Nous rejoindre sur les réseaux

Culture

Émilie Dequenne, actrice précoce et fonceuse à la carrière stoppée par la maladie

Article

le

Émilie Dequenne, une étoile filante du cinéma belge, s’éteint à 43 ans

L’actrice, révélée par « Rosetta » à Cannes en 1999, a marqué le cinéma par son talent et sa détermination avant de succomber à un cancer rare.

Émilie Dequenne, figure emblématique du cinéma belge, s’est éteinte dimanche soir à l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif, à l’âge de 43 ans. Atteinte d’un corticosurrénalome, un cancer rare du système endocrinien, elle avait annoncé en août 2024 devoir se recentrer sur sa santé, mettant ainsi un terme à une carrière prolifique et riche en émotions.

Née le 29 août 1981 dans la province du Hainaut, Émilie Dequenne a très tôt montré des prédispositions pour le jeu. Dès l’âge de 8 ans, elle suivait des cours de théâtre, poussée par une mère attentive à son épanouissement. À 18 ans, elle décrochait son premier rôle dans « Rosetta », réalisé par les frères Dardenne, et remportait le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes. Ce film, qui a également reçu la Palme d’or, a marqué le début d’une carrière fulgurante.

Malgré son jeune âge, Émilie Dequenne a su éviter les pièges de la célébrité précoce. Elle a enchaîné les rôles avec une diversité remarquable, passant de la jeune fille rebelle de « Rosetta » à la comtesse élégante du « Pacte des loups » (2001), en passant par des personnages complexes comme Jeanne dans « La fille du RER » (2009) ou une mère infanticide dans « À perdre la raison » (2012). Ce dernier rôle lui a valu un deuxième prix à Cannes, dans la section Un certain regard.

En 2021, elle a été récompensée par un César du meilleur second rôle pour son interprétation dans « Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait » d’Emmanuel Mouret. Ce film, tout comme sa carrière, témoigne de sa capacité à incarner des personnages variés, loin de toute étiquette. « Je ne veux pas être cataloguée dans un genre, je change de tête à chaque fois », confiait-elle.

Émilie Dequenne était également une femme engagée, refusant les différences sociales et culturelles. Issue d’un milieu modeste, elle a toujours gardé les pieds sur terre, tout en gravissant les échelons du cinéma international. Sa détermination et son empathie ont marqué ceux qui ont eu la chance de travailler avec elle, comme le réalisateur Lucas Belvaux, qui louait sa proximité avec les personnages qu’elle incarnait.

En octobre 2023, elle avait révélé son combat contre la maladie, tout en continuant à sourire sur les tapis rouges, comme lors du Festival de Cannes pour les 25 ans de « Rosetta ». Son dernier film, « Survivre », tourné en 2022, résonne aujourd’hui comme un symbole de son courage face à l’adversité.

Émilie Dequenne laisse derrière elle une filmographie riche et une empreinte indélébile dans le paysage cinématographique. Son talent, sa force et son humanité continueront d’inspirer les générations futures.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus