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Affaire Breonna Taylor: le couvre-feu prolongé à Louisville

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Un calme apparent était revenu dans la journée de jeudi à Louisville après l’annonce de l’arrestation de 127 manifestants dénonçant les suites judiciaires de l’homicide de l’Afro-Américaine Breonna Taylor dans cette ville du Kentucky, où le couvre-feu a été prolongé.

Après les échauffourées de la veille au soir, Louisville avait des allures de ville fantôme alors que certains quartiers demeuraient difficile d’accès, sous le contrôle des forces de l’ordre, selon des journalistes de l’AFP sur place.

« Cela va être plus violent ce soir (jeudi) », confiait Marcus Reede, un quinquagénaire noir travaillant dans un restaurant local. « Les gens en ont assez ».

En début de soirée, une centaine de manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville, malgré la prolongation jusqu’au weekend d’un couvre-feu prenant effet à 21H00.

« Je passe souvent devant ma porte d’entrée en me disant ‘la police pourrait venir chez moi et me tuer comme ils ont tué Breonna' », a expliqué à l’AFP Grace Pennix, une jeune femme noire de 19 ans.

Au sein du même groupe de manifestants: Michael Pyles, 29 ans, venu avec un pistolet à la ceinture, comme l’autorisent les lois du Kentucky.

« Nous sommes là pour protéger les nôtres et ceux qui nous soutiennent », a-t-il témoigné. « On ne peut plus continuer à être pacifiques ».

A l’issue d’une nuit durant laquelle deux policiers ont été blessés par balle, les forces de l’ordre de la plus grande ville de l’Etat ont procédé à 127 interpellations.

Actes de vandalisme

Le procureur du Kentucky avait annoncé mercredi ne pas poursuivre pour homicide les policiers ayant tué Breonna Taylor.

La femme de 26 ans est décédée le 13 mars, quand trois agents ont fait irruption chez elle en enfonçant la porte de son domicile en pleine nuit. Armé, le compagnon de la victime, croyant à une intrusion criminelle, avait ouvert le feu.

Un seul membre du trio policier a finalement été poursuivi, pour mise en danger de la vie d’autrui, en raison de ses tirs qui ont traversé l’appartement de voisins de Mme Taylor. Aucun chef d’inculpation n’a été retenu contre ses deux collègues, pourtant les auteurs des tirs qui ont tué l’Afro-Américaine.

L’un des deux policiers lors des manifestations de mercredi a été soigné à la jambe et « a pu sortir de l’hôpital », tandis que le second, touché à l’abdomen, « est dans un état stable », a précisé le maire de Louisville Greg Fischer.

Un homme de 26 ans, identifié comme Larynzo Johnson, suspecté d’être l’auteur des tirs, a été interpellé et pourrait être inculpé de violences volontaires à l’encontre de policiers. Il doit comparaître vendredi devant un juge.

Les autorités ont souligné qu’au moins 16 actes de vandalisme avaient été rapportés durant la nuit.

Boston, Chicago, New York, Washington, Philadelphie… Des rassemblements spontanés se sont aussi déroulés dans d’autres villes du pays, secoué depuis des mois par une vague de mobilisation antiraciste.

A Seattle, un engin explosif a été lancé sur un commissariat et 13 personnes ont été interpellées, selon la police locale.

« De nombreux policiers ont été blessés, notamment un qui a été frappé à la tête par une batte de baseball ayant fracturé son casque », ont détaillé les autorités.

Décision « scandaleuse »

« Louisville a laissé tomber les femmes noires », a déploré auprès de l’AFP Devon Wallace, un des manifestants de Louisville.

La décision du procureur du Kentucky a été jugée « scandaleuse et insultante » par l’avocat de la famille de Breonna Taylor, Ben Crump.

C’est l' »illustration d’une justice américaine à deux vitesses – protégeant les voisins blancs et ignorant la mort d’une femme noire », a-t-il ajouté jeudi.

« Je sais que ces charges annoncées aujourd’hui ne satisferont pas tout le monde », avait admis le procureur de l’Etat Daniel Cameron, disant avoir eu « une discussion difficile » avec la famille de Breonna Taylor.

De nombreux responsables démocrates ont dénoncé sa décision, à l’image du sénateur Bernie Sanders, qui l’a qualifiée de « honte ».

L’adversaire de Donald Trump pour la présidentielle de novembre, Joe Biden, a dit « comprendre la frustration », mais a dans le même temps appelé au calme: « La violence n’est jamais acceptable ».

Martelant à nouveau son slogan « la loi et l’ordre » sur Twitter, Donald Trump a déclaré de son côté « prier pour les deux agents de police blessés » pendant les manifestations.

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Décès

L’ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l’âge de 98 ans

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L'ancien président italien Giorgio Napolitano est mort à l'âge de 98 ans

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano, qui a été élu en 2006, a géré une phase particulièrement turbulente en Italie.

Il était considéré pendant des années comme le garant de la stabilité de l’Italie. L’ancien président italien Giorgio Napolitano (2006-2015), dirigeant historique du Parti communiste et promoteur de la construction européenne, est mort à l’âge de 98 ans, vendredi 22 septembre.

Né sous Mussolini le 29 juin 1925, Giorgio Napolitano a géré une phase particulièrement turbulente en Italie. Elu en 2006, il comptait prendre sa retraite à l’issue de son premier septennat au printemps 2013, après les législatives. Mais les résultats des élections, trop serrés, et l’incapacité des principaux partis à s’accorder sur un éventuel successeur, l’avaient contraint à reprendre du service. Dès son discours d’investiture, particulièrement dur envers les responsables politiques dont il avait dénoncé « la surdité » face aux exigences du pays, il avait annoncé qu’il ne resterait pas sept ans de plus et avait en effet démissionné en janvier 2015.

L’ensemble de la classe politique de la péninsule a rendu hommage à ce Napolitain, qui est reconnu pour sa modération, sa prudence et son sens de l’Etat. Giorgia Meloni, dirigeante du parti post-fasciste Fratelli d’Italia et « présidente du conseil » depuis octobre 2022 a sobrement présenté « les plus profondes condoléances » de son cabinet à la famille de l’ancien président.

L’actuel président de la République, Sergio Mattarella, a rappelé l’engagement européen de l’ancien député au Parlement de Strasbourg qui a mené « des batailles importantes pour le développement social, la paix et le progrès en Italie et en Europe ».

Dans un télégramme à sa veuve, le pape François, en voyage à Marseille, a quant à lui salué un homme ayant consacré son action politique à préserver « l’unité et la concorde » de son pays.

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Europe

Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

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Guerre en Ukraine : la Pologne arrête ses livraisons d’armes à l’Ukraine

La Pologne a annoncé la cessation de ses livraisons d’armes à l’Ukraine, provoquant des tensions diplomatiques entre les deux pays alliés.

La Pologne a annoncé mercredi qu’elle avait cessé de fournir des armes à l’Ukraine, marquant une escalade des tensions entre les deux pays alliés au moment où l’Ukraine riposte à l’invasion russe. Le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a déclaré que leur priorité était la modernisation et l’armement de l’armée polonaise pour la renforcer rapidement, sans préciser quand exactement les livraisons d’armes à l’Ukraine avaient cessé.

La Pologne était l’un des plus grands fournisseurs d’armes à l’Ukraine. Cependant, cette décision intervient peu de temps après que Varsovie a interdit l’importation de céréales ukrainiennes pour protéger ses intérêts agricoles. La Pologne a nié que ces deux mesures soient liées, affirmant qu’elle continuait à honorer les contrats d’armement antérieurs avec l’Ukraine.

L’annonce de la Pologne est survenue après la convocation « d’urgence » de l’ambassadeur ukrainien par Varsovie pour protester contre les remarques du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’ONU. Zelensky avait critiqué certains pays pour avoir soutenu indirectement la Russie.

La France a réagi aux tensions entre les deux pays, qualifiant la situation de « regrettable » et suggérant qu’elle résultait de « considérations de politique intérieure ». La décision de l’UE de mettre fin à l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes, prononcée en mai par cinq États membres, a été à l’origine des derniers développements, avec des embargos unilatéraux et des poursuites devant l’OMC.

La Pologne a averti qu’elle élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d’importation en réponse à ces actions. Cependant, les deux pays tentent toujours de trouver une solution constructive au problème des céréales.

L’Ukraine, engagée dans une lutte pour sa survie contre la Russie, a déclaré que les mesures prises par la Pologne étaient « inacceptables » et a proposé une résolution du conflit. La communauté internationale surveille de près ces développements, craignant que les tensions diplomatiques ne compromettent les efforts pour soutenir l’Ukraine dans son conflit avec la Russie.

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Monde

Gabon : Le fils aîné d’Ali Bongo écroué pour corruption

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Gabon : Le fils aîné d'Ali Bongo écroué pour corruption

Trois semaines après le coup d’État, le fils d’Ali Bongo et d’autres hauts responsables sont inculpés pour corruption et d’autres crimes.

Trois semaines après le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba au Gabon, son fils Noureddin Bongo Valentin et plusieurs proches du cabinet du président déchu ont été mis en examen et incarcérés, notamment pour des accusations de corruption. Au total, dix personnes ont été inculpées mardi pour une série de crimes, dont des « troubles des opérations d’un collège électoral », « corruption », « détournement de deniers publics », « blanchiment de capitaux », et bien d’autres, a annoncé le procureur de Libreville, André-Patrick Roponat, lors d’une conférence de presse. Sept d’entre elles ont été placées en détention provisoire.

Parmi les inculpés figurent Noureddin Bongo Valentin, le fils aîné d’Ali Bongo, et Jessye Ella Ekogha, l’ancien porte-parole de la présidence, tous deux mis en examen pour corruption. Ces arrestations ont eu lieu le jour du coup d’État et ils étaient initialement soupçonnés de « haute trahison », bien que ce chef d’inculpation n’ait pas été retenu.

Le 30 août, peu de temps après l’annonce controversée de la réélection d’Ali Bongo, les militaires dirigés par le général Brice Oligui Nguema ont renversé le président, l’accusant notamment de « détournements massifs » de fonds publics. Les perquisitions menées dans les domiciles de ces hauts responsables du cabinet de l’ex-président Ali Bongo et de son épouse Sylvia Bongo Valentin ont montré des sommes considérables d’argent en espèces.

Sylvia Bongo Valentin, l’ex-première dame du Gabon, est actuellement en résidence surveillée à Libreville « pour sa protection », selon la présidence. Cependant, ses avocats ont déclaré que sa situation était « injustifiable » et « incompatible avec un État de droit ». Ils ont déposé une plainte contre les responsables de cette détention.

Les putschistes avaient accusé Sylvia et son fils Noureddin d’être les véritables dirigeants du pays et au cœur d’un réseau de corruption étendu. Ali Bongo, quant à lui, avait été placé en résidence surveillée à Libreville mais est actuellement « libre de ses mouvements » et peut « se rendre à l’étranger », selon le général Oligui.

Le 13 septembre, le général Brice Oligui Nguema, désigné président de transition, a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les marchés publics pour lutter contre les fraudes. Avant le coup d’État, il avait sommé les chefs d’entreprise pratiquant la « surfacturation » de cesser leurs pratiques frauduleuses dans les passations de marchés publics.

L’enquête sur les « biens mal acquis » de la famille Bongo en France, ouverte suite à des plaintes d’ONG en 2007, avait déjà révélé des soupçons de détournement de fonds publics permettant l’acquisition d’un important patrimoine immobilier. Plusieurs membres de la famille Bongo, dont Ali Bongo lui-même, sont mis en examen en France pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de cette enquête. Le Gabon est souvent critiqué pour le niveau élevé de corruption qui y sévit et est classé 136e sur 180 pays en termes de perception de la corruption par Transparency International (2022).

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