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Une famille vénézuélienne brisée par la politique migratoire américaine

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Le rêve américain s’est transformé en cauchemar pour les trois fils de Mercedes Yamarte, séparés par des expulsions et la peur des arrestations.

La détresse de Mercedes Yamarte, 46 ans, est palpable dans sa modeste maison de Maracaibo, au Venezuela. Ses trois fils, partis chercher une vie meilleure aux États-Unis, ont vu leurs espoirs réduits à néant par une politique migratoire drastique. L’aîné, Mervin, 30 ans, a été expulsé vers le Salvador et incarcéré dans une prison surpeuplée. Le cadet, Jonferson, 21 ans, a préféré rentrer au pays, traumatisé par ce qu’il a vécu. Le dernier, Juan, vit dans la clandestinité au Texas, terrifié à l’idée d’être arrêté.

Pour cette mère, chaque jour est une épreuve. Les larmes aux yeux, elle montre une photo de ses enfants lors d’un appel vidéo de Noël, un rare moment de bonheur désormais lointain. Mervin, père d’une fillette de six ans, a été arrêté en mars au Texas avant d’être envoyé au Salvador, accusé à tort, selon sa famille, d’appartenir à un gang. Son seul « crime » ? Des tatouages personnels, dont le numéro de son maillot de football et le prénom de sa mère.

Jonferson, qui a partagé le périple de son frère à travers la jungle du Darién et le Mexique, a finalement renoncé. Après un mois d’errance, il a regagné le Venezuela, épuisé et marqué par l’expérience. « C’était un cauchemar », confie-t-il, soulagé d’être rentré mais rongé par l’absence de Mervin. Quant à Juan, il survit dans la peur, changeant sans cesse de lieu pour échapper aux autorités. « Je me sens traqué », murmure-t-il, refusant de montrer son visage.

L’histoire des Yamarte reflète le sort de milliers de Vénézuéliens fuyant la crise économique. Près de huit millions ont quitté leur pays, dont beaucoup espéraient trouver refuge aux États-Unis. Mais les expulsions massives et les arrestations arbitraires ont brisé ces espoirs. Mercedes, désemparée, ne sait plus comment aider ses enfants. « Je voudrais me réveiller et que tout cela n’ait jamais existé », soupire-t-elle, serrant Jonferson contre elle comme pour le protéger d’un destin aussi cruel que celui de ses frères.

Entre l’angoisse pour Mervin, emprisonné à des milliers de kilomètres, et la crainte pour Juan, toujours en danger, elle tente de garder espoir. Mais la douleur est trop vive. « Je n’avais jamais imaginé une telle souffrance », avoue-t-elle, le regard perdu dans le vide. Le rêve d’une vie meilleure s’est envolé, laissant place à une réalité déchirante.

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