France
Début d’une conférence sociale à Matignon percutée par la crise
Le Premier ministre Jean Castex réunit les partenaires sociaux lundi à Matignon, à l’aune de la forte dégradation de la situation sanitaire, qui pourrait bousculer l’agenda social, notamment sur l’application de la sensible réforme de l’assurance chômage.
Peu avant 9H00, numéros un des centrales syndicales et représentants du patronat sont arrivés, tous masqués, pour cette nouvelle « conférence du dialogue social », sans faire de déclaration. Philippe Martinez (CGT) qui cheminait côte à côte avec Laurent Berger (CFDT) arborait un masque siglé au nom de sa centrale syndicale, tandis que Geoffroy Roux de Bézieux (Medef) en portait un aux couleurs bleu blanc rouge.
La réunion doit permettre de faire « un point d’étape » sur les premiers chantiers lancés au ministère du Travail, notamment ceux en réponse à la crise, comme le suivi du plan jeunes, les reconversions professionnelles ou les métiers en tension.
Les ministres de l’Économie Bruno Le Maire et du Travail Élisabeth Borne figurent également parmi les présents, en compagnie du secrétaire d’État chargé des Retraites et de la Santé au travail, Laurent Pietraszewski.
Les discussions devraient être fortement influencées par les conséquences des nouvelles mesures prises pour ralentir l’épidémie, notamment le couvre-feu, instauré dans 54 départements et qui risque de dégrader un peu plus la situation de l’emploi.
« On n’est pas dans la situation du 17 juillet où on espérait avoir tous la crise sanitaire derrière nous », reconnaît-on à Matignon, à propos de la première « conférence sociale » organisée après la nomination de Jean Castex comme chef du gouvernement.
« Efficace »
Les conséquences du Covid-19 pour la vie des entreprises et des salariés risquent de s’inviter dans la discussion, alors que le gouvernement souhaite éviter un reconfinement général. La ministre du Travail Élisabeth Borne a assuré lundi que le protocole en entreprise « est efficace » et « très bien appliqué », rappelant que le télétravail est encouragé.
Parmi les points qui seront également abordés: les syndicats comptent demander à nouveau l’abandon de la réforme de l’assurance chômage, que l’exécutif avait accepté en juillet de suspendre jusqu’au 1er janvier.
Celle-ci prévoit un durcissement de 4 à 6 mois de travail pour ouvrir des droits et une réforme du mode de calcul des allocations défavorable à ceux qui alternent chômage et contrats courts.
Si l’exécutif refuse de remettre en cause la « philosophie » de la réforme, il se dit prêt à en bouger certains « paramètres » et la question d’un nouveau report « fera l’objet d’un tour de table », admet-on à Matignon.
« Le gouvernement souhaite mener à bien cette réforme », a insisté Élisabeth Borne sur LCI.
« La date du 1er avril 2021 est dans le paysage », confirme un syndicaliste.
Le nouveau calendrier pourrait aussi concerner la réforme des retraites, qui devait normalement revenir dans le débat fin 2020-début 2021
Dans un courrier au Premier ministre le 14 octobre, les cinq leaders syndicaux (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) ont suggéré au gouvernement d' »annoncer que l’heure n’est pas de remettre à l’ordre du jour le sujet des retraites ».
Sur ce point, le gouvernement botte pour l’instant en touche en mettant en avant la concertation préalable sur le travail des seniors qui va bientôt démarrer.
« Ce n’est pas un sujet immédiat », a confirmé Élisabeth Borne même si « c’est une réforme à laquelle le gouvernement est attaché ».
Les syndicats insistent en outre pour parler des salariés et salariées des emplois dits de « la deuxième ligne », afin d’étudier une « revalorisation des salaires, conditions de travail, emploi et carrières ».
D’autres sujets pourraient davantage faire consensus, comme la modification de plusieurs dispositifs existants de reconversion professionnelle, comme les congés de mobilité et les congés de reclassement, afin de faciliter le passage d’un secteur touché par la crise à un secteur en tension.
Europe
La France déroule le tapis rouge pour le roi Charles III et la reine Camilla
Charles III entame, mercredi, une visite d’État de trois jours, mainte fois reportée en raison des manifestations contre la réforme des retraites en France. Il s’agira donc de sa première visite officielle à Paris en tant que roi.
La France déroule le tapis rouge pour la visite d’État du roi Charles III. Le souverain, en visite pour trois jours, est attendu pour un dîner d’État, mercredi 20 septembre, au château de Versailles, en présence de plus de 150 invités dans la galerie des Glaces.
Son voyage, prévu initialement pour le printemps, avait été reporté en raison des manifestations contre la réforme des retraites. Cette visite sera donc la première en France en tant que roi.
Malgré ce premier rendez-vous manqué au printemps dernier, le programme du monarque britannique de 74 ans et de la reine Camilla, 76 ans, n’a pas été beaucoup modifié. Il oscille entre engagements symboliques forts et rencontres avec des acteurs de la société civile française.
À son arrivée à Paris, le couple royal sera accueilli par le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à l’Arc de Triomphe, où ils raviveront la flamme du Soldat inconnu en début d’après-midi, avant de descendre les Champs-Élysées, et de participer au fameux dîner d’État au château de Versailles.
Le bureau du président français a déclaré que ce dîner fait écho à la visite d’État de la reine Élisabeth II en 1972, lorsqu’elle a été accueillie au palais par le président Georges Pompidou. Le roi Charles a apprécié l’idée de suivre les traces de sa mère, selon l’Élysée. Au menu, deux chefs étoilés ont prévu du homard bleu en entrée et de la volaille de Bresse.
Le roi Charles III en banlieue parisienne
À Paris, Charles III prononcera également un discours devant les parlementaires au Sénat, durant lequel il devrait s’exprimer en partie en français, comme en mars dernier lorsqu’il avait parlé en allemand devant le Bundestag à Berlin lors d’un déplacement qui devait suivre celui initialement prévu à Paris.
Les deux chefs d’État mettront aussi en avant des sujets qui leur tiennent à cœur, comme l’environnement, la promotion de la lecture ou l’entrepreneuriat des jeunes.
Une rencontre est prévue avec des associations locales et des personnalités du sport à Saint-Denis, une ville de banlieue parisienne qui sera un des lieux majeurs, l’an prochain, des Jeux olympiques d’été de Paris.
Charles et Camilla se rendront ensuite à Bordeaux, qui fut un temps sous le contrôle du roi d’Angleterre Henri II, et où résident aujourd’hui 39 000 Britanniques. Ils doivent visiter un vignoble et rencontrer des pompiers ayant pris part à la lutte contre les incendies qui avaient ravagé le département des Landes l’an dernier.
Apaiser les tensions héritées du Brexit
Des deux côtés de la Manche, on a placé cette visite sous le signe de la célébration des liens anciens entre les deux pays, au moment où leurs dirigeants s’efforcent d’apaiser les tensions héritées du Brexit.
Si en tant que chef d’État d’une monarchie constitutionnelle, le roi britannique doit observer une stricte réserve, la politique n’est jamais absente de ces visites d’État et le voyage de Charles III ne fait pas exception, confirmant les gestes d’ouverture et d’apaisement récents du gouvernement britannique.
Les visites d’État du souverain sont « un atout pour la diplomatie (britannique) (…) au-dessus des sujets politiques du moment », comme les tensions persistantes entre Londres et Paris au sujet des traversées illégales de migrants vers le Royaume-Uni, estime Ed Owens, historien de la royauté.
« Il y aura une certaine diplomatie informelle » durant ces deux jours, ajoute-t-il, mais pour Charles III l’objectif est surtout de montrer son engagement comme « un roi écologiste hors des frontières britanniques ».
« Relation chaleureuse » entre Charles III et Emmanuel Macron
Après une première année en tant que souverain, durant laquelle il s’est surtout évertuer à incarner la stabilité et la continuité de la monarchie, plutôt qu’à engager des réformes radicales, cette visite s’inscrit dans « l’approche traditionnelle de la diplomatie royale » que les Français ont pu observer par le passé.
Charles III et Emmanuel Macron se sont déjà rencontrés, notamment lors du couronnement du roi le 6 mai dernier, et entretiennent « une relation chaleureuse », dit-on dans leur entourage.
L’hommage du président français à la reine Elizabeth II après son décès en septembre 2022 avait ainsi été très apprécié au Royaume-Uni.
France
Secret-défense : une journaliste perquisitionnée et placée en garde à vue
Coautrice d’une enquête révélant les compromissions de la France avec la dictature égyptienne, Ariane Lavrilleux est ciblée par une procédure pour compromission du secret-défense.
La journaliste Ariane Lavrilleux, co-autrice de la série d’enquêtes « Egypt Papers » pour le média Disclose, a été perquisitionnée et placée en garde à vue le mardi 19 septembre. Cette action fait suite à ses révélations fin 2021 concernant l’opération militaire Sirli en Égypte et ses liens présumés avec les forces armées françaises.
Disclose a immédiatement réagi en dénonçant cette action comme une « atteinte inadmissible à la liberté de la presse ». Les opérations de perquisition et de garde à vue sont menées dans le cadre d’une enquête judiciaire en cours depuis juillet 2022, ouverte par le parquet de Paris pour compromission du secret de la Défense nationale et divulgations d’identité de militaires, et confiée à la DGSI.
Me Virginie Marquet, avocate d’Ariane Lavrilleux et de Disclose, a exprimé son inquiétude face à l’escalade des atteintes à la liberté d’informer. Elle a déclaré : « Cette perquisition risque de porter gravement atteinte au secret des sources de journalistes, dont je peux légitimement craindre qu’il a été totalement bafoué depuis ce matin. Disclose protégera sa journaliste qui n’a fait que révéler des informations d’intérêt public. »
Cette action a suscité l’indignation de nombreux médias, journalistes, et organisations telles que Reporters sans frontières (RSF), qui ont qualifié cela d’« entrave inacceptable à la liberté d’informer » et de « déni de démocratie ». L’incident survient à quelques semaines des États généraux de l’information, promis par l’Élysée.
En novembre 2021, Disclose avait publié un article révélant que la mission de renseignement française « Sirli », menée au nom de la lutte antiterroriste au profit de l’Égypte, aurait été détournée par l’État égyptien pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés à la frontière égypto-libyenne. Selon les documents obtenus par Disclose, « les forces françaises auraient été impliquées dans au moins 19 bombardements contre des civils, entre 2016 et 2018 » dans cette zone. Cette publication avait conduit le ministère français des Armées à porter plainte pour « violation du secret de la défense nationale », déclenchant une enquête préliminaire et, ultérieurement, la garde à vue de la journaliste.
Économie
TotalEnergies prolongera le plafonnement à 1,99 euro au-delà de fin 2023
TotalEnergies et les supermarchés prennent des mesures pour atténuer les coûts des carburants face à la hausse des prix.
Alors que les prix des carburants atteignent des niveaux records en France, TotalEnergies, l’un des plus grands groupes pétroliers du pays, a annoncé qu’il maintiendrait le plafonnement des prix de l’essence et du gazole à 1,99 euro le litre dans ses 3 400 stations-service à travers la France. Cette décision fait suite à l’appel du ministère de la Transition énergétique à la « solidarité » face à la hausse des prix du carburant.
TotalEnergies avait initialement mis en place ce plafonnement en février 2023, avec une échéance prévue pour la fin de l’année en cours. Cependant, la récente flambée des prix a incité le groupe à prolonger cette mesure jusqu’à ce que les prix du carburant se stabilisent.
Les prix de l’essence ont récemment dépassé la barre des deux euros le litre, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis avril. Cette augmentation incluait déjà le plafonnement en place par TotalEnergies. Face à cette situation, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait appelé le géant de l’énergie à prolonger cette mesure pour tenir compte des difficultés financières des automobilistes.
Le ministre Le Maire a souligné que la hausse des prix du carburant était en partie due à des facteurs internationaux, notamment la réduction de la production de pétrole par des pays comme l’Arabie saoudite et la Russie. Il a également exclu la possibilité d’une subvention gouvernementale généralisée, mesure utilisée en 2022 pour un coût estimé à 8 milliards d’euros.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a salué la décision de TotalEnergies et a demandé aux fournisseurs et aux distributeurs de carburant de faire preuve de responsabilité. Elle a appelé à la solidarité tout au long de la chaîne d’approvisionnement, en insistant sur la nécessité de maîtriser les prix pour le consommateur final.
Dans les supermarchés, qui ne produisent pas leur propre carburant comme TotalEnergies, plusieurs enseignes ont annoncé des opérations de vente à prix coûtant. Les marges de ces supermarchés étant de l’ordre de 1 à 2 centimes, cela a un impact moins significatif que le plafonnement de TotalEnergies.
Intermarché, Casino et Système U ont déjà annoncé de telles opérations, tandis que la ministre de la Transition énergétique attend d’autres distributeurs qu’ils fassent de même.
La hausse des prix du carburant en France est un problème persistant cet été. La semaine dernière, le SP95-E10 se vendait en moyenne à 1,9359 euro le litre (+0,9 centime par rapport à la semaine précédente), le gazole à 1,88 euro (+2,3 centimes) et le SP-98 à 2 euros (stable). Ces tarifs n’avaient pas atteint de tels niveaux depuis plusieurs mois, selon les statistiques du ministère de la Transition écologique.
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