Société
Covid: à Marseille, les restaurateurs manifestent dans une ambiance électrique
« La coupe est pleine », « Laissez-nous travailler », « insupportable »: criant leur colère dans une ambiance électrique, plusieurs centaines de restaurateurs, soutenus par des élus de tous bords, se sont rassemblés vendredi à Marseille pour protester contre les nouvelles mesures destinées à lutter contre le Covid-19.
Les manifestants se sont réunis devant le tribunal de commerce, « car nous viendrons peut-être y déposer nos bilans », leur lance Bernard Marty, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie des Bouches-du-Rhône, au mégaphone.
Lorsqu’il prononce le nom du ministre de la santé Olivier Véran, attendu dans l’après-midi dans la deuxième ville de France, des huées montent de la foule compacte: « Et il est où? Qu’il vienne ici! », lance un manifestant.
Convié par le préfet à une réunion en début d’après-midi, Bernard Marty a affirmé qu’il se rendrait plutôt à l’Institut hospitalo-universitaire de Didier Raoult, jouxtant la Timone, « pour voir le ministre » Olivier Véran, appelant tout de même au « calme ».
Hugo Chauffournier, gérant d’un bar sur le Vieux-port, assure vouloir continuer à « militer démocratiquement pour le moment ». « Mais si ça ne marche pas il va falloir penser à d’autres solutions », met-il en garde.
Unis contre les mesures gouvernementales, annoncées sans concertation selon eux, des élus de tous bords ont rejoint la manifestation. A leur arrivée, Martine Vassal, présidente LR de la métropole Aix-Marseille et du département des Bouches-du-Rhône, et Renaud Muselier, président LR de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, sont applaudis.
« C’est important de les soutenir pour dire qu’on est tous dans la même galère », déclare Mme Vassal à la presse. « On lance un appel au secours: donnez-nous plus de moyens pour les hôpitaux, plus de forces de police pour faire respecter les arrêtés ».
« Je vais dire à Olivier Véran cet après-midi que ce n’est pas lui qui donne à manger aux salariés de ces restaurants, de ces bars, qui vont se retrouver au chômage parce que Monsieur Véran a décidé de façon unilatérale de les fermer », ajoute de son côté à l’AFP Samia Ghali, deuxième adjointe à la mairie de Marseille.
« #RESISTANCE »
Sur Twitter, avec le hashtag « #RESISTANCE », l’élue prévient: « Si cette décision est maintenue, la ville @marseille n’apportera pas son concours pour mettre en place les fermetures ».
L’élue a aussi précisé soutenir la démarche de Renaud Muselier, qui a annoncé qu’il souhaitait déposer un référé-liberté contre l’arrêté préfectoral imposant les nouvelles mesures.Le texte n’avait toujours pas été publié vendredi matin et son périmètre n’est toujours pas connu. Va-t-il concerner l’ensemble de la métropole Aix-Marseille, qui couvre 3.000 km2 et compte 1,8 million d’habitants répartis dans 92 communes?
Le tour de vis annoncé mercredi soir dans la lutte contre le Covid par le ministre de la Santé Olivier Véran, défendu par le Premier ministre Jean Castex sur France 2 jeudi, a provoqué un tollé, et pas uniquement à Marseille et dans sa région. Les bars et les restaurants devront aussi fermer à 22H00 à partir de lundi dans 11 métropoles, dont Paris, Lyon ou Nice, toutes en « zone d’alerte renforcée ».
A Marseille, le professeur Didier Raoult a relancé vendredi le débat autour des chiffres de l’épidémie et de la nécessité de nouvelles mesures à Marseille: « Les données de Santé Publique France (consolidées) ne sont pas en mesure de justifier la moindre panique concernant la circulation du virus à Marseille. D’autres départements sont en revanche loin d’avoir atteint leur pic épidémique pour cette phase ».
Selon un chiffre communiqué jeudi soir à l’AFP par l’ARS (Agence régionale de santé), le taux d’incidence du virus à Marseille était de 281 pour 100.000 au 20 septembre, en baisse par rapport à celui relevé une semaine plus tôt, de 331.
Selon le dernier bilan national, 16.096 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés en 24 heures, un niveau jamais atteint depuis le lancement des tests à grande échelle dans le pays.
En Île-de-France, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a prévenu qu’elle était contrainte de déprogrammer 20% des opérations chirurgicales dès ce week-end.
Société
Vol de données de santé de 750.000 patients d’un établissement francilien
Un pirate informatique propose à la vente les dossiers médicaux de centaines de milliers de patients. Le ministère de la Santé réagit face à cette menace.
Dans un contexte où la cybersécurité devient un enjeu majeur, un individu anonyme a mis en vente des informations sensibles appartenant à 758.912 patients d’un établissement de santé de la région parisienne. Ces données, accessibles via un site internet, incluraient des détails personnels tels que noms, adresses, et même des informations médicales spécifiques comme l’identité des médecins traitants ou les prescriptions médicales. L’expert en cybersécurité Damien Bancal, également rédacteur du blog zataz.com, a confirmé cette violation de données, tout en soulignant l’incertitude quant à la véracité des chiffres avancés par le pirate.
La société Softway Medical, éditeur du logiciel Mediboard mentionné dans l’offre de vente, a rapidement précisé que la fuite provenait d’un établissement utilisant leur logiciel, et non du logiciel lui-même. Déborah Draï, responsable de la communication chez Softway Medical, a souligné que les données de santé n’étaient pas hébergées par leur entreprise, mais par l’établissement concerné, appartenant au groupe Aléo. Ce dernier, regroupant plusieurs cliniques et maisons de retraite, n’a pas encore fourni de réponse officielle à cette situation.
Le ministère de la Santé, informé par l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, a assuré que des mesures sont en cours pour gérer cet incident, en collaboration avec les autorités compétentes. Il a été précisé que cette attaque n’affecte pas la continuité des soins ni la sécurité des patients. Toutefois, les implications de cette fuite sont vastes et préoccupantes. Selon Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez ESET, ces informations peuvent servir à créer des bases de données très précises, facilitant des attaques d’hameçonnage ciblées et potentiellement des fraudes bancaires.
Cette affaire s’inscrit dans une série de violations de données récentes, touchant également des entreprises comme Le Point et Direct Assurance, filiale d’Axa. Ces incidents soulignent l’urgence d’une amélioration des mesures de protection des données personnelles et sensibles, tant au niveau des entreprises que des institutions de santé. La vigilance des individus et des organisations face aux cybermenaces doit être renforcée pour éviter de tels scénarios à l’avenir.
France
Vents forts, neige-verglas : une large partie du territoire placée en vigilance orange vendredi
La France se prépare à affronter un épisode hivernal précoce, avec 31 départements sous vigilance orange pour neige, verglas et vents violents.
La tempête Caetano continue de semer le trouble sur une grande partie du territoire français, avec un refroidissement soudain et des conditions météorologiques extrêmes. L’agence Météo-France a maintenu son niveau d’alerte orange pour 31 départements, soulignant le danger des phénomènes de neige et de verglas, ainsi que des rafales de vent potentiellement dévastatrices.
La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par une chute significative des températures, atteignant jusqu’à -10 degrés Celsius dans certaines régions. Cette baisse drastique a entraîné un regel généralisé des surfaces, rendant les routes extrêmement glissantes. Les autorités mettent en garde contre les risques accrus d’accidents de la circulation et recommandent une extrême prudence aux automobilistes.
Les départements concernés par l’alerte neige et verglas s’étendent de l’Aube à l’Yonne, en passant par Paris et ses alentours. Une attention particulière est portée à la région parisienne où le trafic pourrait être fortement perturbé. En parallèle, la Corse est confrontée à des vents violents, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la vigilance météorologique.
Le passage de la tempête Caetano a déjà eu des répercussions sur la vie quotidienne, avec des écoles fermées, des transports en commun modifiés et des entreprises adaptant leurs horaires. Le gouvernement, en collaboration avec les services de météorologie, suit de près l’évolution de la situation pour ajuster les mesures de sécurité et d’assistance nécessaires.
La population est invitée à rester informée via les canaux officiels et à limiter ses déplacements aux stricts nécessités. Les recommandations incluent également de se préparer à des coupures de courant et à des conditions de circulation hivernales difficiles.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
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