Europe
Brexit: l’UE en sommet sous la pression de Johnson
Les dirigeants de l’UE sont déterminés à afficher leur fermeté jeudi à Bruxelles lors d’un sommet sur la relation post-Brexit malgré la pression du Britannique Boris Johnson, qui laisse planer la menace d’un arrêt des négociations.
Le Premier ministre du Royaume-Uni s’est entretenu mercredi soir avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et avec celui du Conseil européen Charles Michel, un échange au cours duquel les trois dirigeants n’ont pu que constater l’absence de progrès dans des discussions enlisées depuis des mois.
« L’UE travaille à un accord, mais pas à n’importe quel prix », a tweeté Ursula von der Leyen après cet entretien d’à peine 10 minutes. « Il reste encore beaucoup de travail à accomplir », a-t-elle ajouté, et Charles Michel a, lui, réclamé « des avancées ».
Boris Johnson a « noté la désirabilité d’un accord, mais exprimé sa déception de voir que davantage de progrès n’avaient pas été réalisés », ont indiqué ses services dans un communiqué.
Il « a déclaré qu’il attendait avec impatience les résultats du sommet européen » — prévu sur deux jours– avant de « présenter les prochaines étapes pour le Royaume-Uni, à la lumière de sa déclaration du 7 septembre », selon la même source.
M. Johnson avait ce jour-là affiché sa volonté de conclure un accord « d’ici au Conseil européen le 15 octobre », devenu dès lors la date butoir des Britanniques.
« Ca n’a pas de sens de penser à des échéances qui iraient au-delà », avait-il insisté.
« Rien décider »
La menace de Boris Johnson a déçu les Européens, qui espéraient que l’entretien de mercredi redonne un élan aux négociations.
« On aurait aimé être agréablement surpris », regrette une source européenne, qui souligne que les dirigeants de l’UE ne vont « rien décider » sur le Brexit lors de leur rencontre.
Selon une projet de conclusions obtenu par l’AFP, les chefs d’Etat et de gouvernement devraient se limiter à constater « avec préoccupation » que « les progrès réalisés » dans les pourparlers « ne sont toujours pas suffisants ».
Ils devraient aussi inviter le négociateur de l’Union, Michel Barnier, « à intensifier les négociations » d’ici à la fin octobre, date qu’ils se sont fixés pour trouver un accord.
Depuis que le Royaume-Uni a officiellement quitté l’UE le 31 janvier, les pourparlers entre Londres et Bruxelles pour un accord de libre-échange, qui entrerait en vigueur à la fin de la période de transition s’achevant à la fin de l’année, patinent.
Et les deux parties s’accusent mutuellement de laisser planer le risque d’un « no deal » potentiellement dévastateur pour leurs économies, déjà fragilisées par la pandémie.
L’hypothèse est d’ailleurs jugée « très crédible » et même « vraisemblable » par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Trois sujets bloquent toujours les pourparlers: la pêche, les garanties réclamées aux Britanniques en matière de concurrence – malgré de légers progrès – et la manière de régler les différends dans le futur accord.
Le climat dans la soirée
Le dossier climatique sera également débattu dans la soirée, l’UE devant actualiser d’ici la fin de l’année ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre pour 2030.
La Commission vise une réduction de 55% par rapport au niveau de 1990 –contre 40% actuellement– afin d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050. Le Parlement européen réclame, lui, une baisse d’au moins 60%.
Les Etats membres devraient uniquement poser les termes du débat, sans trancher sur un objectif 2030, renvoyé à un prochain sommet mi-décembre, selon les conclusions provisoires du sommet.
Onze pays, dont la France, l’Espagne ou les Pays-Bas, ont cependant exprimé mercredi dans une lettre commune leur soutien à une baisse d' »au moins 55% » d’ici 2030.
Mais les réticences de plusieurs pays de l’Est –dont la Pologne, très dépendante du charbon et qui refuse de promettre sa neutralité carbone pour 2050– compliquent la donne: ils pourraient réclamer des financements supplémentaires.
La journée de vendredi sera consacrée aux Affaires étrangères et à la crise sanitaire liée au Covid-19.
Europe
Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi
Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.
La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.
Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.
Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.
Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.
Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.
La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.
Europe
Ukraine : Zelensky appelle à plus d’armements alors que Moscou intensifie son offensive
Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que Moscou renforce ses frappes dans l’est du pays, Volodymyr Zelensky a lancé un appel pressant à ses alliés pour obtenir davantage d’armements. Le président ukrainien demande également l’autorisation d’utiliser ces armes sur le sol russe, une demande qui divise les puissances occidentales.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réclamé vendredi un renforcement urgent des livraisons d’armes de la part de ses alliés, lors d’une réunion internationale à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Cet appel intervient à un moment critique, alors que la Russie intensifie ses frappes et continue de progresser dans la région du Donbass, à l’est du pays. Zelensky a particulièrement insisté sur la nécessité d’équipements militaires, notamment des systèmes de défense aérienne, pour protéger l’Ukraine des bombardements incessants de Moscou, dont le plus récent a dévasté un institut militaire à Poltava, causant au moins 55 morts.
Parallèlement à ces demandes, le dirigeant ukrainien a renouvelé sa requête controversée de pouvoir frapper des cibles non seulement en Ukraine, mais également en Russie, à l’aide des armes fournies par les Occidentaux. Cette requête divise les alliés de Kiev, dont les États-Unis et l’Allemagne, en raison des risques d’escalade avec Moscou, qui continue de brandir la menace nucléaire.
Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars pour l’Ukraine, dans l’espoir de répondre aux besoins urgents du pays. Londres et Berlin ont également réaffirmé leur soutien par l’envoi de nouveaux missiles et systèmes de défense aérienne, bien que la solidarité internationale commence à montrer des signes de fragilité. En effet, des débats internes agitent les gouvernements, notamment en Allemagne, où la montée de l’extrême droite pro-russe pose de nouveaux défis. La réduction prévue de l’aide à l’Ukraine dans le budget allemand de 2025, conjuguée aux incertitudes politiques aux États-Unis et en France, accentue les inquiétudes à Kiev.
Alors que la Russie poursuit son offensive et que Vladimir Poutine réaffirme son objectif de contrôler totalement le Donbass, la situation devient de plus en plus délicate pour l’Ukraine. L’effort de guerre semble s’enliser, et malgré le soutien occidental, l’avenir du conflit reste incertain.
Europe
Allemagne : victoire inédite de l’extrême droite à une élection régionale
Un succès inédit pour l’AfD en Thuringe, où le parti d’extrême droite s’impose comme la première force régionale. Cette percée électorale suscite des inquiétudes et des débats sur l’avenir politique du pays.
Le paysage politique allemand a été secoué par une victoire inédite de l’Alternative für Deutschland (AfD) lors des élections régionales en Thuringe. Avec 32,8 % des voix, le parti d’extrême droite a enregistré un score sans précédent, devenant ainsi la première formation d’extrême droite à remporter un scrutin régional en Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce résultat marque un tournant politique majeur, mais aussi un avertissement pour le gouvernement d’Olaf Scholz.
Björn Höcke, leader de l’AfD en Thuringe, a qualifié ce résultat de signal fort, soulignant le mécontentement croissant des électeurs envers les partis traditionnels. Selon Höcke, ce succès reflète une profonde insatisfaction vis-à-vis de l’état actuel de la démocratie allemande. Malgré cette victoire, les autres formations politiques maintiennent leur refus de collaborer avec l’AfD, excluant ainsi la possibilité pour le parti d’exercer le pouvoir au niveau régional.
L’Union chrétienne-démocrate (CDU) a reconnu l’ampleur de ce scrutin, se plaçant en deuxième position en Thuringe et en tête dans le Land voisin de Saxe. Michael Kretschmer, ministre-président de la CDU en Saxe, a réaffirmé la détermination de son parti à continuer de gouverner, tout en se distançant fermement de l’AfD. Parallèlement, les Verts, membres de la coalition au pouvoir à Berlin, ont subi un revers électoral, exprimant leur profonde inquiétude face à l’ascension de l’AfD.
Cette victoire de l’AfD, bien que sans issue gouvernementale directe en raison de l’isolement politique du parti, symbolise une montée des tensions et un possible bouleversement du paysage politique allemand à l’approche des élections nationales de l’année prochaine. Les répercussions de ce scrutin dépassent la seule Thuringe, interpellant l’ensemble de la classe politique allemande sur les défis à venir.
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