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Birmanie: le coup d’Etat, une opportunité pour la myriade de factions rebelles

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Le coup d’Etat en Birmanie a fait sortir de l’ombre la myriade de factions ethniques rebelles, qui ont condamné le putsch sans se rapprocher des alliés de la dirigeante déchue Aung San Suu Kyi, leur conférant un potentiel rôle-clé sur l’avenir du régime militaire.

La Birmanie est plongée dans le chaos depuis le coup d’Etat d’une junte le 1er février, qui a tiré le rideau sur dix années de démocratie vécues avec enthousiasme par l’ethnie majoritaire Bamar.

Mais pour les minorités vivant dans des territoires largement hors de contrôle de l’Etat, l’administration d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, était plus une ennemie qu’une alliée.

Même si chaque organisation ethnique a ses propres demandes, un objectif commun les unit: le fédéralisme, qui leur permettrait de disposer de mesures d’auto-gouvernance.

Aung San Suu Kyi et son parti de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) leur avaient fait autrefois cette promesse, en échange de leur soutien électoral.

« La majorité Bamar nous avait promis cela de temps en temps, sans rien concrétiser. Ce n’était que des mots », dit Khu Oo Reh, le vice-président du Parti progressiste national Karen (KNPP) qui lutte pour la création d’un Etat karen indépendant.

Mais en dépit de leur méfiance bien ancrée à l’égard du parti LND, plusieurs groupes rebelles ont condamné le putsch et la répression du mouvement de contestation, qui a fait plus de 700 morts.

Au moins trois groupes dans l’est du pays, dont le KNPP, abritent des milliers de militants anti-junte.

La façon dont les groupes rebelles peuvent tenir tête au régime militaire est désormais scrutée de près.

« Impact énorme »

Selon l’historien Thant Myint-U, leur implication pourrait être une opportunité de plaider leur cause pour le fédéralisme.

« Leurs actions au cours des prochains mois pourraient avoir un impact énorme dans une situation qui est toujours très volatile », estime-t-il.

Selon lui, « les sept à huit groupes ethniques armés les plus importants ont désormais une influence sur l’avenir de la Birmanie comme jamais auparavant depuis l’indépendance », en 1948.

Alarmiste, l’ONU a dit craindre cette semaine un conflit généralisé comme en Syrie.

La fin de la période coloniale britannique a laissé le pays dans un patchwork de groupes ethniques, linguistiques, culturelles.

Des luttes armées pour l’autonomie, l’identité ou les ressources naturelles n’ont parfois jamais cessé depuis 1948. La Birmanie compte une vingtaine de conflits, selon l’International Crisis Group (ICG).

Les militaires, de l’ethnie majoritaire Bamar, ont cherché à étouffer les conflits avec des cessez-le-feu stratégiques, cédant dans les faits le contrôle de pans entiers du pays aux rebelles.

Mais dans la foulée du coup d’Etat, ces cessez-le-feu ont commencé à se rompre.

La puissante Armée de libération nationale Ta’ang (TNLA dans le Nord-Est), et deux groupes alliés ont ainsi annoncé qu’ils ne respectaient plus la trêve, ulcérés par la répression menée par la junte.

« Notre ennemi commun »

Ces déclarations ont fait naître l’espoir au sein du mouvement pro-démocratie d’un rassemblement de ces groupes sous la même bannière anti-junte, au sein d’une sorte d' »armée fédérale ».

L’idée a été émise par le groupe de résistance CRPH, le comité représentant l’organe législatif déchu et qui tente de former un gouvernement parallèle.

Ils ont aussi publié le 1er avril « une charte de la démocratie fédérale » qui stipule un rôle de gouvernance pour les factions ethniques armées.

Mais le TNLA et d’autres rebelles du nord, qui vivent dans des territoires frontaliers de la Chine et entretiennent des liens étroits avec Pékin, n’ont à ce stade pas répondu à la main tendue par le CRPH.

Quant au soutien des groupes armés dans l’est, il demeure tiède.

Le général Yawd Serk, leader du Conseil de restauration de l’Etat Shan (RCSS), l’un des groupes les plus importants, a simplement salué « une initiative positive ».

« On s’observe mutuellement mais nous ne sommes pas entièrement avec (le CRPH) », a-t-il dit.

Le chef du RCSS a aussi opposé un argument à la création d’une « armée fédérale »: son groupe est en conflit avec deux autres factions de l’Etat Shan.

Dans l’Etat Karen (sud-est), l’armée a lancé des raids aériens sur des villes contrôlées par l’Union nationale karen (KNU), l’une des factions les plus importantes politiquement.

L’un des responsables du KNU, Padoh Saw Taw Nee, s’est dit « prudemment optimiste » sur la promesse de fédéralisme faite par le CRPH.

« Il y a de nombreux obstacles mais nous essayons de trouver un moyen de renverser notre ennemi commun », a-t-il dit.

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La visite en France du roi Charles III est reportée à cause des manifestations, annonce l’Elysée

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La visite en France du roi Charles III est reportée à cause des manifestations, annonce l'Elysée

Le roi Charles et Camilla se réjouissent d’aller en France « dès que des dates pourront être trouvées », ont-ils réagi dans un communiqué du palais de Buckingham.

Le nouveau roi britannique ne foulera pas (tout de suite) le sol français. La visite d’Etat de Charles III en France, prévue du dimanche 26 au mercredi 29 mars, est « reportée », « compte tenu de l’annonce d’une nouvelle journée d’action nationale contre la réforme des retraites » mardi, a annoncé l’Elysée vendredi. Le roi Charles et Camilla se réjouissent d’aller en France « dès que des dates pourront être trouvées », ont-ils réagi dans un communiqué du palais de Buckingham.

La décision a été « prise par les gouvernements français et britannique, après un échange téléphonique entre le président de la République et le Roi ce matin, afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le roi Charles III dans des conditions qui correspondent à notre relation d’amitié », écrit la présidence française dans un communiqué, promettant une reprogrammation de la visite « dans les meilleurs délais ». Selon Downing Street, le report de la visite s’est fait à la demande du président Emmanuel Macron.

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Europe

La première visite d’Etat du Roi Charles III en France, menacée par les manifestations et les grèves

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La première visite d'Etat du Roi Charles III en France, menacée par les manifestations et les grèves

Charles III doit arriver dimanche soir à Paris pour sa première visite d’État en tant que monarque. Mais Londres veut éviter à tout prix l’image d’un roi au milieu des manifestations contre la réforme des retraites.

Le Roi Charles III s’apprête à effectuer sa première visite d’Etat en France en tant que monarque, avec un programme précis de trois jours entre Paris et Bordeaux. Toutefois, les manifestations et les grèves qui ont lieu en France risquent de perturber sa visite. Bien que la Couronne n’ait pas communiqué officiellement sur la situation, le ministère des affaires étrangères britanniques et Buckingham sont en contact régulier depuis le début de la semaine pour suivre l’évolution de la situation.

Le Daily Mail a rapporté que le palais royal « surveille de près les émeutes françaises », mais pour l’instant, il n’est pas question d’annuler la visite du Roi. Néanmoins, Charles III « suivra les conseils des autorités », selon le journal.

Les médias britanniques ont largement repris la formule d’Olivier Besancenot sur franceinfo, qui souhaite accueillir Charles III avec « une bonne vieille grève générale ». Cette expression est considérée comme une tradition française étrangère à la culture britannique. Bien que la Grande-Bretagne soit secouée par des mouvements sociaux depuis l’été 2022, cela ne se traduit généralement pas par des cortèges ni de grandes manifestations.

Le Roi Charles III n’est pas habitué à de telles démonstrations d’hostilité lors de ses sorties officielles. Même si des anti-monarchistes viennent manifester lors de l’une de ses sorties, ils sont rarement plus d’une vingtaine et n’aperçoivent Charles III que de loin et derrière des barrières, qu’ils respectent scrupuleusement.

Le Telegraph s’inquiète de voir le Roi pris dans « les manifestations, les piquets de grève, les graffitis et les services publics erratiques ». La capitale française est décrite comme ayant « de la poussière, des carcasses de voitures incendiées, des trottoirs cassés, des panneaux de signalisation et des feux de circulation scotchés ».

Les médias anglais ont également relayé des images de guillotine brandies lors des manifestations françaises pour reprocher à Emmanuel Macron de se comporter comme un roi. Cette symbolique interpelle un peuple britannique majoritairement favorable à la monarchie.

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Guerre en Ukraine : une arrestation de Vladimir Poutine serait une « déclaration de guerre », met en garde Dmitri Medvedev

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Guerre en Ukraine : une arrestation de Vladimir Poutine serait une "déclaration de guerre", met en garde Dmitri Medvedev

Cette réaction intervient après que la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre le président russe pour le crime de guerre de « déportation » d’enfants ukrainiens dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine.

Il n’en est plus à une provocation près. Après avoir comparé le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant Vladimir Poutine à du « papier toilette », Dmitri Medvedev a menacé, lundi 20 mars, l’organe législatif installé à La Haye, aux Pays-Bas, d’une frappe de missiles, invitant ses magistrats à « regarder attentivement le ciel ». « Toutes les décisions stupides de l’ONU et d’autres structures éclateront au grand jour. Le sombre crépuscule de tout le système des relations internationales se profile à l’horizon », a-t-il annoncé sur Telegram, avant d’affirmer que « l’épisode (…) qui a tué la crédibilité (…) de la cour concerne les crimes américains en Afghanistan et en Irak. » Selon lui, à l’époque, « la CPI n’a rien pu faire. »

Un ton menaçant qu’il a employé de nouveau, mercredi 22 mars, dans une interview accordée à l’agence de presse russe Tass. « L’arrestation de Vladimir Poutine à l’étranger en vertu du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) équivaudrait à une déclaration de guerre à la Russie », a mis en garde l’ex-chef de l’État, actuel numéro 2 du Conseil de sécurité russe. « Imaginez que la situation se produise réellement. Par exemple, un président en exercice d’une puissance nucléaire vient en Allemagne et est arrêté. De quoi s’agit-il ? D’une déclaration de guerre à la Fédération de Russie », a-t-il affirmé.

Une attaque acerbe en réponse aux propos du ministre allemand de la Justice, Marco Buschmann, qui avait estimé que l’Allemagne devrait appliquer la décision et passer les menottes à Vladimir Poutine, s’il pénètre sur le sol allemand. « Est-il vraiment conscient qu’il s’agit d’une déclaration de guerre ? Ou bien n’a-t-il pas fait ses devoirs ? », a réagi Dmitri Medvedev. Si cela se produit, alors « toutes nos capacités, missiles et autres, s’abattront sur le Bundestag, le bureau du chancelier et ainsi de suite », a ajouté l’un des plus proches collaborateurs du chef du Kremlin, annoncé comme son possible successeur au pouvoir.

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