Société
Au procès des attentats de 2015, l’esprit de liberté resté intact de « Charlie »
Meurtrie mais pas « soumise »: l’équipe de Charlie Hebdo s’est livrée mercredi au procès des attentats de janvier 2015 à un plaidoyer en faveur de la liberté d’expression et contre « le fanatisme religieux », « le combat d’une vie » pour le journal satirique.
« Au fond ce qu’on veut, c’est pouvoir dessiner ce qu’on veut, sans subir quoi que ce soit », résume le directeur de l’hebdomadaire Riss, Laurent Sourisseau de son vrai nom, devant la cour d’assises spéciale de Paris.
Cinq ans après la tuerie du 7 janvier 2015 qui a décimé la rédaction et grièvement blessé plusieurs de ses membres, la douleur physique demeure et la souffrance psychologique est omniprésente pour ces « survivants ».
Mais les caricaturistes et journalistes du journal assurent n’avoir rien renié de ce qu’est « l’esprit Charlie ».
« On vit pour être libre ou on vit pour être un esclave? Moi je veux vivre libre et pas soumis à l’arbitraire démentiel des fanatiques », déclare Riss d’une voix neutre.
Blessé à l’épaule droite après avoir reçu une balle de kalachnikov, il a lutté pour retrouver l’usage de son bras et continuer à dessiner. Depuis les attentats, il est suivi en permanence par un garde du corps, comme d’autres figures du journal.
L’attaque, qui a fait dix morts dans les locaux de Charlie Hebdo, l’a « stupéfait par la violence » mais aussi par le fait qu’elle « arrive à ce moment-là », le climat n’étant pas alors celui de « la menace permanente » selon lui.
Le journal était devenu la cible des jihadistes en publiant en 2006 les caricatures de Mahomet, le « mobile du crime » pour l’avocat historique de Charlie Hebdo, Richard Malka.
Depuis 2013, son directeur de la rédaction, le dessinateur Charb –l’une des victimes de l’attentat– figurait sur une liste de cibles publiée par Al-Qaïda et était sous protection policière.
« On croyait toujours avec beaucoup d’optimisme qu’en France on pouvait dessiner ce qu’on voulait, mais autour de nous l’environnement changeait. On voyait resurgir des obscurantismes, et il faut le dire de nouvelles formes de totalitarisme », souligne Laurent Sourisseau.
A sa suite, l’urgentiste Patrick Pelloux, ancien chroniqueur du journal et resté proche de Charlie, s’en est pris aux idéologies « obscurantistes » et au « fanatisme religieux ».
« Personne n’empêche de croire. Mais qu’on ne nous empêche pas de penser, qu’on ne nous empêche pas de créer », a martelé le médecin, saluant à la barre le « courage de toute l’équipe pour faire vivre la liberté d’expression ».
« La liberté, ça se défend! »
Gravement blessé dans l’attaque, le webmaster Simon Fieschi doit toujours s’aider d’une béquille pour marcher. Ses séquelles, « physiques, sensorielles, psychologiques », sont « à vie », mais il assure néanmoins « regarder le verre à moitié plein ».
« Cette balle ne m’a pas raté, mais je dirais aussi qu’elle ne m’a pas eu. Et c’est pareil pour le journal: on s’en est relevé », lance-t-il à la barre.
Grand reporter pour l’hebdomadaire, Fabrice Nicolino préfère lui aussi se projeter vers l’avenir lorsqu’il parle de l’attaque. « Charlie, ce n’est pas que la culture de la mort, ce n’est pas que les attentats. C’est aussi un gigantesque appel à la vie », martèle le journaliste.
Déjà blessé lors d’un précédent attentat islamiste à Paris en 1985, Fabrice Nicolino a été touché aux jambes et à l’abdomen lors de l’attaque de Charlie, et marche lui aussi avec une béquille. Une souffrance qui passe après son « combat » pour Charlie.
Ce journal, « on a le droit de l’aimer ou de le détester, toute l’équipe de Charlie s’en contrefout », mais « il s’agit de liberté, et la liberté concerne tout le monde! », s’emporte le sexagénaire, avant de fustiger le manque d’intérêt de ses confrères pour l’hebdomadaire.
« Les gens épouvantables qui nous attaquent, franchement je les déteste, je les vomis. La liberté ça ne se discute pas, ça se défend! »
Quatorze accusés sont jugés jusqu’au 10 novembre devant la cour d’assises spéciale de Paris pour leurs soutiens logistique aux auteurs des attaques contre l’hebdomadaire, des policiers et le magasin Hyper Cacher entre le 7 et le 9 janvier 2015 qui avaient fait 17 morts.
Société
Mathématiques : l’Education nationale s’inquiète du niveau des élèves à leur entrée en sixième
Le Conseil Scientifique propose des solutions pour renforcer la compréhension des mathématiques dès le primaire.
Dans un rapport alarmant, le Conseil scientifique de l’Education nationale a révélé que la majorité des élèves entrant en sixième ont des lacunes inquiétantes dans leur compréhension des fractions et des nombres décimaux. Cette méconnaissance généralisée des concepts mathématiques de base suscite des préoccupations quant à la qualité de l’enseignement des mathématiques en France.
L’étude a révélé que seuls 50% des élèves entrant en sixième ont pu correctement répondre à une question aussi élémentaire que « Combien y a-t-il de quarts d’heures dans 3/4 d’heure ? ». Cette situation alarmante a poussé le Conseil scientifique de l’Education nationale à sonner l’alarme sur le manque de compréhension des fractions parmi les élèves français.
Le rapport détaille les erreurs fréquentes commises par les élèves, notamment la confusion entre 1/2 et 1,2 (fractions et décimaux), 2/1 ou encore 2,1 (ordre de lecture des fractions). Les erreurs de calcul avec les nombres décimaux sont également courantes, avec des élèves pensant par exemple que 0,8 + 1 équivaut à 0,9, démontrant ainsi une méconnaissance de la notation décimale et du rôle de la virgule.
Ce constat alarmant n’est pas limité à un groupe spécifique d’élèves. Même les élèves provenant d’écoles considérées comme les plus favorisées, avec un indicateur de position sociale parmi les 10% les plus élevés, commettent près de 70% d’erreurs dans leur compréhension des fractions et des décimaux. La méconnaissance des nombres décimaux et des fractions semble être un problème généralisé parmi les élèves français.
Le président du Conseil scientifique de l’Education nationale, le neuroscientifique Stanislas Dehaene, a exprimé sa préoccupation face à cette situation persistante, notant qu’aucune amélioration significative n’a été observée au cours des trois dernières années.
Afin de remédier à cette situation, le Conseil scientifique propose plusieurs solutions. Il suggère notamment d’introduire les concepts mathématiques plus tôt dans le cursus scolaire, de manière progressive et intuitive. Actuellement, l’enseignement des décimaux et des fractions commence en CM1 et CM2. Le Conseil recommande également la manipulation d’ensembles concrets d’objets, la composition et la décomposition de formes géométriques, ainsi que la mesure d’objets de différentes longueurs. Ces approches visent à rendre les mathématiques plus tangibles et accessibles pour les élèves dès le primaire.
Face à ces défis persistants dans l’éducation mathématique, l’Education nationale devra s’engager à mettre en œuvre ces recommandations afin de garantir que tous les élèves acquièrent une compréhension solide des fractions et des décimaux, des compétences essentielles pour leur réussite académique future.
Société
Pénuries : le gouvernement oblige la vente de certains médicaments à l’unité
Le gouvernement va obliger les pharmacies à vendre certains antibiotiques à l’unité, afin d’éviter les ruptures de stock cet hiver.
Le gouvernement se prépare au retour des maladies hivernales en rendant obligatoire la distribution à l’unité de certains antibiotiques en rupture de stock, selon des informations de franceinfo provenant d’une source gouvernementale. Concrètement, lorsque certains antibiotiques seront en pénurie, les pharmaciens devront délivrer ces médicaments cachet par cachet au patient présentant une ordonnance, plutôt que de vendre la boîte entière. Cette mesure vise à éviter que des boîtes à moitié consommées ne restent inutilisées dans les placards en période de pénurie.
L’exécutif a également annoncé en juin son intention de relocaliser la production d’une cinquantaine de médicaments prioritaires, dont l’amoxicilline, l’antibiotique le plus prescrit aux enfants. Cette initiative, représentant au moins 200 millions d’euros d’investissements, a pour objectif de renforcer l’autonomie sanitaire à l’échelle nationale et européenne, dans le but de mettre fin aux pénuries de médicaments auxquelles sont confrontés plus d’un tiers des Français.
Télécharger l’application Le Singulier > IOS (iPhone) > Android (Samsung)
Europe
La France déroule le tapis rouge pour le roi Charles III et la reine Camilla
Charles III entame, mercredi, une visite d’État de trois jours, mainte fois reportée en raison des manifestations contre la réforme des retraites en France. Il s’agira donc de sa première visite officielle à Paris en tant que roi.
La France déroule le tapis rouge pour la visite d’État du roi Charles III. Le souverain, en visite pour trois jours, est attendu pour un dîner d’État, mercredi 20 septembre, au château de Versailles, en présence de plus de 150 invités dans la galerie des Glaces.
Son voyage, prévu initialement pour le printemps, avait été reporté en raison des manifestations contre la réforme des retraites. Cette visite sera donc la première en France en tant que roi.
Malgré ce premier rendez-vous manqué au printemps dernier, le programme du monarque britannique de 74 ans et de la reine Camilla, 76 ans, n’a pas été beaucoup modifié. Il oscille entre engagements symboliques forts et rencontres avec des acteurs de la société civile française.
À son arrivée à Paris, le couple royal sera accueilli par le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte à l’Arc de Triomphe, où ils raviveront la flamme du Soldat inconnu en début d’après-midi, avant de descendre les Champs-Élysées, et de participer au fameux dîner d’État au château de Versailles.
Le bureau du président français a déclaré que ce dîner fait écho à la visite d’État de la reine Élisabeth II en 1972, lorsqu’elle a été accueillie au palais par le président Georges Pompidou. Le roi Charles a apprécié l’idée de suivre les traces de sa mère, selon l’Élysée. Au menu, deux chefs étoilés ont prévu du homard bleu en entrée et de la volaille de Bresse.
Le roi Charles III en banlieue parisienne
À Paris, Charles III prononcera également un discours devant les parlementaires au Sénat, durant lequel il devrait s’exprimer en partie en français, comme en mars dernier lorsqu’il avait parlé en allemand devant le Bundestag à Berlin lors d’un déplacement qui devait suivre celui initialement prévu à Paris.
Les deux chefs d’État mettront aussi en avant des sujets qui leur tiennent à cœur, comme l’environnement, la promotion de la lecture ou l’entrepreneuriat des jeunes.
Une rencontre est prévue avec des associations locales et des personnalités du sport à Saint-Denis, une ville de banlieue parisienne qui sera un des lieux majeurs, l’an prochain, des Jeux olympiques d’été de Paris.
Charles et Camilla se rendront ensuite à Bordeaux, qui fut un temps sous le contrôle du roi d’Angleterre Henri II, et où résident aujourd’hui 39 000 Britanniques. Ils doivent visiter un vignoble et rencontrer des pompiers ayant pris part à la lutte contre les incendies qui avaient ravagé le département des Landes l’an dernier.
Apaiser les tensions héritées du Brexit
Des deux côtés de la Manche, on a placé cette visite sous le signe de la célébration des liens anciens entre les deux pays, au moment où leurs dirigeants s’efforcent d’apaiser les tensions héritées du Brexit.
Si en tant que chef d’État d’une monarchie constitutionnelle, le roi britannique doit observer une stricte réserve, la politique n’est jamais absente de ces visites d’État et le voyage de Charles III ne fait pas exception, confirmant les gestes d’ouverture et d’apaisement récents du gouvernement britannique.
Les visites d’État du souverain sont « un atout pour la diplomatie (britannique) (…) au-dessus des sujets politiques du moment », comme les tensions persistantes entre Londres et Paris au sujet des traversées illégales de migrants vers le Royaume-Uni, estime Ed Owens, historien de la royauté.
« Il y aura une certaine diplomatie informelle » durant ces deux jours, ajoute-t-il, mais pour Charles III l’objectif est surtout de montrer son engagement comme « un roi écologiste hors des frontières britanniques ».
« Relation chaleureuse » entre Charles III et Emmanuel Macron
Après une première année en tant que souverain, durant laquelle il s’est surtout évertuer à incarner la stabilité et la continuité de la monarchie, plutôt qu’à engager des réformes radicales, cette visite s’inscrit dans « l’approche traditionnelle de la diplomatie royale » que les Français ont pu observer par le passé.
Charles III et Emmanuel Macron se sont déjà rencontrés, notamment lors du couronnement du roi le 6 mai dernier, et entretiennent « une relation chaleureuse », dit-on dans leur entourage.
L’hommage du président français à la reine Elizabeth II après son décès en septembre 2022 avait ainsi été très apprécié au Royaume-Uni.
-
SèteEn Ligne 3 jours
HLM de Sète : Un accord secret et une somme astronomique pour le départ de l’ancien directeur
-
SèteEn Ligne 7 jours
Sète : Une pétition demande l’ouverture des séances du Conseil municipal
-
EuropeEn Ligne 4 jours
Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine
-
SociétéEn Ligne 5 jours
Pénuries : le gouvernement oblige la vente de certains médicaments à l’unité
-
EuropeEn Ligne 5 jours
La France déroule le tapis rouge pour le roi Charles III et la reine Camilla
-
FranceEn Ligne 6 jours
Secret-défense : une journaliste perquisitionnée et placée en garde à vue
-
SèteEn Ligne 14 heures
Sète : les administrés censurés sur les réseaux sociaux, une dictature 2.0
-
PolitiqueEn Ligne 5 heures
Emmanuel Macron : Les points forts de l’interview – Inflation, Écologie, Niger, Arménie