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A Lyon, les cantines, laboratoire du « mieux manger »

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Des menus « 100% bio et 50% local » : c’est l’objectif affiché par la municipalité verte arrivée à la tête de Lyon il y a un an. Reste qu’à l’échelle de cette ville, où plus de trois millions de repas sont servis chaque année aux enfants, cela ne se fait pas d’un claquement de doigt.

La polémique sur la viande dans les menus scolaires, qui a fait parler d’elle jusque dans le New York Times, a manqué le véritable enjeu du moment : le renouvellement en 2022 du gestionnaire de la cuisine centrale des cantines, 5.000 m2 confiés actuellement au groupe de restauration collective Elior.

Un appel d’offres a été lancé fin avril, pour attribution du marché en janvier. Son cahier des charges est le bras armé des ambitions écologistes. Qui se heurtent d’emblée à une réalité : dans le département du Rhône, seulement 10% des exploitations sont en bio, selon la Chambre d’agriculture. Comme dans la Loire ou l’Isère voisines.

« On a précisément la volonté politique de transformer la filière », explique le conseiller délégué à l’Alimentation locale, Gautier Chapuis. « On veut créer une dynamique de conversion », abonde l’adjointe à l’Éducation, Stéphanie Léger.

En attendant, la mairie n’exige que 75% de bio d’ici la fin du mandat, pour ne pas risquer de se retrouver sans prestataire.

« Vocations »

La ferme bio du Val Fleury, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la ville, coche déjà les cases.

Avec une trentaine de vaches, l’éleveur Adrien Mazet produit 200.000 litres de lait par an, dont la moitié sert à produire des yaourts servis une douzaine de fois l’an aux cantines lyonnaises, via la coopérative Bio A Pro associant une quarantaine de producteurs.

En ce jeudi de mai, la conditionneuse tourne sans relâche pour préparer 27.000 crèmes à la vanille que les petits Lyonnais mangeront une semaine plus tard. Alimentée par la traite matinale, sans autre moyen de transport qu’un tuyau : « On peut difficilement faire moins question empreinte carbone », s’amuse le trentenaire.

Pour lui, la mairie de Lyon « envoie un signal fort » sur le bio qui, espère-t-il, va « susciter des vocations car on renouvelle péniblement une exploitation sur trois dans la région ».

Jadis, les collines environnantes ne manquaient ni d’agriculteurs, ni de petites unités de production, avant que l’industrie alimentaire et la grande distribution imposent un autre modèle.

Récemment, dans les environs, Adrien Mazet a créé une fromagerie avec trois autres éleveurs, un atelier de transformation de fruits a vu le jour et une légumerie-conserverie est en projet. Une renaissance ?

Pour conjuguer bio et local en quantité significative, « il faut avoir les outils adaptés » à proximité, souligne l’éleveur partisan d’une agriculture « paysanne », « à taille humaine », destinée à faire vivre le territoire qui l’entoure.

Actuellement, les omelettes de la cantine arrivent toutes prêtes de Bretagne, région qui concentre les ateliers de transformation, et la casserie la plus proche – pour se fournir en œuf liquide – est située à plus de 100 km…

La planification des commandes est tout aussi impérative.

L’association des producteurs bio du Rhône et de la Loire (Ardab) compte beaucoup sur une commission qui réunira désormais mairie, prestataire et représentants des agriculteurs. « C’est un espace de dialogue qui n’existait pas auparavant », se félicite Alice Martin, chargée de mission restauration collective.

Mais 75% de bio, regrette-t-elle, ce ne sont pas les 100% promis pendant la campagne. Les élus admettent qu’ils « ne mesuraient pas toutes les contraintes ».

Ruser

À Rillieux-la-Pape au nord de Lyon, la cuisine centrale, aux allures de plateforme logistique, prépare 48 heures à l’avance les 28.000 repas servis en moyenne, quatre jours par semaine, dans les écoles.

Ce jour de juin, c’est poisson-purée. Près de six tonnes de pommes de terre, produites à trois kilomètres de là, ont été livrées pour être mécaniquement épluchées, désinfectées, rincées ; avant d’être cuites, écrasées puis mélangées à du lait dans des marmites de 250 kilos.

Trouver localement de la patate ou de la carotte bio, dans les volumes nécessaires, est possible en développant cultures maraîchères ou de plein champ chez des éleveurs en quête de diversification, estiment les professionnels. Mais pour des cultures plus techniques comme le concombre ou la tomate, c’est compliqué.

Les contraintes sont nombreuses: saisonnalité des produits, aléas climatiques, calibrages… Et surtout, une réglementation qui interdit le critère du local dans les appels d’offres. Afin de contourner l’obstacle, les écologistes doivent ruser.

Pour le poulet, par exemple, ils demandent au futur prestataire de proposer différents morceaux (émincés, blancs, etc.) et non plus seulement des cuisses.

Cela permettra à des producteurs plus petits, des environs, de proposer leur viande, alors que seuls de gros opérateurs, plus lointains, peuvent fournir 28.000 cuisses d’un coup – et commercialiser ensuite le reste des carcasses.

Critères de traçabilité pour limiter la transformation industrielle – fini les cordons bleus ! – ou abandon des calibrages pour la pomme ou la poire sont d’autres biais destinés à favoriser, indirectement, la production locale et la qualité des repas.

À la rentrée 2022, une « alternative végétarienne » sera également proposée tous les jours. Les enfants pourront enfin manger de la soupe : jusqu’à présent, la cuisine centrale n’était pas équipée pour en préparer.

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Feu vert au Sénat sur la loi d’orientation agricole, une adoption visée avant le Salon

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Feu vert au Sénat sur la loi d'orientation agricole, une adoption visée avant le Salon

Le Sénat approuve la loi d’orientation agricole, mais les négociations se poursuivent pour une adoption avant le Salon de l’Agriculture.

Le gouvernement, sous la pression du calendrier parlementaire, a franchi une étape cruciale avec l’adoption de la loi d’orientation agricole au Sénat. Cependant, des ajustements sont encore nécessaires pour une adoption définitive avant l’ouverture du Salon de l’Agriculture.

Le Sénat, majoritairement composé de membres de la droite et du centre, a voté en faveur du projet de loi d’orientation agricole par 218 voix contre 107. Cette loi, présentée comme une réponse aux difficultés rencontrées par le secteur agricole, vise à renforcer la souveraineté alimentaire de la France et à moderniser les pratiques agricoles. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a salué cette avancée comme un pas décisif vers « le réarmement de notre puissance alimentaire ».

Les parlementaires se sont désormais engagés dans une phase de négociations serrées au sein d’une commission mixte paritaire (CMP). Cette commission, composée de sept sénateurs et sept députés, doit trouver un compromis entre les versions des deux chambres. Le calendrier est serré : l’objectif est de parvenir à un accord avant l’ouverture du Salon de l’Agriculture, prévue samedi prochain. En cas de réussite, le texte pourrait être soumis à un vote final dès mercredi à l’Assemblée nationale et jeudi au Sénat.

Cependant, l’issue de ces négociations n’est pas garantie. Le projet de loi, qui aborde des sujets aussi variés que la transmission des exploitations, la formation agricole, la gestion des haies et la lutte contre les atteintes à l’environnement, contient des points de discorde. La droite sénatoriale a notamment durci le texte en allégeant certaines obligations environnementales, ce qui a suscité des critiques de la gauche et des organisations environnementales.

Le sénateur LR Laurent Duplomb, un des promoteurs de la loi, a souligné l’importance de cette législation pour « ouvrir une nouvelle ère pour l’agriculture française » et mettre fin à ce qu’il qualifie de « délire décroissant » et de « folie normative ». De son côté, le chef des députés MoDem, Marc Fesneau, a rappelé que l’accord ne devait pas se faire « à tout prix », insistant sur la nécessité de trouver un « terrain de convergence ».

La tension est palpable, notamment de la part des parlementaires de gauche et des associations écologistes. La présidente de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, Aurélie Trouvé, a dénoncé une transformation du projet en « machine de guerre contre l’agriculture familiale et contre l’environnement ». Le président des députés communistes, André Chassaigne, a exprimé sa « colère noire » face à ce qu’il perçoit comme une précipitation législative.

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Marseille : la location des résidences principales sur Airbnb limitée à 90 jours

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Marseille : la location des résidences principales sur Airbnb limitée à 90 jours

Marseille impose une limite stricte de 90 jours pour la location de résidences principales sur Airbnb, une mesure qui suscite la controverse.

La municipalité de Marseille, sous la direction du maire Benoît Payan, a récemment décidé de renforcer les restrictions sur la location touristique de courte durée. Cette nouvelle réglementation réduit de 120 à 90 jours par an la période pendant laquelle les propriétaires peuvent louer leur résidence principale via des plateformes comme Airbnb. Cette mesure, qui entre en vigueur suite à la loi « anti-Airbnb » du 19 novembre 2024, vise à répondre à la crise du logement dans la ville.

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a justifié cette décision par la nécessité de préserver l’accès au logement pour tous les habitants de la ville. Il souligne que Marseille doit avoir « la réglementation la plus stricte et la plus forte de France pour lutter contre les meublés de tourisme ». Cette restriction, selon lui, permettrait de libérer des logements pour les résidents permanents, contribuant ainsi à un cadre de vie plus équitable et digne.

Cependant, cette initiative n’est pas sans susciter des critiques. Airbnb, par la voix de son directeur général France et Belgique, Clément Eulry, qualifie cette mesure de « décision à la dimension purement politique ». La plateforme argue que cette réduction de la durée de location ne résoudra pas la tension sur le marché du logement. Au contraire, elle pourrait pénaliser les familles qui dépendent des revenus issus de ces locations pour améliorer leur situation financière, ainsi que les commerces locaux qui bénéficient de l’afflux touristique.

Cette controverse met en lumière la complexité de la régulation des plateformes de location touristique. D’un côté, la municipalité cherche à protéger le droit au logement de ses citoyens face à la pression touristique. De l’autre, Airbnb et certains propriétaires dénoncent une mesure qui pourrait affecter leur capacité à générer des revenus complémentaires et à dynamiser l’économie locale.

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Bétharram: un avocat réclame une enquête sur une éventuelle intervention de Bayrou, qui dément

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Bétharram: un avocat réclame une enquête sur une éventuelle intervention de Bayrou, qui dément

Un avocat exige des éclaircissements sur une possible ingérence de François Bayrou dans une affaire judiciaire à Bétharram, le Premier ministre réfute toute implication.

Le monde judiciaire et politique est en émoi suite à la demande d’un avocat, Me Jean-François Blanco, qui réclame une enquête sur une prétendue intervention du Premier ministre François Bayrou dans une affaire de viol survenue à l’école Notre-Dame-de-Bétharram en 1998. L’ancien gendarme en charge de l’enquête a suggéré une implication de Bayrou, ce que ce dernier conteste vigoureusement.

L’affaire remonte à 1998, lorsque le père Carricart, alors directeur de l’établissement scolaire, fut accusé de viol. Un ancien gendarme a récemment affirmé que Bayrou aurait exercé une influence sur le procureur général de l’époque. Me Blanco, qui a déjà représenté un élève de Bétharram dans une affaire de violence en 1996, trouve ces accusations suffisamment graves pour justifier une investigation approfondie. Selon lui, il est nécessaire de clarifier les circonstances entourant l’enquête et les éventuelles pressions exercées par des figures politiques.

François Bayrou, qui a fréquenté l’école en question et dont plusieurs de ses enfants y ont été scolarisés, nie catégoriquement toute interférence. Il affirme n’avoir jamais rencontré le procureur général, décédé depuis plus de vingt ans, et qualifie les accusations de « fantasmes purs et simples » destinés à le discréditer. Bayrou souligne également que son récit est corroboré par l’avocat de la victime et l’ancien juge d’instruction.

Le juge en charge du dossier en 1998, Christian Mirande, a confirmé avoir discuté de l’affaire avec Bayrou, mais uniquement après que le prêtre fut libéré sous contrôle judiciaire. Mirande a précisé que Bayrou s’inquiétait pour son fils scolarisé à Bétharram et que les questions du procureur général semblaient être des « demandes un peu déguisées ». Cependant, il n’a pas le souvenir que Bayrou lui ait demandé d’influencer ses décisions.

La demande d’enquête de Me Blanco ne se limite pas à l’intervention présumée de Bayrou mais inclut également les conditions de la libération sous caution du père Carricart, qui s’est ensuite suicidé à Rome en 2000. Cette requête a été formulée dans un contexte où la pression politique s’intensifie, notamment de la part de l’opposition de gauche, qui accuse Bayrou de mensonge et réclame sa démission.

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