le chef de projet, Manolis Korres, un architecte respecté, impliqué dans les travaux depuis 1975, a assuré que le béton repose sur une membrane protectrice qui peut être retirée rapidement si nécessaire.

Un pavage solide était en outre indispensable pour permettre aux lourdes machines de déplacer des dalles de plusieurs tonnes.

Sous le métro de Thessalonique

Des critiques visent également un projet de déplacement d’une voie de l’époque byzantine trouvée lors de la construction d’un nouveau métro à Thessalonique, la deuxième ville de Grèce.

Le mois dernier, des dizaines d’experts ont dénoncé une décision qui « met en péril la préservation d’importants vestiges » du passé antique et byzantine de la ville.

La route du 6e siècle avant JC « est l’une des découvertes les plus spectaculaires de cette période dans le monde », ont-ils assuré dans une tribune.

Le métro, dont la construction, d’un coût d’1,5 milliard d’euros, a débuté en 2003, devrait être opérationnel en 2023.

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Europe

La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour « acte de torture »

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La Cour européenne des droits de l’homme ouvre une procédure contre la France pour "acte de torture"

La Cour européenne des droits de l’homme examine le cas de Laurent Théron, éborgné lors d’une manifestation en 2016.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a pris une mesure sans précédent en ouvrant une procédure à l’encontre de la France pour ce qui est qualifié d' »acte de torture » ou de « traitements inhumains et dégradants » à l’encontre d’un manifestant blessé lors d’une manifestation contre la loi travail en 2016.

Cette décision intervient après sept années de combat judiciaire dans l’affaire Laurent Théron. Le manifestant avait perdu l’usage de son œil droit le 15 septembre 2016, lorsqu’il avait été atteint au visage par l’explosion d’une grenade à main de désencerclement tirée par un CRS lors de la manifestation. Le brigadier-chef responsable du tir avait été renvoyé devant la cour d’assises de Paris, mais avait été acquitté le 14 décembre 2022 au motif de la légitime défense, malgré l’absence de réel danger.

Les avocats de Laurent Théron, Mes Céline Moreau, Olivier Peter et Lucie Simon, ont exprimé leur satisfaction face à l’ouverture de cette procédure par la CEDH. Ils ont souligné que cette décision pourrait avoir un impact significatif sur d’autres enquêtes en cours concernant des manifestants blessés, notamment lors du mouvement des Gilets jaunes. Cette affaire soulève des questions cruciales sur la responsabilité de l’État français dans la protection des droits des manifestants, en particulier face à l’utilisation excessive de la force.

La CEDH, basée à Strasbourg, a communiqué au gouvernement français deux questions essentielles : le requérant a-t-il été « victime de traitements contraires à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme », qui prohibe la torture et les traitements inhumains et dégradants ? De plus, « l’enquête menée en l’espèce par les autorités internes a-t-elle satisfait aux exigences de l’article 3 de la Convention » ?

Cette procédure devrait prendre plusieurs mois, mais elle suscite déjà un débat important sur la question de la protection des droits des manifestants en France et l’application de la législation en matière de maintien de l’ordre.

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Irlande : Scènes de chaos à Dublin après une attaque au couteau sur des enfants

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Irlande : Scènes de chaos à Dublin après une attaque au couteau sur des enfants

Des heurts violents attribués à des groupes d’extrême droite ont éclaté jeudi soir à Dublin, suite à une attaque au couteau survenue en début d’après-midi. Cette attaque, qui a laissé plusieurs personnes blessées, dont trois enfants, a été déclarée non terroriste par la police.

La soirée a été marquée par des scènes de chaos : des véhicules incendiés, dont une voiture de police et un bus, ainsi que des magasins pillés. Le calme n’est revenu que tard dans la nuit, après que le superintendant en chef Patrick McMenamin a qualifié les événements de « sauvagerie gratuite ». Heureusement, aucun blessé grave n’a été signalé malgré les confrontations violentes avec les forces de l’ordre.

Au cœur des troubles, des pancartes proclamant « Irish Lives Matter » et des drapeaux irlandais ont été aperçus, témoignant d’une tension inédite depuis des années. Ces incidents ont éclaté dans un quartier abritant une importante population immigrée, sur fond de rumeurs concernant l’origine de l’agresseur présumé.

Le commissaire Drew Harris a souligné le rôle d’une « faction de hooligans dingues » mus par une idéologie d’extrême droite, tout en mettant en garde contre les « rumeurs » et « insinuations » diffusées à des fins malveillantes.

La ministre de la Justice Helen McEntee, dans un appel au calme, a condamné fermement ces actes et promis une réponse sévère contre toute attaque envers la police.

L’enquête, menée par la police locale sous la direction de Liam Geraghty, s’oriente vers une attaque isolée, écartant tout motif terroriste. Le Premier ministre Leo Varadkar, tout en annonçant l’arrestation d’un suspect, a exprimé sa solidarité avec les victimes et leurs familles.

Les faits, qui se sont déroulés près d’une école, ont laissé une femme et une petite fille grièvement blessées, tandis qu’un garçon de cinq ans a pu être libéré de l’hôpital.

Cet événement soulève de nouvelles questions sur la montée de l’extrémisme et de la violence urbaine en Irlande, dans un contexte de crise du logement et de discours anti-immigration alimentés par des figures d’extrême droite.

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Pays-Bas : large victoire de l’extrême droite aux législatives

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Pays-Bas : large victoire de l'extrême droite aux législatives

Porté par un discours anti-immigration, le parti de Geert Wilders s’est imposé dans les urnes mercredi. Un séisme électoral qui risque d’être ressenti dans toute l’Europe.

Une victoire monstre et une situation bloquée : le populiste de l’extrême-droite, Geert Wilders, a réussi un exploit. Le leader (et seul membre) de son parti PVV (Parti de la Liberté) a, selon les sondages à la sortie des urnes, gagné les élections législatives aux Pays-Bas, et aura probablement 37 sièges (une augmentation de 18 par rapport à l’Assemblée actuelle) sur 150. Le bloc de gauche GL-PvdA obtiendra 25 sièges pour devenir le deuxième plus grand parti. Le VVD, de loin le plus important parti lors des élections précédentes, recule fortement et devrait terminer à 24 sièges. Le débutant, le parti de centre droit « Nouveau contrat social », gagnerait 20 sièges.

Selon la tradition, le plus grand parti peut prendre la tête de la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale, bien qu’il ne s’agisse pas d’une règle écrite. Geert Wilders a déclaré mercredi soir qu’il pourrait essayer de former une coalition de centre droit avec le BBB, le VVD et le NSC. Le PVV « ne peut plus être ignoré », a-t-il martelé. Mais il reste à voir si ces partis souhaitent entrer en pourparlers avec Wilders.

La cheffe du parti libéral VVD, Dilan Yeşilgöz-Zegerius, qui se voyait déjà comme la première femme Premier ministre, a déclaré qu’elle ne voyait pas comment Wilders pourra former une majorité. Frans Timmermans, le leader du bloc de gauche GroenLinksPvda, a été plus explicite et a exclu à nouveau d’entrer « dans une coalition qui exclut des Néerlandais ».

A Bruxelles, on étudiera minutieusement les résultats des élections à La Haye. Par le passé, Wilders a souvent plaidé en faveur d’un Nexit et d’un retour au florin. Par conséquent, la première réaction européenne est venue du Premier ministre hongrois Viktor Orban sur X (anciennement Twitter) : « Le vent du changement est là ».

Même enthousiasme en France où la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a félicité Geert Wilders et son parti d’extrême droite pour « leur performance spectaculaire » aux législatives.

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