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Économie

Perrier menacé : l’appellation « eau minérale naturelle » sur la sellette

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Un avis d’experts remet en cause la classification de l’emblématique eau gazeuse, plongeant Nestlé dans l’incertitude.

La légendaire eau Perrier pourrait perdre son statut d’ »eau minérale naturelle ». Des hydrogéologues missionnés par les autorités du Gard ont émis un avis défavorable concernant le maintien de cette appellation réglementée, révélé lors d’une audition au Sénat. Leur rapport, encore confidentiel, influencera la décision finale de la préfecture et de l’Agence régionale de santé sur le renouvellement de l’autorisation d’exploitation de la source de Vergèze.

Laurent Freixe, directeur général de Nestlé pour l’Europe, a reconnu prendre acte de ces conclusions tout en exprimant son désaccord sur certains points. Le document souligne notamment des réserves sanitaires liées à la qualité microbiologique de l’eau, incompatible avec les critères stricts imposés aux eaux minérales naturelles. Celles-ci doivent en effet garantir une pureté originelle, sans traitement altérant leur composition microbienne.

Cette controverse s’inscrit dans un contexte plus large de polémiques autour des pratiques de Nestlé Waters, accusé d’avoir utilisé des procédés de désinfection non autorisés pour cette catégorie. Bien que le groupe affirme avoir cessé ces traitements et mis en place une microfiltration conforme, les experts contestent la neutralité de ces filtres, susceptibles de modifier l’eau.

Lors d’une conférence de presse organisée à Vergèze, la direction de Nestlé Waters a tenté de rassurer : le rapport reconnaît la stabilité chimique des forages, mais relève des anomalies microbiologiques ponctuelles. Muriel Lienau, sa dirigeante, a assuré vouloir collaborer avec les autorités pour adapter la stratégie du site, tout en défendant la conformité historique des sources.

En parallèle, Nestlé diversifie ses activités avec la marque Maison Perrier, qui échappe aux contraintes des eaux minérales grâce à une classification différente. Le groupe, qui écarte toute sortie du secteur des eaux en bouteille, a par ailleurs annoncé une revue interne sur ses anciennes pratiques, exprimant des « regrets » pour les manquements passés.

L’issue de ce dossier, suspendue aux arbitrages des autorités sanitaires, pourrait redéfinir l’avenir de Perrier et impacter durablement l’image d’un produit mythique.

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