Monde
Covid-19: Veille de couvre-feu dans les métropoles françaises
Une dizaine de grandes villes françaises, dont Paris, vivent vendredi leur dernière soirée de liberté avant l’entrée en vigueur samedi du couvre-feu annoncé mercredi par le président Emmanuel Macron, alors qu’en Irlande les visites privées sont désormais interdites, afin de ralentir la propagation du Covid-19.
L’Irlande, où la mesure entre en application ce vendredi, rejoint ainsi le Royaume-Uni, qui a pris des mesures similaires à Londres et dans plusieurs autres zones d’Angleterre, symbole d’un nouveau tour de vis un peu partout en Europe, confrontée à une évolution de la pandémie jugée « très préoccupante » par l’Organisation mondiale de la santé.
Outre ces interdictions, de nouvelles restrictions drastiques ont été imposées dans les régions frontalières avec l’Irlande du Nord: les magasins non essentiels, centres de loisirs, piscines et salles de sports seront fermés dans les comtés de Donegal, Monaghan et Cavan, où vivent 300.000 personnes.
En France, Paris, ainsi que huit autres métropoles, dont Lyon et Marseille, soit un total de vingt millions de Français, seront soumis à partir de samedi à un couvre-feu nocturne entre 21H00 (19H00 GMT) et 06H00 (04H00 GMT).
« A 21H00, chacun devra être chez soi », a détaillé jeudi le Premier ministre Jean Castex, « tous les lieux, commerces ou services recevant du public seront fermés ».
Le Premier ministre a annoncé aussi que « toutes les fêtes privées » se tenant « dans des salles polyvalentes ou tout autre établissement recevant du public seront interdites » sur l’ensemble du territoire, et que tous les restaurants de France devront appliquer un protocole sanitaire renforcé.
Il s’agit pour le gouvernement français de ralentir la propagation du virus alors que le nombre de nouveaux cas de contaminations en 24 heures a dépassé la barre des 30.000 pour la première fois depuis le lancement des tests à grande échelle. Le taux de positivité des tests (la proportion des personnes positives sur l’ensemble des personnes testées) poursuit également sa hausse, à 12,6%.
Ces nouvelles mesures affectent particulièrement les restaurateurs, mais aussi les étudiants. C’est le cas d’Agathe, inscrite en première année de droit à Montpellier (sud), qui s’attend à « l’annulation de toutes (s)es soirées de babysitting ». « Je gardais des enfants une ou deux fois par semaine pendant que les parents sortaient au restaurant. Ca sera autant d’argent en moins pour moi, j’espère que ça ne va pas durer ».
La pandémie a fait plus de 1,09 million de morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP jeudi. Quelque 38,57 millions de cas ont été officiellement comptabilisés, dont plus de 26,6 millions ont été guéris.
Harris et von der Leyen en quarantaine
Signe de la détérioration de la situation sur l’ensemble du continent, la nouvelle carte sur les restrictions de voyage publiée jeudi par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a placé plus de la moitié des pays de l’Union européenne et le Royaume-Uni en rouge.
Seules la Norvège, la Finlande et la Grèce sont majoritairement en vert alors que cinq pays (Italie, Chypre, Estonie, Lituanie, Lettonie) sont principalement orange. L’Allemagne, l’Autriche, la Suède, le Danemark et l’Islande n’ont toutefois pas de code couleur du fait d’un « manque de données sur les tests », pour une raison non précisée.
En Argentine, la barre des 25.000 morts a été franchie jeudi, pour près de 950.000 contaminations, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé. Selon les statistiques de l’AFP, l’Argentine se situe au cinquième rang mondial en nombre de cas et au douzième en nombre de décès.
Le virus continue également de perturber la vie politique, provoquant notamment le départ de la président de la Commission européenne Ursula von der Leyen d’un sommet à peine entamé à Bruxelles pour se mettre en quarantaine après la découverte d’un cas de coronavirus dans son équipe.
Maladies chroniques
Aux Etats-Unis, c’est la candidate démocrate à la vice-présidence Kamala Harris qui a dû suspendre ses déplacements jusqu’à dimanche, en raison de cas de Covid-19 dans son entourage. Testée deux fois, Mme Harris serait cependant négative, selon son équipe de campagne.
Plus largement, la nouvelle dégradation de la situation aux Etats-Unis, où le nombre de nouveaux cas recommence à progresser, et en Europe ainsi que l’absence d’accord sur un plan de relance dans la première économie mondiale inquiètent les marchés financiers, des deux côtés de l’Atlantique: à Wall Street le Dow Jones a terminé dans le rouge (0,07%) de même que le Nasdaq (0,47%) alors qu’à Paris le CAC40 a perdu 2,11%, Francfort 2,49% et le TFSE 100 de Londres 1,73%.
Pour la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet, la hausse mondiale continue ces 30 dernières années des maladies chroniques et de leurs facteurs de risques, dont l’obésité, l’hyperglycémie (haut taux de sucre dans le sang, ndlr) et la pollution atmosphérique, a créé les conditions d’une « tempête », aggravant le bilan du Covid-19.
Pour autant, certains pays tentent de poursuivre l’assouplissement des règles: le Pérou a ainsi initié jeudi la réouverture progressive de ses musées et sites archéologiques, fermés depuis plusieurs mois, à commencer par la citadelle inca du Machu Picchu, qui rouvrira samedi pour les habitants de la région de Cuzco (sud) et le 1er novembre aux autres Péruviens et aux étrangers.
Monde
Le réseau social X rétabli au Brésil après un bras de fer juridique
Après plusieurs mois de tensions, la Cour suprême brésilienne autorise la reprise des activités de X, ex-Twitter, suite à la satisfaction des exigences judiciaires, dont le paiement d’amendes et la suppression de comptes associés à la désinformation.
Le réseau social X, propriété d’Elon Musk, est de nouveau accessible au Brésil après une suspension imposée en août par la Cour suprême, motivée par la lutte contre la désinformation. Le juge Alexandre de Moraes, qui avait ordonné cette suspension, a finalement levé l’interdiction ce mardi, estimant que toutes les conditions légales avaient été respectées par la plateforme. Parmi celles-ci, le versement d’amendes s’élevant à 28,6 millions de réais (environ 4,8 millions d’euros) ainsi que la suppression de comptes diffusant de fausses informations, souvent liés à l’extrême droite brésilienne.
Cette décision marque la fin d’un long bras de fer entre le réseau social et les autorités judiciaires brésiliennes. Accusé d’ignorer des injonctions de justice visant à bloquer certains comptes, X avait été pointé du doigt par le juge Moraes pour son rôle présumé dans la diffusion de contenus menaçant la démocratie. Musk avait même qualifié ces actions de « censure », comparant Moraes à un dictateur. Toutefois, après des mois de résistance, la plateforme a fini par se conformer aux demandes de la Cour, facilitant ainsi la réactivation de ses services pour les 22 millions d’utilisateurs brésiliens.
Ce conflit juridique s’inscrit dans un contexte politique tendu, où les plateformes numériques sont de plus en plus impliquées dans la lutte contre la désinformation. Le président brésilien Lula da Silva, soutenant fermement la position de la Cour suprême, a rappelé que les entreprises ne sont pas au-dessus des lois. En revanche, l’ancien président Jair Bolsonaro, allié de Musk, avait vivement critiqué ces restrictions, les assimilant à une atteinte à la liberté d’expression.
Malgré cette période tumultueuse, X semble prêt à reprendre ses activités tout en promettant de respecter les cadres légaux. L’impact de cet épisode sur l’usage de la plateforme reste à déterminer, alors qu’une partie des utilisateurs avait commencé à explorer des alternatives comme Threads ou Bluesky sans succès notable.
Monde
Mexique: Sheinbaum officiellement investie première présidente
Claudia Sheinbaum, ancienne maire de Mexico, a officiellement pris ses fonctions en tant que première présidente de l’histoire du Mexique ce mardi. Elle a prêté serment devant le Congrès et s’est engagée à poursuivre les politiques de son prédécesseur, tout en affirmant sa volonté de garantir les libertés et la justice sociale.
Claudia Sheinbaum, 62 ans, a fait son entrée dans l’histoire en devenant la première femme présidente du Mexique, succédant à Andres Manuel Lopez Obrador. Après avoir prêté serment devant les députés et sénateurs réunis, elle a affirmé avec émotion : « Je suis mère, grand-mère, scientifique, et à partir d’aujourd’hui, présidente par la volonté du peuple du Mexique ». Son élection, marquée par un large soutien populaire avec près de 60 % des voix, est un moment historique pour le pays.
Sous la bannière du parti de gauche au pouvoir, Morena, Sheinbaum a bénéficié de l’héritage laissé par son prédécesseur, Lopez Obrador, qui demeure très populaire. Avec 36 millions de voix, elle devient la candidate la mieux élue de l’histoire mexicaine, portée par des slogans comme « D’abord les pauvres » et « austérité républicaine ». Son programme s’articule autour de la continuité des réformes sociales et économiques initiées sous le mandat précédent.
En matière de sécurité, l’un des dossiers les plus épineux au Mexique, la nouvelle présidente a réaffirmé sa volonté de lutter contre la narco-violence. Face à un bilan de plus de 400 000 morts et 100 000 disparus depuis 2006, elle a mis l’accent sur le renforcement des services de renseignement et de la Garde nationale, qui passera désormais sous le contrôle de la Défense. Cette décision a suscité des préoccupations, notamment de la part de l’ONU, qui a souligné l’importance de ne pas militariser la sécurité publique.
Claudia Sheinbaum a également rassuré les investisseurs nationaux et internationaux, en promettant un cadre économique stable et sécurisé. « Notre gouvernement garantira toutes les libertés », a-t-elle insisté, rejetant les accusations d’autoritarisme.
Son élection intervient dans un contexte de réforme controversée du pouvoir judiciaire, qui prévoit, à partir de 2025, l’élection populaire des juges, une première mondiale qui inquiète notamment les États-Unis. Cependant, le président américain Joe Biden a réaffirmé son engagement à collaborer avec le Mexique, soulignant les liens profonds qui unissent les deux nations.
Claudia Sheinbaum succède à Lopez Obrador, son mentor, et prend la tête d’un pays confronté à de nombreux défis, notamment les relations bilatérales avec les États-Unis, les questions de sécurité, et la gestion des catastrophes naturelles. Dès mercredi, la nouvelle présidente se rendra à Acapulco pour évaluer les dégâts causés par l’ouragan John, qui a récemment frappé le Mexique, faisant 15 morts.
Cet événement marque une nouvelle ère pour le Mexique, avec une dirigeante déterminée à poursuivre l’œuvre de son prédécesseur tout en adressant les préoccupations sociales, économiques et sécuritaires du pays.
Europe
Julian Assange plaide pour la liberté d’informer lors d’une audition au Conseil de l’Europe
Dans sa première apparition publique depuis sa libération, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a appelé à la défense de la liberté d’informer. Se décrivant comme victime d’une persécution par les États-Unis, il a insisté sur l’importance de continuer à lutter pour la vérité.
Mardi, Julian Assange, qui a passé plus d’une décennie cloîtré entre l’ambassade d’Équateur à Londres et la prison de Belmarsh, est intervenu devant une commission du Conseil de l’Europe à Strasbourg. Cette audition, consacrée à l’impact de sa détention et de sa condamnation sur les droits de l’homme, marque sa première déclaration publique depuis sa sortie de prison en juin dernier. Arrivé tôt dans la matinée, il a été accueilli par des applaudissements à son entrée dans l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), levant le poing en signe de détermination.
Durant son discours, Assange a exprimé ses regrets quant à l’évolution des conditions de transparence et de liberté d’expression. « Dire la vérité est de plus en plus stigmatisé, attaqué et affaibli », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur le fait que sa libération n’était pas le résultat d’un système judiciaire juste, mais d’un plaidoyer en faveur du journalisme.
Condamné pour avoir publié des documents classifiés révélant les opérations militaires et diplomatiques américaines, Assange avait, en juin dernier, conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Cet accord lui a permis de purger une peine déjà effectuée en détention provisoire et d’éviter une longue incarcération aux États-Unis. De retour en Australie depuis sa libération, il a toutefois réitéré devant le Conseil de l’Europe que son emprisonnement résultait de persécutions politiques, en lien avec son travail pour WikiLeaks.
Assange a rappelé les débuts de WikiLeaks en 2010, lorsque le site avait publié des centaines de milliers de documents sensibles, révélant des abus, des exécutions extrajudiciaires et des opérations de collecte de renseignements. Si ces révélations lui ont valu le soutien des défenseurs de la liberté de la presse, elles lui ont aussi attiré les foudres des autorités américaines, qui l’accusent d’avoir mis des vies en danger.
Dans un appel poignant, il a exhorté les institutions comme l’APCE à faire en sorte que des situations similaires ne se reproduisent pas, appelant à la défense de la liberté d’expression et à la poursuite de la quête de vérité. Il a également mis en garde contre l’influence d’une minorité d’individus cherchant à faire taire les voix critiques.
Alors que l’APCE doit débattre de son cas sur la base d’un rapport le qualifiant de « prisonnier politique », le plaidoyer de Julian Assange pourrait avoir un impact sur sa demande de grâce présidentielle auprès de Joe Biden.
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