La Cour pénale internationale accuse le Premier ministre israélien et son ancien ministre de la Défense d’avoir orchestré une famine délibérée dans la bande de Gaza.
La Cour pénale internationale (CPI) a récemment émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité liés au conflit à Gaza. Ces mandats sont une première dans l’histoire de la CPI, marquant un tournant dans la manière dont les conflits au Moyen-Orient sont abordés sur la scène internationale.
L’analyse de la CPI repose sur des preuves indiquant que Netanyahu et Gallant auraient intentionnellement privé la population civile de Gaza des éléments essentiels à sa survie. La cour a souligné que ces actions ont été menées de manière délibérée pour créer des conditions de vie conduisant à la destruction d’une partie de la population civile. Toutefois, la CPI a estimé que les éléments pour qualifier ces actes de « crime contre l’humanité d’extermination » n’étaient pas réunis.
Netanyahu, dans une réaction virulente, a qualifié la décision de la CPI d’antisémite et a comparé son procès à celui du capitaine Alfred Dreyfus, un symbole de l’antisémitisme en France à la fin du XIXe siècle. Il a affirmé que ces accusations ne l’empêcheraient pas de continuer à défendre son pays. Cette rhétorique illustre la tension entre la justice internationale et la défense des intérêts nationaux.
La CPI a également visé Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, pour des crimes similaires, bien que sa mort ait été annoncée par Israël sans confirmation officielle. Cette double accusation souligne la complexité du conflit, où chaque camp est accusé de violations graves des droits humains.
Les réactions internationales ont été contrastées. Le président américain Joe Biden a critiqué la décision de la CPI, soulignant l’absence d’équivalence entre Israël et le Hamas. Cependant, l’Union européenne, par la voix de son chef de la diplomatie Josep Borrell, a insisté sur l’importance de respecter et d’appliquer les mandats d’arrêt, malgré les critiques de certains de ses membres, comme la Hongrie, qui voit dans cette décision une honte pour le système juridique international.
En Israël, la population est divisée entre consternation et scepticisme, tandis qu’à Gaza, l’espoir d’une justice internationale est tempéré par un fatalisme profond. La guerre a laissé derrière elle des dizaines de milliers de morts, et la perspective d’une résolution judiciaire semble lointaine pour beaucoup.