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Cameroun post-électoral, le deuil silencieux de Douala

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La réélection contestée de Paul Biya a plongé plusieurs quartiers de la capitale économique dans un climat de violence et de deuil. Des familles pleurent des proches tués lors d’affrontements avec les forces de sécurité.

Sous un ciel bas, la cour d’une habitation du troisième arrondissement de Douala est devenue un lieu de recueillement. Achille Simo, quadragénaire père de cinq enfants, a perdu la vie alors qu’il se rendait à une boutique du quartier. Selon des témoins, un officier des forces de sécurité l’aurait abattu à bout portant alors qu’il avait le dos tourné. Son épouse, Elodie Fougué, reçoit les condoléances entourée de parents et d’amis, dans un silence lourd de douleur.

Le frère cadet de la victime s’interroge sur les circonstances de ce décès. Christian Fokam souligne que son frère ne participait à aucune manifestation et cherchait simplement à subvenir aux besoins de sa famille. Non loin du lieu du drame, des traces de sang demeurent visibles sur la chaussée malgré les précipitations récentes. Les riverains évoquent une atmosphère de peur persistante dans le quartier, où des militaires patrouillent régulièrement.

À quelques rues de là, dans le quartier Newbell, une autre famille prépare les obsèques de Mohamed Pouamou. Ce jeune chauffeur de vingt-deux ans aurait été touché mortellement par un projectile alors qu’il regardait une retransmission sportive dans un établissement public. Des proches affirment qu’il s’agirait d’une balle perdue lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

Les autorités régionales ont reconnu plusieurs décès survenus en marge des rassemblements post-électoraux. Le gouvernement a évoqué des pertes humaines sans fournir de bilan précis, tout en dénonçant des actes de vandalisme et de pillage. Le principal candidat de l’opposition, Issa Tchiroma Bakary, conteste quant à lui les résultats officiels et appelle à des mouvements de protestation pacifique.

La communauté internationale a exprimé son inquiétude face à la situation. Des appels ont été lancés pour que des investigations soient menées sur les violences survenues durant cette période. Dans plusieurs secteurs de Douala, les habitants anticipent déjà de possibles perturbations, tandis que la tension reste palpable malgré une reprise timide des activités commerciales.

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