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Yalda, une lueur de résistance culturelle face à la crise économique

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_**À l’occasion de la nuit la plus longue de l’année, les Iraniens perpétuent une tradition millénaire. Cette célébration familiale se déroule cette année dans un contexte de difficultés économiques persistantes.**_

Les festivités de Yalda, héritées de la Perse antique, ont rassemblé les familles iraniennes ce dimanche. Ce rituel ancestral, qui coïncide avec le solstice d’hiver, constitue habituellement un moment de convivialité et de partage autour de mets symboliques. Les grenades, les pastèques et les fruits secs ornent traditionnellement les tables, tandis que la lecture des poèmes de Hafez accompagne les veillées.

Cette année, l’atmosphère des réunions familiales est cependant teintée de préoccupations matérielles. L’inflation, qui demeure élevée, affecte directement les préparatifs. Le coût des produits emblématiques de la fête, notamment celui des grenades, a considérablement augmenté, contraignant de nombreux foyers à revoir leurs habitudes de consommation. Les commerçants, comme ce vendeur du bazar de Tajrish à Téhéran, constatent une baisse sensible des achats pour l’occasion.

La dépréciation continue de la monnaie nationale face au dollar amplifie ces tensions sur le pouvoir d’achat. Cette situation économique difficile s’inscrit dans un climat géopolitique complexe, marqué par des sanctions internationales et des incertitudes régionales, qui pèse sur le moral de la population.

Malgré ce contexte, la célébration conserve sa dimension symbolique forte. Elle incarne la victoire de la lumière sur les ténèbres et demeure un vecteur de cohésion sociale. Dans les foyers, les générations se retrouvent pour échanger, écouter les récits des anciens et partager des moments de poésie. Les centres commerciaux de la capitale, décorés pour l’événement, témoignent de la persistance de cette tradition dans l’espace public.

Observée également en Afghanistan et au Tadjikistan, la nuit de Yalda dépasse ainsi le simple cadre festif. Elle apparaît comme un pilier de l’identité culturelle persane, un repère collectif qui perdure au-delà des vicissitudes économiques et politiques du moment.

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