Des ossements calcinés retrouvés dans un ranch du Jalisco relancent les interrogations sur les disparitions et la violence des cartels. Les autorités s’engagent à mener une enquête approfondie.
Au cœur de l’État du Jalisco, dans le nord-ouest du Mexique, une découverte glaçante a relancé les débats sur les disparitions forcées et la brutalité des réseaux criminels. Des ossements humains calcinés ont été mis au jour le 5 mars dernier dans un ranch abandonné, situé à Teuchitlan, à une soixantaine de kilomètres de Guadalajara. Cette trouvaille macabre a été faite par un collectif de familles de disparus, qui a également repéré des dizaines de paires de chaussures, des vêtements et des objets personnels sur les lieux.
Le procureur général du Mexique, Alejandro Gertz, a assuré que « la vérité va sortir » grâce aux nombreuses preuves recueillies sur place. Lors d’une conférence de presse, il a souligné l’importance des éléments découverts pour établir les faits. Cette affaire rappelle une fois de plus les défaillances du système judiciaire mexicain et la violence endémique liée au narcotrafic, dans un pays où plus de 100 000 personnes sont portées disparues.
Le ranch en question serait lié au Cartel Jalisco Nueva Generación (CJNG), l’un des groupes criminels les plus puissants d’Amérique latine, classé comme organisation terroriste par les États-Unis. Les experts estiment que les ossements pourraient appartenir à de jeunes recrues forcées par le cartel, éliminées si elles refusaient de se plier aux ordres.
L’enquête initiale, menée en septembre par le parquet du Jalisco, a été vivement critiquée pour son manque de rigueur. Les autorités locales n’ont pas relevé d’empreintes digitales ni interrogé les habitants de la zone, ce qui a conduit à des lacunes majeures dans l’instruction. Le procureur général a évoqué deux hypothèses à explorer, l’incompétence des autorités locales ou leur possible complicité avec les criminels.
L’ONU a également exprimé son inquiétude, appelant à des investigations approfondies et transparentes. Elizabeth Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, a insisté sur la nécessité d’identifier les restes humains et de garantir une justice impartiale.
Cette affaire, qui se déroule dans un État dirigé par le Mouvement citoyen, un parti opposé à la présidente Claudia Sheinbaum, soulève des questions politiques et sécuritaires complexes. Elle met en lumière les défis auxquels fait face le Mexique dans sa lutte contre la violence des cartels et la recherche de vérité pour les milliers de familles mexicaines en quête de réponses.