Monde
Retour des sorties, des donuts: la vaccination des 12-15 ans démarre aux Etats-Unis
Harrison Hunger, 14 ans, vient de se faire vacciner contre le Covid-19 dans le Michigan. Et il a maintenant un programme bien précis: « Aller chez Krispy Kreme, parce qu’ils offrent des donuts gratuits » aux gens vaccinés!
Une promotion devenue une motivation comme une autre aux Etats-Unis, où les adolescents âgés de 12 à 15 ans ont pu commencer à se faire vacciner contre le Covid-19 partout dans le pays jeudi, après l’extension plus tôt cette semaine de l’autorisation du vaccin de Pfizer/BioNTech pour cette tranche d’âge.
Au total, environ 17 millions de jeunes sont désormais éligibles au vaccin, et 15.000 pharmacies devaient pouvoir, dès jeudi, faire les premières piqûres.
Dans ce centre médical de Bloomfield Hills, celles-ci permettent aux familles de refaire des projets: le jeune Harrison et sa famille ont prévu un voyage en Alaska deux semaines après sa deuxième injection.
« Je suis la dernière de la famille à être vaccinée, donc maintenant nous sommes tous en sécurité », se réjouit de son côté Kandall, 15 ans, venue avec sa mère au centre des Congrès à Washington pour recevoir l’antidote avant d’aller à l’école. « Beaucoup de mes amis se font vacciner aujourd’hui ou dans quelques jours. C’est super de pouvoir moins s’inquiéter. »
Le lieu est ouvert à tous, pas besoin de rendez-vous — mais on ne se bouscule pas pour autant, avec seulement une poignée d’enfants présents.
« Mieux vaut prévenir que guérir », estime de son côté Maya, 15 ans, dont la mère Amy est « enchantée » par le feu vert des autorités sanitaires: « Nous voulons qu’elle soit en sécurité et contribuer le plus possible à l’immunité collective ».
Les adolescents développent généralement des formes moins graves du Covid-19 que les adultes. Mais ils ne sont pas à l’abri d’une infection, et peuvent alors participer à la transmission du virus au sein de la population.
Leur immunisation devrait donc contribuer à ralentir l’épidémie. Mais aussi leur permettre de reprendre une vie plus « normale ».
« J’ai vraiment hâte de retourner à l’école cinq jours par semaine », contre deux jours actuellement, affirme Theo Bernstein, qui s’est fait vacciner jeudi à New York, quelques jours après avoir fêté ses 12 ans. Sa mère, Daphna Straus, se dit prête à faire « tout ce qu’il faut pour que les instituteurs se sentent plus à l’aise pour revenir enseigner en personne ».
« Je vais pouvoir sortir davantage », jubile Daniel Fox, 13 ans.
« Jouer en ligne c’est marrant, mais c’est bien aussi de jouer en personne de temps en temps, » raconte-t-il, alors que son père se félicite qu’il puisse aller en colonie de vacances cet été, et revoir ses grands-parents plus facilement.
Tous pourront aussi laisser de côté leur masque: les autorités sanitaires ont levé jeudi l’obligation du port de ce symbole de la pandémie pour les personnes vaccinées, sauf dans les transports, les aéroports et les gares.
Charles Muro, 13 ans, qui écrit pour le journal de son école de Hartford, dans le Connecticut, s’est dit « soulagé » d’être vacciné, et entend promouvoir la vaccination autour de lui.
Le vaccin, « c’est l’avenir: si vous voulez pouvoir retourner à la pizzeria le dimanche soir, c’est comme ça qu’on pourra revenir à la normale », assure-t-il à l’intention de ses camarades.
Enthousiasme limité
Le vaccin administré aux 12-15 ans est le même que celui pour les adultes, y compris le dosage, et beaucoup de centres de vaccination déjà en place n’ont eu qu’à abaisser la tranche d’âge acceptée.
Pour autant, les autorités cherchent à mettre rapidement sur pied d’autres canaux de distribution, dans des endroits plus pratiques encore comme dans les écoles, ou chez les pédiatres, connus des familles et ayant leur confiance.
Car tous les parents ne sont pas forcément enthousiastes: parmi ceux ayant des enfants entre 12 et 15 ans, près d’un quart déclaraient mi-avril qu’ils ne les feraient pas vacciner, et seuls trois sur dix disaient vouloir le faire dès que possible, selon un sondage réalisé par la Kaiser Family Foundation.
« Le vaccin pour les enfants entre 12 et 15 ans est sûr, efficace, pratique, rapide et gratuit », a martelé mercredi le président américain Joe Biden, qui multiplie les interventions pour encourager les parents à sauter le pas.
L’Agence américaine des médicaments (FDA) avait donné son autorisation lundi après avoir étudié les données d’essais cliniques sur environ 2.000 jeunes.
Certaines localités avaient commencé dès mardi à vacciner les adolescents, mais la grande majorité du pays a attendu l’ultime feu vert des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique du pays, délivré mercredi soir.
Monde
La Russie expose un petit mammouth quasi intact de 50.000 ans
Un spécimen de mammouth exceptionnellement bien conservé a été mis au jour en Iakoutie, offrant un aperçu unique sur la vie des mammouths durant le Pléistocène.
La Russie a récemment présenté un spécimen de mammouth remarquablement bien conservé, découvert dans les confins glacés de l’Extrême-Orient russe. Ce mammouth, baptisé « Iana » en référence à la rivière où il fut retrouvé, a été exposé à l’Université fédérale du Nord-Est à Iakoutsk, suscitant un intérêt scientifique international.
La carcasse de ce mammouth femelle, estimée à plus de 50.000 ans, est un trésor pour les paléontologues. Pesant 180 kilogrammes et mesurant environ 120 centimètres de hauteur pour moins de deux mètres de longueur, Iana est considérée comme potentiellement le mammouth le mieux préservé au monde. Sa tête, son tronc, ses oreilles et sa bouche sont intacts, sans signe de déformation ou de dommage notable, une rareté dans le domaine de la paléontologie.
La découverte de Iana a eu lieu cet été dans le cadre de recherches à la station de Batagaïka, un lieu déjà connu pour ses trouvailles préhistoriques. Le permafrost de cette région agit comme une chambre froide naturelle, préservant les restes d’animaux disparus depuis des millénaires. Avant Iana, seulement six carcasses de mammouths avaient été découvertes dans le monde, cinq en Russie et une au Canada, soulignant ainsi l’importance de cette trouvaille.
Les analyses prévues sur Iana permettront d’éclairer plusieurs aspects cruciaux de la vie des mammouths : leur développement, leur adaptation à l’environnement, et les conditions écologiques de l’époque. L’âge exact de Iana, estimé actuellement à environ un an, sera également précisé, offrant des données inestimables sur la croissance et la longévité de ces géants de l’ère glaciaire.
Cette découverte intervient dans un contexte où la région de Iakoutie continue de révéler des vestiges du passé préhistorique, tels que des restes de chevaux et de bisons, ainsi qu’une momie de lemming, soulignant la richesse paléontologique de cette terre gelée.
L’étude de Iana et des autres spécimens découverts dans cette région promet de faire progresser notre compréhension des écosystèmes disparus et des créatures qui les habitaient, contribuant ainsi à l’histoire naturelle de notre planète.
Monde
Trump dit vouloir « stopper le délire transgenre » dès son premier jour
En prévision de son investiture, Donald Trump annonce des mesures drastiques contre les droits transgenres et l’immigration clandestine.
Le prochain président des États-Unis, Donald Trump, a clairement affiché ses intentions de réformer de manière radicale les politiques en matière de genre et d’immigration. Lors d’un rassemblement à Phoenix, il a détaillé un plan qui, selon ses dires, vise à rétablir l’ordre et la tradition aux États-Unis.
Dans un discours aux allures de manifeste, Trump a exprimé son intention de signer, dès le premier jour de son mandat, des décrets pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « délire transgenre ». Ces mesures incluent l’interdiction des traitements médicaux pour le changement de genre chez les mineurs, l’exclusion des personnes transgenres de l’armée, et leur bannissement des établissements scolaires. Il a également souligné que sa politique serait basée sur la reconnaissance de deux genres uniquement, homme et femme, excluant toute autre identité de genre.
Le choix de ces actions illustre une volonté manifeste de s’opposer à ce que le camp conservateur perçoit comme une dérive sociétale. En s’attaquant à ce qu’il appelle le « wokisme », Trump entend non seulement s’aligner avec les valeurs traditionnelles de son électorat mais aussi capitaliser sur la polarisation croissante autour des questions identitaires. La rhétorique employée, qui dépeint ces droits comme une menace pour la société, résonne auprès de ceux qui craignent une érosion de leurs valeurs culturelles.
Parallèlement, Trump a réaffirmé sa politique d’immigration stricte, promettant des mesures pour fermer les frontières et expulser les migrants illégaux en masse. Cette promesse s’inscrit dans une continuité avec ses précédentes actions en matière d’immigration, renforçant ainsi son image de protecteur des frontières nationales. En désignant les cartels comme des organisations terroristes étrangères, il cherche à légitimer une approche plus agressive contre la criminalité transfrontalière.
L’engagement de Trump à résoudre rapidement des crises internationales, comme celles en Ukraine et au Moyen-Orient, sans fournir de détails sur les méthodes, souligne une approche qui privilégie l’affirmation de puissance et la résolution rapide, au risque de simplifier des situations complexes.
Enfin, ses menaces envers le canal de Panama, qu’il accuse de ne pas traiter les navires américains de manière équitable, montrent une propension à utiliser la force diplomatique pour défendre les intérêts américains, même si cela implique de remettre en question des accords internationaux établis.
Cet ensemble de promesses dessine un portrait d’un retour à une Amérique où la tradition, l’ordre et la fermeté sont les maîtres mots, visant à rassurer une partie de l’électorat tout en suscitant des inquiétudes quant aux implications pour les droits individuels et les relations internationales.
Europe
Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique
L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.
La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.
L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.
La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.
Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.
Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.
La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.
Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.
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