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Cash Investigation dénonce à son tour les manquements des Ehpad privés

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Personnel non diplômé, repas rationnés, effectifs insuffisants: après le séisme provoqué par le livre « Les Fossoyeurs » sur le « système Orpea », le magazine « Cash investigation » de France 2 s’est attaqué à son tour aux Ehpad à but lucratif, avec une enquête diffusée mardi soir, centrée cette fois sur le groupe Korian.

Préparé depuis un an et demi, ce reportage devait initialement être diffusé au printemps, mais la chaîne a avancé sa diffusion pour mieux s’inscrire dans l’actualité, marquée par les révélations du livre de Victor Castanet.

Comme dans « Les Fossoyeurs », Elise Lucet et l’équipe de « Cash » expliquent avoir voulu « révéler les méthodes » des groupes d’Ehpad privés « pour maximiser leurs bénéfices, souvent au détriment du bien-être des résidents et des conditions de travail de leurs salariés ».

Dans le livre comme dans « Cash », « les questions soulevées se rejoignent, notamment autour des coûts qu’on cherche constamment à baisser », a expliqué la réalisatrice de l’enquête, Marie Maurice.

La journaliste s’est fait embaucher pendant trois jours dans un Ehpad Korian en tant qu’auxiliaire de vie, mais a été affectée à l’équipe des aide-soignantes, alors qu’elle n’a pas de diplôme pour exercer cette profession.

En caméra discrète, elle a filmé le quotidien harassant de salariés débordés, contraints de conseiller à une vieille dame de « faire pipi dans sa protection » car le personnel manque pour l’accompagner aux toilettes.

Deux anciens directeurs d’Ehpad affirment que le groupe Korian soumet ses cadres à une pression constante pour qu’ils réduisent les coûts et maximisent le bénéfice de l’entreprise.

L’un d’eux, qui témoigne à visage découvert, a quitté l’entreprise en 2016 et est donc « assez mal placé pour évaluer comment la politique du groupe a évolué depuis six ans », a cependant raillé la directrice générale du groupe Korian, Sophie Boissard, lors d’une interview en plateau diffusée après le reportage.

Pas de croûtons dans la soupe

Selon des documents internes à Korian, que les journalistes de Cash se sont procurés, la politique de réduction des coûts allait si loin que la direction avait même donné pour instruction de supprimer les croûtons dans la soupe des résidents.

Ces documents montrent également que la direction de l’entreprise veille à ne remplacer que partiellement le personnel soignant lorsqu’il prend ses congés, et qu’elle transmet de fausses déclarations aux autorités de tutelle quant à ses effectifs, afin de maximiser ses dotations publiques, affirment les journalistes de Cash.

Interrogée par Elise Lucet, Mme Boissard a réfuté toutes ces accusations. Le reportage s’apparente à un « réquisitoire » qui contient des « choses parfaitement trompeuses », a-t-elle soutenu.

La plupart des difficultés rencontrées dans les établissements de Korian sont dues à une « grave pénurie de personnels formés et qualifiés », a souligné la directrice générale, réfutant toute tricherie dans les déclarations du groupe sur ses effectifs.

Dans un long communiqué publié après la diffusion de l’émission, Korian a également démenti « formellement » tout rationnement dans l’alimentation des résidents. La suppression alléguée des croûtons dans la soupe ne correspond « absolument pas à la politique de l’entreprise », affirme Korian, qui dénonce la présentation « totalement tronquée » d’un document interne. Pour appuyer ses dires, l’entreprise a même publié les copieux menus servis à ses résidents pour les fêtes des grands mères 2021 et 2022.

Dans la seconde partie de leur enquête, les journalistes de Cash se sont intéressés à DomusVi, autre poids lourd privé du secteur, dont ils dénoncent les méthodes d’optimisation fiscale via le Luxembourg et Jersey.

L’enquête montre aussi comment l’entreprise convainc des particuliers d’investir dans des chambres d’Ehpad achetées à prix fort, à qui elle verse ensuite un loyer défiscalisé.

Lorsque DomusVi déménage son Ehpad dans un bâtiment plus moderne, les anciens murs sont laissés à l’abandon, et les petits propriétaires se retrouvent « le bec dans l’eau », se désole un agent immobilier.

Dans un communiqué diffusé mercredi, le groupe a dénoncé des allégations « mensongères », affirmant respecter « l’ensemble des obligations légales et fiscales des pays dans lesquels il est implanté, dont bien sûr la France ». Il a aussi réfuté la  « présentation inexacte et trompeuse retenue par Cash Investigation sur le sujet des propriétaires immobiliers particuliers ».

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France

L’autonomie politique en Martinique : un débat ravivé par la vie chère

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L'autonomie politique en Martinique : un débat ravivé par la vie chère

Alors que la mobilisation contre la vie chère s’intensifie en Martinique, la question de l’autonomie politique de ce département ultramarin revient sur le devant de la scène. Une aspiration de nombreux élus locaux qui divise une île profondément marquée par son histoire coloniale.

La Martinique, département français depuis des siècles, voit émerger de plus en plus de discussions sur la possibilité d’une autonomie accrue. Serge Letchimy, président de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), défend l’idée d’une autonomie élargie au sein de la République. Ce concept implique un pouvoir législatif local, permettant à l’île de décider de ses propres lois et règlements dans certains domaines. Cependant, l’article 73 de la Constitution limite cette capacité pour les départements d’outre-mer. Selon Letchimy, ces restrictions freinent le développement local, comme en témoigne la longue lutte pour permettre à la Martinique de rejoindre l’Organisation des États de la Caraïbe orientale.

La question de l’autonomie ne se limite pas à la politique. Le débat autour de la langue créole, récemment annulée en tant que langue co-officielle par un tribunal, montre les tensions autour des spécificités culturelles de l’île. Le « sentiment anti-français » évoqué par certains élus témoigne également d’un fossé grandissant entre une partie de la population et les institutions centrales.

Si la députée Béatrice Bellay soutient l’autonomie, elle admet que le terme suscite des craintes de la part de la population, souvent perçu comme un pas vers l’indépendance. D’autres, comme Hugues Toussay, préfèrent démontrer l’efficacité des pouvoirs actuels avant d’en demander plus. Le bras de fer avec Paris continue, d’autant plus que la vie chère, amplifiée par la distance géographique et économique avec la métropole, mobilise un large spectre de la société martiniquaise.

Les débats restent donc ouverts. Si certains, comme le collectif RPPRAC, rêvent d’une autonomie complète, voire d’une indépendance future, la réalité politique et économique de l’île, conjuguée à son histoire, complexifie toute prise de décision rapide.

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Orages violents et risques d’inondations : le sud de la France en vigilance orange

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Orages violents et risques d'inondations : le sud de la France en vigilance orange

Le Gard et la Lozère sont placés en alerte face à des orages potentiellement violents, susceptibles de provoquer des inondations. Météo-France annonce une dégradation rapide des conditions météorologiques, avec des risques qui pourraient s’étendre à d’autres départements.

Dès cette nuit, des perturbations orageuses traverseront le sud-est de la France, déclenchant des précipitations intenses, principalement sur le Languedoc-Roussillon. Le phénomène est renforcé par un épisode cévenol, caractérisé par des pluies soutenues sur les reliefs et des orages isolés en plaine. Si la vigilance orange est actuellement limitée au Gard et à la Lozère, Météo-France avertit que des régions voisines, comme l’Ardèche ou la région PACA, pourraient également être concernées en fonction de l’évolution des conditions.

Ce type d’événement, marqué par la confrontation entre des masses d’air méditerranéennes chaudes et des courants froids du nord, génère des précipitations intenses et des risques élevés de crues éclairs. Bien que l’intensité exacte des précipitations reste incertaine, les autorités appellent à la prudence, soulignant la possibilité d’une extension de la vigilance dans les prochaines heures.

Les habitants des zones à risque sont invités à rester informés des bulletins météorologiques et à prendre les mesures de précaution nécessaires.

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Immobilier : La taxe foncière a bondi de 20% en cinq ans, 33% en dix ans en France

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Immobilier : La hausse fulgurante de la taxe foncière fait grincer les dents des propriétaires

Entre 2013 et 2023, la taxe foncière a bondi de près de 33 % en France, une augmentation qui pèse lourd sur les finances des propriétaires. En 2024, cette pression fiscale continue de s’intensifier, malgré des perspectives plus modérées pour l’année prochaine.

La fiscalité locale continue d’être une source de préoccupation majeure pour les propriétaires immobiliers en France. Selon les données de l’Observatoire de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), la taxe foncière a grimpé de 4,9 % en 2024 par rapport à l’année précédente, une hausse significative en raison de l’indexation des valeurs locatives sur l’inflation. Cette augmentation se traduit par une douloureuse réalité : en dix ans, les propriétaires ont vu leur contribution fiscale s’envoler de 32,9 % en moyenne, atteignant des records dans certaines villes.

C’est à Paris que la situation est la plus frappante, avec une augmentation de la taxe foncière de 83 % sur la décennie. Strasbourg et Limoges suivent avec respectivement 52 % et 51,8 % d’augmentation. Ce phénomène est accentué par des décisions communales qui ont choisi de relever encore davantage ces taxes, rendant la facture particulièrement difficile à supporter pour de nombreux contribuables. Les propriétaires ont jusqu’au 20 octobre pour s’acquitter de leur impôt s’ils ont opté pour un paiement en ligne.

L’Union nationale de la propriété immobilière appelle à une réforme en profondeur de la fiscalité locale, en proposant une fusion de la taxe foncière et de la taxe d’habitation en une seule contribution. Sylvain Grataloup, président de l’UNPI, plaide pour une taxation de l’usage, qui concernerait autant les propriétaires que les locataires. Selon lui, il est injuste que certains habitants de communes échappent totalement à cette charge, alors que ces fonds sont cruciaux pour financer les investissements locaux.

Cependant, après deux années marquées par des augmentations record des bases locatives (+7,1 % en 2023 et +3,9 % en 2024), 2025 pourrait offrir un répit aux propriétaires. Les prévisions laissent entrevoir une revalorisation plus modérée, réduisant ainsi la pression sur les finances des ménages concernés. Reste à savoir si ces mesures suffiront à apaiser les tensions face à une fiscalité locale jugée de plus en plus pesante.

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