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Columbia sous tension : la cérémonie de remise des diplômes éclipsée par l’absence d’un étudiant palestinien détenu

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Une ambiance électrique a régné lors de la graduation 2025 de l’université new-yorkaise, marquée par des huées et des protestations contre la détention de Mahmoud Khalil, figure étudiante emblématique.

La traditionnelle cérémonie de remise des diplômes à l’université Columbia a viré au symbole de division ce mercredi. Alors que 16 000 étudiants célébraient leur graduation, l’ombre de Mahmoud Khalil, militant propalestinien incarcéré depuis mars, a plané sur l’événement. Les applaudissements ont cédé la place aux sifflets lorsque la présidente par intérim, Claire Shipman, a pris la parole, certains étudiants criant leur colère face à ce qu’ils perçoivent comme une complicité de l’institution.

Dès l’entrée, le ton était donné : des messages diffusés aux enceintes rappelaient l’interdiction de perturber la cérémonie, sous peine d’expulsion. Une présence policière massive encerclait le campus, tandis qu’à l’intérieur, des keffiehs – foulards arborés en soutien à la Palestine – se mêlaient aux toges académiques. Dans son discours, Shipman a évoqué les « droits des étudiants internationaux » et mentionné Khalil, déclenchant une nouvelle vague de protestations. Sans nommer l’administration Trump, elle a défendu les valeurs démocratiques, un plaidoyer jugé hypocrite par beaucoup.

Arrêté en mars pour des accusations liées au Hamas, Khalil, étudiant syro-palestinien en règle selon ses avocats, est détenu en Louisiane, suscitant l’indignation du milieu universitaire. « Columbia a failli à sa mission », déplore Olivia Lythe, diplômée en travail social, arborant un keffieh. Comme elle, de nombreux étudiants dénoncent le silence de l’université face à cette affaire, perçue comme une attaque contre la liberté d’expression. La veille, lors d’une cérémonie facultaire, des tensions avaient déjà éclaté, certains parents invectivant les militants propalestiniens.

Malgré les remous, la tradition a été respectée : toques lancées en l’air, embrassades et hymne à New York ont clos l’événement. Mais à l’extérieur, une poignée de manifestants rappelait l’actualité brûlante, brandissant une pancarte : * »Aucun diplôme ne sera décerné à Gaza aujourd’hui. »* Une année universitaire tumultueuse s’achève, laissant derrière elle des questions non résolues sur l’engagement des institutions face aux libertés académiques.

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