Nous rejoindre sur les réseaux

Monde

Au Cachemire, les écoles forment une génération en état d’alerte

Article

le

Dans cette région disputée, les élèves apprennent les gestes qui sauvent et les réflexes de survie, alors que les tensions avec l’Inde atteignent un nouveau paroxysme.

Sous un ciel lourd de menaces, les cours de récréation du Cachemire pakistanais se transforment en terrains d’entraînement. Équipés de casques et de gilets fluorescents, des enfants s’exercent à évacuer leurs camarades « blessés », à manier des extincteurs ou à sauter depuis des fenêtres à l’aide de toboggans de secours. Ces simulations font désormais partie intégrante du programme scolaire, dans un contexte où les affrontements avec l’Inde voisine pourraient reprendre à tout moment.

À Muzaffarabad, capitale de cette région frontalière, des instructeurs de la protection civile forment quotidiennement des centaines d’élèves. « Si la guerre éclate, nous devrons nous entraider », confie une adolescente de 13 ans, après avoir participé à un exercice de brancardage. Plus d’un millier d’établissements scolaires, dont certains situés à proximité immédiate de la ligne de contrôle, sont concernés par ces préparatifs.

L’initiative intervient alors que New Delhi et Islamabad échangent des menaces ouvertes depuis l’attaque meurtrière du 22 avril dans la partie indienne du Cachemire. Les habitants, habitués aux cycles de violences, renforcent leurs abris et vivent dans l’angoisse permanente. « Mes enfants grandissent dans ce conflit, comme je l’ai fait avant eux », soupire un commerçant de Chakothi, dont les trois fils fréquentent une école ciblée par des tirs en 2019.

Si les autorités pakistanaises multiplient les formations, c’est aussi parce que les établissements scolaires constituent des cibles stratégiques en cas d’escalade. « En situation de crise, les écoles sont souvent les premières touchées », souligne un formateur. Pour les familles, chaque journée de classe est désormais une course contre la montre, entre apprentissage et survie.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus