Monde
Avortement aux Etats-Unis : ces Etats qui ont interdit ou limité l’accès à l’IVG
L’avortement drastiquement limité en Floride, la pilule abortive suspendue à une décision de la Cour suprême… Les Etats-Unis ont connu un jeudi noir en matière d’interruption volontaire de grossesse. La loi adoptée par le parlement de Floride, et signée jeudi 13 avril par le gouverneur Ron DeSantis, interdit les avortements au-delà de six semaines de grossesse. Un texte « extrême et dangereux », a fustigé la Maison Blanche.
Quelques heures plus tôt, l’exécutif était déjà contraint de saisir en urgence la Cour suprême, dominée par les conservateurs depuis son profond remaniement par Donald Trump. Le temple du droit est appelé à se saisir du dossier de la pilule pour contester les restrictions d’accès à la mifépristone, décidées par une Cour d’appel.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un panel de trois juges basés dans le Sud conservateur a limité son utilisation aux sept premières semaines de grossesse, contre dix auparavant, et interdit son envoi par la poste. Les conséquences sont potentiellement immenses sur l’accès à l’avortement : combinée avec un autre cachet, la mifépristone est utilisée pour plus de la moitié des avortements aux Etats-Unis.
Les Etats américains libres de légiférer depuis juin 2022
A l’origine de cette saga judiciaire, la décision la semaine dernière d’un juge fédéral, Matthew Kacsmaryk, connu pour ses vues ultraconservatrices, qui avait retiré l’autorisation de mise sur le marché de la pilule. En dépit du consensus scientifique, il a estimé que la mifépristone présentait des risques pour la santé des femmes et suspendu son autorisation pour l’ensemble du territoire américain. Il avait prévu un délai d’une semaine avant que sa décision ne s’applique, afin de laisser le temps au gouvernement fédéral de faire appel.
Lundi 10 avril, l’administration du président démocrate Joe Biden avait demandé à une Cour d’appel de la Nouvelle-Orléans d’intervenir pour bloquer l’arrêt « extraordinaire et sans précédent » du juge Matthew Kacsmaryk, nommé par Donald Trump, « en attendant l’examen de fond » du dossier.
Mais la décision n’a pas donné raison à l’administration Biden, limitant par bien des égards l’accès à ce cachet. Elle « s’interpose entre les médecins et leurs patientes », a critiqué la vice-présidente Kamala Harris. Elle est très impliquée sur le dossier de l’avortement depuis que la Cour suprême a annulé la protection constitutionnelle de ce droit en juin 2022, révoquant l’arrêt Roe vs Wade et laissant ainsi les Etats américains légiférer sur le droit à l’avortement.
Ces 13 Etats qui ont totalement interdit l’avortement
Plusieurs Etats américains ont interdit l’avortement à la suite de la décision de la Cour suprême. Comme le précise le New York Times, l’avortement est interdit sans exception pour viol ou inceste en Alabama, dans l’Arkansas, l’Idaho, le Kentucky, la Louisiane, le Mississippi, le Missouri, l’Oklahoma, le Dakota du Sud, le Tennessee, le Texas, la Virginie-Occidentale et le Wisconsin. Dans l’Idaho, un Etat rural et conservateur de l’Ouest américain, la loi autorise les avortements uniquement pour sauver la vie d’une femme enceinte.
En Géorgie, l’avortement est interdit après six semaines de grossesse – comme en Floride, donc. Un juge d’un tribunal inférieur a jugé cette décision inconstitutionnelle en novembre 2022, mais la Cour suprême de l’État a par la suite rétabli l’interdiction, note le quotidien américain. Un appel est encore en cours. En Arizona, l’avortement est interdit après 15 semaines de grossesse. Mais l’application d’une interdiction distincte de l’avortement à partir de 1864, sans exception pour viol ou inceste, y est bloquée par une cour d’appel.
Dans l’Utah, l’avortement est interdit après 18 semaines de grossesse, tandis qu’une interdiction distincte de la plupart des avortements a été bloquée indéfiniment par un juge. En Caroline du Nord cette fois, l’avortement est interdit après 20 semaines de grossesse.
L’avortement légal dans 27 Etats
Dans six Etats, l’interdiction de l’avortement est bloquée. C’est notamment le cas dans l’Indiana et l’Iowa où, pour ce dernier, l’interdiction de l’avortement après six semaines de grossesse est bloquée par un juge depuis 2019, tandis que le gouverneur demande son application. En juin 2022, la Cour suprême de cet Etat avait annulé une décision de 2018 selon laquelle le droit à l’avortement était protégé par la Constitution de l’Etat.
En Dakota du Nord, un juge a bloqué indéfiniment l’interdiction décidée par l’Etat de presque tous les avortements. Dans le Montana, trois lois anti-avortement ont été adoptées en 2021, dont une interdiction de l’avortement après 20 semaines de grossesse, et elles ont toutes été bloquées par un tribunal. La Cour suprême de cet Etat a statué que sa Constitution protège le droit à l’avortement, précise le New York Times. Dans l’Ohio, un juge a bloqué indéfiniment l’interdiction de l’avortement par l’Etat après six semaines de grossesse. Enfin, dans le Wyoming, un juge a temporairement bloqué la nouvelle interdiction de l’avortement de l’Etat après une action en justice.
L’avortement est légal dans 27 autres Etats des Etats-Unis : l’Alaska, le Kansas, le Nebraska, le New Hampshire, la Caroline du Sud, la Virginie, Washington D.C, la Californie, le Colorado, le Connecticut, le Delaware, Hawaï, l’Illinois, le Maine, Maryland, le Massachusetts, le Michigan, le Minnesota, le Nevada, le New Jersey, le Nouveau-Mexique, New York, l’Oregon, la Pennsylvanie, le Rhode Island, le Vermont et l’Etat de Washington.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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