Trois étoiles Michelin pour le chef qui marie l’océan et l’authenticité, sans jamais perdre le cap.
Dans une atmosphère chaleureuse où résonnent les applaudissements des convives, Hugo Roellinger savoure sa récente distinction. À 37 ans, le chef breton vient d’obtenir la troisième étoile Michelin pour son restaurant Le Coquillage, situé face au Mont-Saint-Michel, une première pour la région depuis deux décennies.
Vêtu simplement d’un t-shirt et d’une surchemise, le cuisinier évoque avec humilité cette récompense inattendue, malgré des années de travail acharné. « On était dans les prétendants depuis trois ans, mais rien n’était joué d’avance », confie-t-il. Les indices s’accumulaient pourtant : des visites répétées d’inspecteurs anonymes, une invitation officielle à la cérémonie pour sa famille. Une reconnaissance d’autant plus symbolique qu’elle fait écho au parcours de son père, Olivier Roellinger, lui-même triplement étoilé avant de renoncer pour des raisons de santé.
Pour Hugo, cette distinction est avant tout un hommage à ses proches. « Je suis fier d’offrir ces étoiles à mes parents », souligne-t-il, ému. Pourtant, il insiste : rien ne changera dans sa philosophie culinaire. Pas question d’esbroufe ou de menus prétentieux. Son approche reste fidèle à ses fondamentaux : une cuisine marine, sans viande, où chaque plat raconte une histoire, portée par des produits locaux et une poésie assumée.
Derrière cette apparente simplicité se cache une exigence sans faille. Les jardins aromatiques, la serre regorgeant d’agrumes et le verger aux multiples variétés de pommes témoignent de cet engagement quotidien. Une rigueur partagée avec son équipe, qui a vécu l’annonce comme une victoire collective, suivie en direct dans un bar de Cancale « comme un match de foot ».
Si l’étoile ne modifie pas sa vision, elle transforme néanmoins la donne. En quelques heures, 600 réservations ont afflué, confirmant l’attrait grandissant pour cette adresse bretonne. Une notoriété qui, espère-t-il, fera rayonner la région bien au-delà des frontières. « C’est une fierté pour l’équipe, pour la Bretagne, et pour tous ceux qui croient en une gastronomie sincère », conclut-il, les yeux tournés vers l’océan qui l’inspire tant.