Les syndicats ont lancé un mouvement de protestation contre les mesures d’austérité, mais son impact reste inégal selon les secteurs.
La capitale argentine a connu jeudi une journée de grève générale, marquée par des contrastes frappants. Si les transports ferroviaires et aériens étaient paralysés, les bus circulaient normalement, tout comme de nombreux commerces. Cette mobilisation, la troisième depuis l’arrivée au pouvoir du président Javier Milei il y a seize mois, visait à dénoncer les coupes budgétaires et la baisse du pouvoir d’achat.
Les syndicats, emmenés par la CGT, principale centrale du pays, ont appelé à cette interruption de travail de 24 heures après une manifestation massive aux abords du Parlement. Les images d’aéroports déserts et de gares fermées contrastaient avec le trafic routier, certes réduit, mais toujours actif. Les banques ont également fermé leurs portes, tandis que les écoles, selon les autorités municipales, affichaient un taux d’absentéisme minimal.
Le gouvernement a réagi avec fermeté, qualifiant la grève d’« attaque contre la République » et accusant les syndicats de représenter une « caste » hostile au travail. Une campagne d’affichage agressive a même incité les citoyens à signaler d’éventuelles pressions syndicales, une initiative qui a généré des centaines d’appels.
Malgré les critiques, les organisateurs du mouvement restent déterminés. Pour eux, les indicateurs économiques favorables, comme la baisse de l’inflation, masquent une réalité sociale alarmante, notamment pour les retraités et les travailleurs précaires. Certains Argentins, comme Gustavo Cortez, expriment une colère ambivalente : tout en déplorant les perturbations causées par la grève, ils condamnent sans ambages la politique du président.
Alors que l’exécutif se concentre sur des négociations cruciales avec le FMI pour un prêt de 20 milliards de dollars, cette journée de mobilisation révèle une tension croissante. Si Milei conserve un soutien non négligeable dans les sondages, les récentes contestations pourraient signaler un tournant dans l’opinion publique, à quelques mois des élections législatives prévues en octobre.