Monde
A Los Angeles, Weinstein plaide non coupable d’agressions sexuelles et viols
L’ex-producteur de cinéma Harvey Weinstein a plaidé non coupable mercredi devant un tribunal de Los Angeles des 11 accusations d’agressions sexuelles et de viols portées contre lui en Californie.
Harvey Weinstein, 69 ans, qui purge depuis 2020 une peine de 23 ans de prison pour agressions sexuelles et viol à New York a été transféré mardi à Los Angeles, ville où il régnait autrefois en maître, pour répondre des nouvelles accusations.
Il est accusé d’avoir violé ou sexuellement agressé cinq femmes dans des hôtels, entre 2004 et 2013.
Après qu’un avocat s’est exprimé au nom de l’ancien titan de Hollywood, le juge Sergio Tapia a enregistré la déclaration de non culpabilité de Harvey Weinstein, présent dans la salle d’audience dans un fauteuil roulant et vêtu d’une combinaison marron.
« Quiconque abuse de son pouvoir et de son influence pour s’en prendre à autrui sera traduit en justice », a promis le procureur de Los Angeles, George Gascon.
En Californie, Harvey Weinstein est notamment accusé d’avoir violé une mannequin italienne dans un hôtel de Beverly Hills en février 2013, puis d’avoir agressé sexuellement Lauren Young, une actrice en devenir, dans la salle de bain d’un autre hôtel.
Cette dernière, la seule accusatrice à ne pas être anonyme dans cette affaire, avait déjà témoigné lors du procès ultra-médiatisé du producteur à New York. Jugé coupable en mars 2020, il avait été écroué dans la foulée, une décision vue comme une victoire majeure du mouvement #MeToo.
Début avril, M. Weinstein avait fait formellement appel de cette condamnation.
Au total, près de 90 femmes dont Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow et Rosanna Arquette ont accusé Harvey Weinstein de harcèlement, d’agressions sexuelles, ou de viols. Mais le délai de prescription a été dépassé dans nombre de ces affaires, dont certaines remontent à 1977.
« Bonne chance »
A Los Angeles, le producteur de « Pulp Fiction » encourt jusqu’à 140 ans de prison, en plus de sa condamnation new-yorkaise.
Celui qui était la coqueluche des festivals du 7e art a toujours nié les faits, à New York comme en Californie, affirmant que ses accusatrices étaient consentantes.
Ces allégations ne sont « pas prouvées, pas crédibles et non fondées », a assuré à la presse son avocat Mark Werksman mercredi, plaidant qu’il n’existait aucune preuve médico-légale ou de témoin crédible pour les étayer.
Il a aussi réclamé que trois des accusations qui figurent dans l’acte d’inculpation soient abandonnées, en raison de l’expiration du délai de prescription.
Assurant enfin que son client souffrait d’une « condition physique qui s’est dégradée », il a demandé à ce que Harvey Weinstein bénéficie d’une évaluation médicale, ce que le juge Tapia a accordé.
Les avocats du magnat déchu du cinéma avaient déjà plaidé pendant des semaines contre son transfert à Los Angeles, notamment pour raisons médicales, affirmant qu’il « risquait de perdre la vue ».
Mais tenir un procès dans la mégalopole californienne est essentiel pour les victimes, à martelé l’avocate de plusieurs d’entre elles, la célèbre Gloria Allred.
« Il n’y a eu jusqu’à présent aucun accès à la justice pour les personnes qui affirment être des victimes » à Los Angeles, a insisté mercredi celle qui défendait déjà plusieurs des victimes de Weinstein à New York.
Avant sa chute, l’influence du producteur sur Hollywood était immense. A la fin des années 1970, il avait fondé le studio Miramax avec son frère, revendu à Disney en 1993, puis The Weinstein Company, derrière de grands succès, comme « Inglourious Basterds » de Tarantino.
Au fil des années, les films de Weinstein ont reçu plus de 300 nominations aux Oscars et 81 statuettes.
À la fin de l’audience, au cours de laquelle un Harvey Weinstein au teint très pâle est resté assis en silence, menotté à sa chaise, le juge a souhaité « bonne chance » à l’ancien producteur. Ce dernier a semblé remercier le juge, la voix étouffée par un masque bleu mal ajusté.
La prochaine audience est prévue le 29 juillet.
Monde
La Russie expose un petit mammouth quasi intact de 50.000 ans
Un spécimen de mammouth exceptionnellement bien conservé a été mis au jour en Iakoutie, offrant un aperçu unique sur la vie des mammouths durant le Pléistocène.
La Russie a récemment présenté un spécimen de mammouth remarquablement bien conservé, découvert dans les confins glacés de l’Extrême-Orient russe. Ce mammouth, baptisé « Iana » en référence à la rivière où il fut retrouvé, a été exposé à l’Université fédérale du Nord-Est à Iakoutsk, suscitant un intérêt scientifique international.
La carcasse de ce mammouth femelle, estimée à plus de 50.000 ans, est un trésor pour les paléontologues. Pesant 180 kilogrammes et mesurant environ 120 centimètres de hauteur pour moins de deux mètres de longueur, Iana est considérée comme potentiellement le mammouth le mieux préservé au monde. Sa tête, son tronc, ses oreilles et sa bouche sont intacts, sans signe de déformation ou de dommage notable, une rareté dans le domaine de la paléontologie.
La découverte de Iana a eu lieu cet été dans le cadre de recherches à la station de Batagaïka, un lieu déjà connu pour ses trouvailles préhistoriques. Le permafrost de cette région agit comme une chambre froide naturelle, préservant les restes d’animaux disparus depuis des millénaires. Avant Iana, seulement six carcasses de mammouths avaient été découvertes dans le monde, cinq en Russie et une au Canada, soulignant ainsi l’importance de cette trouvaille.
Les analyses prévues sur Iana permettront d’éclairer plusieurs aspects cruciaux de la vie des mammouths : leur développement, leur adaptation à l’environnement, et les conditions écologiques de l’époque. L’âge exact de Iana, estimé actuellement à environ un an, sera également précisé, offrant des données inestimables sur la croissance et la longévité de ces géants de l’ère glaciaire.
Cette découverte intervient dans un contexte où la région de Iakoutie continue de révéler des vestiges du passé préhistorique, tels que des restes de chevaux et de bisons, ainsi qu’une momie de lemming, soulignant la richesse paléontologique de cette terre gelée.
L’étude de Iana et des autres spécimens découverts dans cette région promet de faire progresser notre compréhension des écosystèmes disparus et des créatures qui les habitaient, contribuant ainsi à l’histoire naturelle de notre planète.
Monde
Trump dit vouloir « stopper le délire transgenre » dès son premier jour
En prévision de son investiture, Donald Trump annonce des mesures drastiques contre les droits transgenres et l’immigration clandestine.
Le prochain président des États-Unis, Donald Trump, a clairement affiché ses intentions de réformer de manière radicale les politiques en matière de genre et d’immigration. Lors d’un rassemblement à Phoenix, il a détaillé un plan qui, selon ses dires, vise à rétablir l’ordre et la tradition aux États-Unis.
Dans un discours aux allures de manifeste, Trump a exprimé son intention de signer, dès le premier jour de son mandat, des décrets pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « délire transgenre ». Ces mesures incluent l’interdiction des traitements médicaux pour le changement de genre chez les mineurs, l’exclusion des personnes transgenres de l’armée, et leur bannissement des établissements scolaires. Il a également souligné que sa politique serait basée sur la reconnaissance de deux genres uniquement, homme et femme, excluant toute autre identité de genre.
Le choix de ces actions illustre une volonté manifeste de s’opposer à ce que le camp conservateur perçoit comme une dérive sociétale. En s’attaquant à ce qu’il appelle le « wokisme », Trump entend non seulement s’aligner avec les valeurs traditionnelles de son électorat mais aussi capitaliser sur la polarisation croissante autour des questions identitaires. La rhétorique employée, qui dépeint ces droits comme une menace pour la société, résonne auprès de ceux qui craignent une érosion de leurs valeurs culturelles.
Parallèlement, Trump a réaffirmé sa politique d’immigration stricte, promettant des mesures pour fermer les frontières et expulser les migrants illégaux en masse. Cette promesse s’inscrit dans une continuité avec ses précédentes actions en matière d’immigration, renforçant ainsi son image de protecteur des frontières nationales. En désignant les cartels comme des organisations terroristes étrangères, il cherche à légitimer une approche plus agressive contre la criminalité transfrontalière.
L’engagement de Trump à résoudre rapidement des crises internationales, comme celles en Ukraine et au Moyen-Orient, sans fournir de détails sur les méthodes, souligne une approche qui privilégie l’affirmation de puissance et la résolution rapide, au risque de simplifier des situations complexes.
Enfin, ses menaces envers le canal de Panama, qu’il accuse de ne pas traiter les navires américains de manière équitable, montrent une propension à utiliser la force diplomatique pour défendre les intérêts américains, même si cela implique de remettre en question des accords internationaux établis.
Cet ensemble de promesses dessine un portrait d’un retour à une Amérique où la tradition, l’ordre et la fermeté sont les maîtres mots, visant à rassurer une partie de l’électorat tout en suscitant des inquiétudes quant aux implications pour les droits individuels et les relations internationales.
Europe
Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique
L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.
La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.
L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.
La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.
Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.
Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.
La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.
Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.
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